Annaba: MENDICITÉ - Les Subsahariens en force

Les subsahariens ont rapidement trouvé leurs marques à Annaba et sont en train de s’imposer, par leur présence, sur le marché de la mendicité. Contrairement aux autres Africains présents à Annaba qui, en attente d’un éventuel passage en Europe, travaillent, les réfugiés maliens, en majorité des femmes et des enfants, ne sont venus que pour mendier. Le carrefour, boulevard d’Afrique, un nom prédestiné apparemment, boulevard Bouzered Hocine, est envahi depuis quelques semaines par des grappes d’enfants qui trouvent à mendier auprès des automobilistes ; la circulation est intense à ce niveau et les arrêts de véhicule régulés par des feux de circulation.
Ce qui permet d’approcher un grand nombre de personnes. Les adultes eux se promène avec des rosaires (sebha), en invoquant Dieu et le Prophète pour mendier et il y a même une espèce de prédicateur qui fait des sermons lui, en envoyant des enfants vers les véhicules qui ralentissent au carrefour. 
Au-delà de ce phénomène de la mendicité, la présence de réfugiés, maliens et surtout syriens qu’il ne faut pas oublier même si leur mendicité est plus étudiée pour être moins apparente, rappelle aux Annabis en particulier et aux Algériens en général qu’ils ont échappé de peu aux conséquences d’un « printemps arabe » et aux conséquences de l’islamisme radical et militant des terroristes d’El Quaïda. Ce que vit aussi la Libye même si les Libyens n’en sont pas encore au stade de la mendicité ; d’ailleurs il y a peu de réfugiés de ce pays en Algérie, ils préfèrent la Tunisie. Quoi qu’il en soit, cette présence est un rappel quotidien des risques de l’instabilité et cela explique peut-être la tolérance des pouvoirs publics, vis-à-vis de la pratique de la mendicité, alors que l’Etat, même si cela n’est pas crié sur les toits, aide de son mieux ces réfugiés.

lestrepublicain - 03 juillet 2014 - Ammar Nadir