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Annaba: ECHATT: ANCIEN COMPTOIR PHÉNICIEN - Une vaste nécropole et un village englouti l’attestent

Publié le 03/07/2014
La ville balnéaire d’Echatt, anciennement connue sous le nom du « Camp des Anglais » a une histoire très riche mais malheureusement méconnue. Ses plages au sable doré orné de milliers de coquillages s’ouvrent sur la mer faisant face à la baie d’Annaba. D’ailleurs, elle n’est
distante de cette ville que de 15 kilomètres et c’est ce qui a incité des centaines de Bônois à venir s’y installer, comprenant par là l’avenir prospère de cette région à vocation touristique mais également agricole.  Les terrains qu’on pouvait acquérir à 15 DA le mètre carré, il y a une trentaine d’années se négocient à coups de centaines de millions. Tout comme les maisons individuelles acquises pour quelques millions de centimes et qui ont vu leurs prix grimper pour atteindre les neuf zéros, c’est-à-dire par milliards.
Dans l’antiquité, cette ville n’était qu’un simple comptoir qui servait aux Phéniciens, des marins connus pour leur sens du commerce, à faire du troc avec sûrement des peuplades qui remontaient de la Numidie profonde vers la côte de la Méditerranée. Vers la fin des années 70 et au début des années 80, du temps où des personnes privilégiées pillaient le sable marin sans vergogne, un de leurs chargeurs en remplissant son godet était tombé sans le vouloir sur une jarre et des ossements, au deuxième coup, il s’était aperçu qu’il venait de tomber sur de véritables trésors  archéologiques et la nouvelle s’était répandue comme une trainée de poudre. Les gendarmes de la brigade de Bèsbès dont dépendait alors le Camp des Anglais avaient interdit aux chargeurs de s’approvisionner en sable en ces lieux.
Mais toutes les nuits, les habitants s’armaient d’une binette et pillaient systématiquement les tombes. Les jarres étaient brisées et les objets étaient récupérés pour être revendus le lendemain aux coopérants techniques qui se rendaient à la plage d’El Battah. Des dizaines de tombes étaient ainsi  profanées jusqu’à l’avènement de l’APC issue du découpage administratif de 1984 et applicable au 1er Janvier 1985, qui avait alors décidé d’implanter sur cette nécropole tout simplement un Centre de Formation Professionnelle. Bêtise humaine flagrante. Ces messieurs n’ignoraient pas que c’était un site historique. Quant au village englouti ou ce qu’il en reste, il se trouve face à la guérite appelée « Dar El Beïda ». Une délégation de l’ancien ministère de l’information, dont dépendait la Culture, s’était déplacée en 1986 pour effectuer des plongées mais avait dû abandonner à cause du mauvais temps. Promettant de revenir, les  membres de cette délégation ne sont jamais revenus.
C’est dommage ! De toutes les façons il n’y a aucun doute quant à la présence des habitants de Tyr, la capitale des phéniciens à Echatt,  les restes retrouvés dans les tombes en témoignent. Reste maintenant à préserver l’ancien camp des Anglais, où était déposé tout l’armement des Alliés durant la seconde guerre mondiale. Ces lieux ont été par la suite transformés en un camp de concentration par l’armée française, où elle internait les valeureux combattants pour la liberté durant la guerre de libération nationale. Les anciennes cellules et anciennes bâtisses où on torturait des héros, ont été détruites ou tout simplement retapées  par des indus occupants qui réclament aujourd’hui des appartements neufs au détriment des anciens d’autres plus méritants.

lestrepublicain - 03 juillet 2014 - A C
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