Annaba: Administrations publiques et Ramadhan - Le sommeil des fonctionnaires

A l’occasion du Ramadhan, les horaires de travail sont réduits afin de permettre aux fonctionnaires de gérer leurs contraintes familiales durant le mois sacré. Toutefois, ce système de service optimal est sujet à des effractions au niveau de la majorité les administrations et directions des 12 communes de la wilaya d’Annaba. En effet d’après les plaintes de plusieurs citoyens, de nombreuses administrations seraient sujettes à des abandons de poste durant les horaires de travail. Certaines administrations publiques se permettent la liberté et la fantaisie de fermer les portes à partir de 14 heures au lieu de 15H30. « Je suis passé au pôle universitaire d’El Bouni au début du Ramadhan pour retirer une attestation, quand je suis arrivé vers 11H30, tout le personnel était en train de plier bagage au département sous prétexte qu’ils ne font plus d’attestations à partir de 11 heures ? » raconte Akram, diplômé de la faculté de Droit à El Bouni. Cette situation n’a rien de singulier, chaque année, les citoyens subissent les mêmes dépassements au niveau de presque toutes les administrations publiques avec très peu d’exceptions. C’est pourquoi l’année dernière et suite aux centaines de plaintes déposées par les citoyens, l’ex-wali de la wilaya d’Annaba Mohamed El Ghazi, a mis au point un programme de contrôle de grande envergure, supervisé par la wilaya, afin de mener l’enquête et sanctionner tout administrateur public susceptible d’avoir commis un abandon de poste durant ses heures de travail, qu’il soit simple employé, chef de service ou directeur. Les contrôleurs de la wilaya avaient pour directives de vérifier les feuilles de présence des employés, des administrations publiques ce qui au final s’est révélé être une tache des plus complexes. En l’absence des titulaires les contrats de CDI et DAIP, étaient en première ligne pour combler les absences dans les administrations, d’après un contrôleur de la wilaya «  il m’arrivait d’entrer dans des administrations fantômes où il n’y avait personne à part des chefs de service qui paradoxalement présentait des feuilles de présence signées des noms de tous les absents ! ». Cette procédure adoptée par la wilaya pendant le Ramadhan de l’année dernière suite à la demande incessante des citoyens, n’a pas donné de résultats concluants pour une première expérience. Aujourd’hui les citoyens réclament au nouveau wali de prendre les mêmes mesures que son prédécesseur mais avec plus de poigne et de sévérité, histoire de donner des exemples afin d’éviter de pareils dépassements et manque de conscience professionnelle des administrateurs publics, à l’avenir.

Le Provencial - 12 juillet 2014 - Sadouki Soufiane