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Annaba: ArcelorMittal - L’effet boomerang

Publié le 25/08/2014

arcelorHier matin, un rassemblement de travailleurs aux portes du siège de l’union de wilaya UGTA a attiré l’attention des citoyens qui déambulaient le long du cours de la révolution. Etaient-ils d’ArcelorMittal ?

Un lourd passé

Le complexe d’El-Hadjar souffre. Les maladies qui le gangrènent sont nombreuses et convergentes donc difficiles à traiter isolément. Il y a d’abord une obsolescence technologique dite de la « zone chaude ». Il s’agit du procèss à travers lequel on fabrique de l’acier à partir du minerai de fer par réduction du taux de Carbonne qui inclue la préparation de la matière au préalable, les Hauts Fourneaux (HFx) et les aciéries à oxygène qui utilisent principalement comme matière première la fonte liquide et en gueuses sortie des HFx. Un des HF est à l’arrêt depuis la nuit des temps et ne trouve plus de poste sur l’organigramme. Le second HF, pièce maitresse, on le devine, dans ce process souffre d’une maladie chronique due au manque d’entretien et aux mauvais traitements. En effet durant la période sombre de la « cogestion » direction-syndicat, le HF était souvent sollicité pour faire grève à la place des travailleurs car son arrêt mettait automatiquement toutes les installations à l’arrêt et les opérateurs avec. C’était le temps des Menadi-Kouadria (syndicalistes-députés) où il suffisait d’appuyer sur le « bouton rouge » pour provoquer la mise en veille de cette installation. Souvent, la direction d’antan commanditait ses « grèves » pour justifier des manquements de la programmation ou pour justifier des importations couteuses via la centrale d’achat de la multinationale.

Il y a eu aussi, un désinvestissement technologique, humain et managérial tragique accompagné d’une saignée à blanc du patrimoine cédé par l’Algérie à ArcelorMittal (qui a eu plusieurs dénominations le long de son règne). Des trafiquants de tous genres y ont puisé leur fortune grâce à des contrats juteux, des vols systématiques de pièces de rechange et de matières, etc. Ce système a duré plus de 15 ans et beaucoup tiennent à le faire durer. Souvent dans les différents scandales qui éclaboussent le complexe d’El-Hadjar, des noms de députés actuels ou en « retraite » sont cités ainsi que certains entrepreneurs ou sous-traitants devenus vedettes malgré eux.

La bombe à retardement  

Au bord de l’asphyxie, en 2013, ArcelorMittal menaçait de déposer le bilan.

C’est un groupe de cadres et de travailleurs qui lancèrent une pétition-programme interpelant en premier lieu le Premier ministre. Le renouveau syndical venait de commencer et convergeait avec une prise de conscience des cadres dirigeants de la sidérurgie algérienne qui venaient proposer aux plus hautes autorités un plan de relance et de mise à niveau du complexe. La veille de la mise en place de la règle 51/49 et juste à l’installation du nouveau conseil syndical élu (il n’y a plus eu de renouvellement démocratique à ce jour) une avalanche de grèves d’agents des entreprises sous-traitantes s’abattit sur le complexe. Les patrons de ces « entreprises » étaient simplement inexistants, mieux, la plupart d’entre eux étaient des prête-noms. Au vue de la gravité des actes injustement appelés « grèves », c’est le wali, le nouveau SG du syndicat d’ArcelorMittal et le DRH par intérim qui eurent à gérer les conflits des entreprises privées. Dans une précipitation suspecte le DRH accepta, contre l’avis même du syndicat d’entreprise, de signer un accord pour l’intégration de la totalité des effectifs de ces entreprises dans les rangs de ce qui allait en réalité devenir ArcelorMittal Annaba dont SIDER sera l’actionnaire majoritaire. Autant dire un cadeau empoisonné avec une bombe à retardement.

Aujourd’hui, ces travailleurs et d’autres nouvellement recrutés exigent l’application de cet accord. Ne pouvant plus occuper le haut des grues du port pour empêcher l’approvisionnement en coke, et appuyer sur le « bouton rouge » du HF, ils s’en prennent, à juste titre, à celui qui avait manipulé dans tous les sens ses prérogatives syndicales usurpées pour empêcher l’émergence de pratiques syndicales saines : Hmarnia le SG de l’union de wilaya UGTA.

Le Provencial - 25 août 2014 - Hocine Benmedakhene
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