Annaba: EL-HADJAR - APRÈS UNE UNITÉ D'ENROBÉ, Des stations d’essence et des showrooms sur des terres agricole

La promulguation le 12 mai dernier, par le Premier ministre Abdelamalek Sellal, d’une directive instruisant les responsables locaux de l’impérative préservation des terres agricoles et des domaines forestiers, ne semble pas concerner les terres agricoles de la wilaya de Annaba. Pourtant, le Premier ministre n'y est pas allé de main morte avec les responsables du secteur et a soustrait aux prérogatives des walis le déclassement des terres agricoles, tout en insistant particulièrement sur les terres qui présentent des potentialités agricoles élevées, notamment celles bénéficiant de fortes capacités d’irrigation, à l’exemple d’El-Hadjar et Berrahal.  Celles-ci, seront donc exclues de tout déclassement et pour quels que projets que ce soit.  Mais, le laxisme continue d’avoir la peau dure. Les dépassements à la réglementation régissant les terres agricoles sont constatés à travers pratiquement toutes les communes de la wilaya, notamment à El-Hadjar où des projets qualifiés de « hautement polluants » ont été accordés, dans le cadre du CAPIREF,  moyennement « Bakchich ».  Aujourd’hui, des voix s’élèvent pour dénoncer et attirer l’attention du wali d’Annaba, M. Sendid Bounib, très allergique à ce genre de dépassements, afin de mettre un terme à une situation aux conséquences qui risquent d’être désastreuses. Ainsi à El-Hadjar, précisément à la sortie Sud, où une station d'enrobé a été autorisée, contre vent et marrée, à la grande surprise des fellahs, c’est au tour des stations de services, showrooms, entre autres, qui sont sur le point d’être lancés, sur des terres des plus fertiles de la wilaya de Annaba. Pour le président de l’Association Nationale pour la Protection de l’Environnement et la lutte contre la Pollution (ANPEP), M. Halimi, des projets tels la station d’enrobé qui s’est avéré, au fil des jours, générateur de pollution aggravée, ne devraient pas être implantés dans ces zones à hauts rendements agricoles.  « Il ne fait aucun doute que l’implantation des projets polluants, à l’image des stations d’essence,  ne peuvent être que rejeté d’office dans une région agricole du genre. Il ne devrait même pas faire l’objet d’une enquête ». Depuis la mise en service de cette station d’enrobé, la région d’El-Kerma, a pris l’allure d’un véritable chantier au regard des véhicules poids lourds et autres engins qui investissent la dite station tous les jours que Dieu fait. Aux yeux de nombreux habitants, le projet en question suscite toutes les interrogations quand on sait que pour une autorisation d’ouverture d’un simple restaurant, l’aval d’au moins quinze parmi les voisins directs qui doivent apposer leur signature en guise de feu vert à l’activité.  Le voisinage, notamment les habitants limitrophes, n’a pas cessé depuis de  frapper à toutes les portes sans que leurs doléances ne soient entendues.  En attendant, les habitants vivent un calvaire inimaginable du matin au soir : incessant va et vient des camions de fort tonnage, ronronnement de moteurs de ces mastodontes avec tout ce qui implique comme émanation de gas-oil brulé et poussières, et surtout les émanations de bitume qui agressent les narines à des dizaines de kilomètres. Il est vrai que le bon sens veut que l’on s’interroge sur l’opportunité de donner l’accord à la mise en exploitation de cette station d'enrobé, qui, logiquement,  a fait l’objet d’une étude de faisabilité et de contrôle technique avant d’être autorisée. Autrement dit, qui a autorisé un tel crime, une telle agression contre des paisibles citoyens ?

lestrepublicain - 25 octobre 2014 - B. Salah-Eddine