Annaba: CRISE DU LOGEMENT - La coquette, un cas à part ?

Pourquoi la crise du logement n’est aussi durement ressentie qu’à Annaba ? Pourquoi les constructions précaires prolifèrent à un rythme effréné comme dans le quartier de Kadissia, Plaine Ouest, sans que la force publique n’intervienne ? Alors que dans toutes les autres wilayas d’Algérie, la lutte contre ce phénomène et le commerce informel, un autre fléau, est implacable et à juste titre. L’autre jour à l’annonce, une fuite bien dirigée, de l’établissement de la liste des bénéficiaires du logement social à Béni M’haffeur, la daïra était prise d’assaut, les rues d’Annaba livrées aux troubles, la population non concernée, majoritaire, prise en otage des rues barricadées. Et les « négociateurs » qu’on a eu le culot de présenter à la wilaya parmi les moins crédibles, soit dans leur comportement de voyous soit par leurs antécédents judiciaires et surtout cette volonté à s’autoproclamer intermédiaires, comme cet énergumène de Sidi Salem. Rien n’est gratuit dans ces cas et tout est permis face à une force publique qui se contente du rôle d’observateur jusqu’à ce que les choses dégénèrent vraiment. Là quand on fait montre de fermeté, celle de tout Etat de doit, comme les interpellations et musclées, l’autre jour, on s’aperçoit que les fauteurs de troubles sont les premiers à faire profil bas. Une rumeur s’est mise à circuler, comme si cela ne suffisait pas, que la commune établi des listes de demandeurs de logement par quartiers ! Un mensonge sciemment entretenu pour que de petits malins obtiennent une contrepartie pécuniaire et tant pis pour les dégâts. Aucun agent de l’administration ou élu de l’APC, même le maire n’a de prérogative pour établir ou transmettre une telle liste. Les listes de logements sont de la prérogative de la daïra qui a toutes les demandes et n’a besoin d’aucune liste ; un chef de daïra de triste mémoire avait chargé de soit disant porte parole et autres intermédiaires d’établir de telles listes. Ces gens sans foi ni loi, se sont sucrés, ont obtenu des logements pour eux et leur parentèle ainsi que pour ceux qui les avaient payé pour être sur ces listes, sans aucun droit et le tout, au détriment des véritables demandeurs attendant pour certains depuis des décennies. C’est la daïra et uniquement la daïra qui est en charge de l’attribution du logement et il n’y a plus d’attribution sans contrôle, notamment du fichier national et pour en revenir à Béni M’haffeur, l’attribution va concerner 411 bénéficiaires, un chiffre que même les demandeurs de ce quartier n’attendaient pas. Mais pour que justement la daïra puisse faire son travail, tout en éliminant les fraudeurs, entre autres les vraies-fausses divorcées, les intermédiaires de tous bords et pour que l’APC ne soit pas systématiquement mise en cause faussement, il faudrait que l’Etat fasse preuve de fermeté à travers sa force publique, sachant qu’actuellement, l’Algérie est le seul pays au monde ou on exige des logements sociaux en tel nombre d’abord et ensuite en recourant aux troubles à l’ordre public.

lestrepublicain - 19 avril 2015 - Ammar Nadir