Annaba: Une directrice de lycée agressée par une parente d’élève - Le silence assourdissant de la communauté a

Après l’agression de la directrice du lycée Saint Augustin au cours de l’établissement de son travail, rien ne semble être fait par la communauté académique pour réparer la dignité d’une femme du secteur de l’éducation.

La directrice du lycée Saint-Augustin, le plus ancien établissement de l’enseignement secondaire à Annaba, a été giflée mardi dernier par la mère d’une lycéenne et ce, en pleine rencontre de parents d’élèves. Cela s’est passé après que plus de 40 élèves de la 1^ère année furent retenus jusqu’à 17h 30 par la directrice de cet établissement dans le but de connaitre l’auteur de l’incendie des rideaux d’une salle de classe. Lors de l’audition des élèves punis, une jeune fille, pris d’un léger malaise, a été orientée par la directrice vers l’administration afin qu’elle reçoive des soins. Une autre jeune fille, souffrant d’asthme, a été également prise en charge. Le lendemain, à la première heure, au moment où la directrice allait franchir la porte principale du lycée, alors que les parents d’élèves attendaient son arrivée, la mère de la fille qui s’est sentie mal le jour de l’incendie, l’a sauvagement giflée. « Franchement, jusqu’à maintenant, je n’arrive pas à comprendre ce qui s’est passé. Alors que j’ai, à peine franchie la porte, que je reçois une gifle qui m’a abasourdi. Je vous prie de me croire que je viens de consulter un médecin. Elle m’a cassé une dent et j’ai mal à l’œil, et malgré cela, je n’ai rien voulu faire », a déclaré la directrice du lycée, Moumen Fatiha. D’après certains employés du lycée ainsi que des élèves, la fille a été totalement prise en charge contrairement à ce qui a été dit par la maman de la fille en question. « Moi-même, je lui ai donné à boire, lavé le visage, et sympathisé avec elle. Elle est sortie dans un état le plus normal du monde, alors que sa mère confirme le contraire », témoigne une employée au sein de l’administration. Si la directrice a décidé de pardonner à la femme qui l’a giflée devant la police, l’histoire n’est pas prête de s’en arrêter là pour elle. « Chez la police, quand j’ai vu la femme dans tous ses états, fondre en larmes, j’ai préféré baisser les bras et ne pas déposer plainte. Mais, ce que j’ignore, c’est le harcèlement qui puisse venir du père de l’élevé qui est séparé avec la mère. Maintenant, il est entrain de tout faire pour me pousser à déposer plainte contre la mère de mon élève afin qu’elle. Il va me rendre folle… », a ajouté la victime. En ce qui concerne la fille, ancienne élève au lycée de Zaafrania, qui a rejoint le lycée Saint Augustin au milieu de l’année passée, redoublante, celle-ci est pour le moment en convalescence, en attendant son transfert vers un autre lycée.

Le Provencial - 24 novembre 2014 - Rym B.