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Annaba: Hdjar Eddis - Quartier« Bouchareb Smaïn », la souffrance ordinaire

Publié le 30/09/2014
 10592694_10204937115616191_3403311421019757356_nL’une des localités laissées pour compte de la commune de Sidi Amar, Hdjar Eddis ne semble figurer dans aucun programme de développement.

C’est du moins l’impression des habitants du « village » qui dénoncent « l’indifférence dont témoignent les autorités » envers les problèmes interminables dont souffre cette localité. Le quartier « Boucharb Smaïn », située à l’extrémité nord de Hdjar Eddis en est un exemple édifiant. L’état délabré des voies est frappant. Le bitumage, solution aux glissements fréquents du terrain, est un rêve pour les habitants. Malgré les appels incessants de ces derniers, le projet se fait toujours attendre. « Cette situation est catastrophiques. L’été, les poussières sont tellement étouffantes que nos enfants risquent des problèmes respiratoires. L’hiver, l’endroit devient tellement boueux, que nous nous trouvons dans l’obligation de porter des bottes… » a tempêté Slimane, commerçant. La frustration des riverains et d’autant plus vive qu’ils dénoncent « les bitumages et rebitumages dont bénéficient certains endroit du chef-lieu et des quartiers privilégiés ».

Un point noir écologique

« L’eau coule à l’extérieur plutôt qu’à l’intérieur », ont remarqué avec ironie nos interlocuteurs. Les fuites d’eau sont tellement fréquentes, même dans cette saison chaude, que des flaques d’eau se sont constituées dans la zone. Le comble est que, dans les appartements, les robinets sont souvent à sec. « Nous avons fait appel à la Société de l’Eau et de l’Assainissement de Tarf et Annaba (SEATA). Ils sont venus une seule fois et c’était la dernière » a révélé Brahim, enseignant. Cette situation a entrainé la formation de marécages en pleine cité résidentielle. A relever que les réseaux d’assainissement ne sont pas installé à travers toute la localité ce qui appelle plus d’implication de la part des autorités. La présence des moustiques, mouches et autres insectes nuisibles en est la conséquence directe. A ceci s’ajoute le dépotoir à ciel ouvert qui se trouve à l’entrée même du quartier. L’absence de tout bac à ordures a fait que les citoyens, qui ont également leur part de responsabilité, jettent leurs déchets ménagers à même le sol. « Nous avons demandé à la commune des bacs à ordures. Aucune réponse de sa part si ce n’est des promesses en l’air » ont martelé les habitants interrogés. Aux déchets ménagers s’ajoutent des détritus laissés par les chantiers à proximité. Ceci constitue un danger pour les habitants en général et les enfants en particulier.

Des aires de jeu dites-vous ?

Ne bénéficiant d’aucun espace aménagé pour eux, les enfants de la « cité des enseignants », comme ceux du reste du village, investissent les alentours des bâtiments. Outre le risque des poussières et de la boue, la présence de chiens, rats et même serpents rend l’endroit hautement dangereux. « Devant cette situation, nous nous trouvons devant un dilemme. D’un côté, il est important pour un enfant de jouer et de vider son énergie. De l’autre, laisser ses rejetons libres dans un endroit aussi sale et inadapté, relève de l’irresponsabilité », ont estimé des parents. Ce qui a compliqué leur situation est le fait que le quartier se trouve sur la route nationale ce qui impose une surveillance accrue de leur progéniture. A relever toutefois que le quartier dispose d’une salle de sports. « C’est le seul endroit où nos enfants trouvent leur liberté. La présence de cette salle a permis aux jeunes de s’intéresser à autre chose que la drogue et la délinquance… », s’est félicité Omar, père de deux enfants adhérents au club du Karaté. Ce dernier, dirigé par Faouzi Boucharef, avec celui du Judo et de la lutte gréco-romaine, permet à de nombreux enfants, des deux sexes, de pratiquer un sport qui leur est utile.

Le sport pour fuir la délinquance

« Mon fils fait la lutte gréco-romaine depuis 2 ans. C’est grâce à son entraineur que j’arrive à le maitriser. Avec l’adolescence et la mauvaise fréquentation, je me fait du souci pour lui… » a ajouté notre interlocuteur. Même si elle n’a pas encore d’appellation officielle, la salle des sports du quartier des enseignants rend un immense service à tout Hdjar Eddis. « Ce sont les efforts des entraineurs, moniteurs et parents qui ont fait que des équipes d’arts martiaux se forment ici. Le sport est pour nous un outil de socialisation avant d’être une activité physique » a explique Faouzi Bouchareb, maître en arts martiaux. Avec un décrochage scolaire endémique et catastrophique, les jeunes de la localité, notamment les garçons, sont une proie facile à toutes sortes de fléaux sociaux. Des agressions, des vols, consommation de psychotropes sont le lot de certains jeunes. « La famille et l’école n’arrivent pas à endiguer le danger de la délinquance qui menace Hdjar Eddis. Certains de mes élèves en Karaté, étaient considérés comme irrécupérables aussi bien par leurs parents que par des instituteurs » a confié F. Bouchareb. Leur socialisation s’est faite toutefois via le sport. « Il suffit d’être sincère et correct avec les jeunes pour être écouté. Personne ne choisit le mauvais chemin de son propre chef. Des circonstances, au niveau de la famille et de l’école, poussent des adolescents à se rebeller et à interrompre leur scolarité » a expliqué l’éducateur.

Une désolation générale

La cité « Bouchareb Smaïn » est loin d’être la seule dans cette situation préoccupante. Les habitants du quartier du « 24 Février », de l’autre côté de HHHhHHdjar Eddis, dénoncent l’absence de projets d’aménagement dans leur secteur. L’approvisionnement en eau, s’il n’est pas leur seul souci, reste le plus emblématique. « L’alimentation en eau de notre quartier est très perturbée. Nous sommes approvisionnés une fois par semaine… », ont rapporté les riverains. ces derniers se trouvent dans l’obligation d’acheter de l’eau distribuée quotidiennement par des citernes. Certains, pour des raisons médicales, se trouvent obligés de consommer des eaux minérales dont le prix n’est pas à la portée de tout le monde. Ainsi, ils paient triplement l’eau consommée. « Le contribuable paie ses taxes, son eau de citerne et son eau de bouteille. C’est de l’arnaque caractérisée… », a tempêté ami kamel, habitant du quartier du « 24 février ».

Le Provencial - 29 septembre 2014 - Zarrougui Abdelhak
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Les Commentaires

"Anarchie"

Les premiers responsables de ce foutoir: Ce sont les habitants eux mêmes, tout le monde se plaint et personne ne fait rien, encore une fois c'est la faute de l'autre bien sûr!.
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