Annaba: UNE INITIATIVE RAMADHANESQUE RÉUSSIE - Pari gagné pour Abdelhak Benmarouf

Le mois sacré de Ramadhan touche à sa fin. Il sera resté, comme chaque année, un mois de piété, mais aussi et surtout de partage. Et c’est cette notion de partage qu’a voulu démontrer le comédien Abdelhak Benmarouf, à travers l’opération qu’il a lancée à cette occasion : « Ya Abi, Yarahambouk Djibli Djeddi Lelf’tour ». Le grand maître du 4ème Art a voulu rendre hommage à toutes les personnes âgées sans lesquelles, a-t-il dit, « nul ne peut être accompli au cours de sa vie ». Abdelhak Benmarouf reste scandalisé par la notion de famille qui se perd au fil des années. D’où l’idée de cette opération. « L’objectif de ‘‘Ya Abi, Yarahambouk Djibli Djeddi Lelf’tour’’ est avant tout d’inculquer des valeurs, a-t-il rappelé. Nous devons revenir au concept de famille traditionnelle, à l’idée-même de culte de la famille ». Alors que la norme familiale a tendu, depuis de nombreuses années déjà, et ce, en raison, essentiellement de changements sociétaux radicaux, Abdelhak Benmarouf a voulu, à l’occasion du mois de carême, démontrer que, contre vents et marées, on n’avait nullement le droit d’oublier nos anciens. Et c’est ainsi qu’avec cette opération qui aura marqué le Ramadan 2014, de nombreuses personnes âgées, à Annaba ou ailleurs, ont pu partager auprès de leurs propres familles voire même d’autres familles, un f’tour qui leur aura fait oublier un tant soit peu leur quotidien morose. « L’originalité de cette opération est de passer le témoin pour perpétuer », a rappelé Abdelhak Benmarouf, qui a tenu à lui donner un aspect non seulement national mais également international. National, puisqu’un reportage lui a été dédié sur l’ENTV, mais aussi et surtout international à travers la chaîne d’information continue France 24, qui s’est déplacée jusqu’à la Coquette pour suivre Abdelhak Benmarouf, à travers l’opération. « J’ai voulu montrer qu’il s’agissait d’une initiative d’un enfant de Annaba », a-t-il dit avant de poursuivre : « Je me devais d’interpeller les consciences. Chacun d’entre nous est concerné par cette opération. Qui ne connaît pas non un pas une mais plusieurs personnes âgées ? » Avec « Ya Abi Yarahambouk Djibli Djeddi Lelf’tour », Abdelhak Benmarouf a aussi voulu rendre hommage à tous les « Sidi », c’est-à-dire « à nos maîtres d’école d’antan, à tous ces bâtisseurs des nouveaux cadres de la patrie ». « Aujourd’hui, eux aussi sont très âgés, a-t-il poursuivi, visiblement ému. Tous ces ‘‘Sidis’’ nous ont inculqué à tous, à commencer par moi-même, la sincérité, la bonne éducation, les bonnes manières, l’amour du travail », a-t-il encore expliqué avant de rendre un vibrant hommage à M. Mohamed Belkahla, âgé aujourd’hui de 82 ans, qui était instituteur à l’Ecole de Garçons de l’Elysa. « J’ai eu la joie et l’immense honneur de retrouver une nouvelle fois mon instituteur après 46 années, a-t-il rappelé. Mes filles l’ont vu à la maison, pour le f’tour. Nous avons eu droit à un véritable aller-retour dans le temps où trois générations se sont côtoyées ». Oublier les personnes âgées ? Les délaisser ? Ne pas leur rendre ne fut-ce qu’un petit hommage ? Ce n’est pas le tempérament de Abdelhak Benmarouf qui, visiblement, a réussi son pari, puisque l’opération « Ya Abi Yarambouk Djibli Djeddi Lelftour » a fait des émules jusqu’au cœur de la capitale.

lestrepublicain - 27 juillet 2014 -Moufida B