Rien n’aurait pu prédire qu’un petit quartier populaire de quelque 5 000 âmes, comme la cité Auzas, deviendrait un
«centre commercial », à l’encontre de toute logique urbanistique et en dépit du bon sens. Actuellement, il ne pourrait même plus être question de redéfinir ce quartier dans un plan de développement urbain cohérent, tant l’enchevêtrement de nouvelles constructions et de constructions de type colonial et « arabe » qui caractérisaient ce quartier, est devenu inextricable. Même si cela n’est pas encore apparent, le quartier est devenu et le deviendra plus, un obstacle à tout développement aux normes urbaines modernes. Cela est dû à sa marginalisation durant des décennies par les pouvoirs publics et le peu de rigueur ayant présidé à la reconstruction de vieilles bâtisses. Parmi les nouvelles constructions peu prétendent être conformes au plan d’ensemble du quartier, sinon à la conformité tout court et on peut le constater sans être un architecte, à vue d’œil. La seule constante c’est la prolifération des commerces de matériaux divers liés à la construction qui font aujourd’hui de ce quartier, un vaste centre commercial au détriment du cadre urbain et environnemental. Les rues et ruelles sont encombrées de véhicules en stationnement mais aussi roulant, de tous types mais surtout utilitaires. Les embouteillages ne sont plus seulement fréquents mais quotidiens et à longueur de journée. Les trottoirs refaits à neuf l’ont été au bénéfice des commerces et non des passants. De fait, ce quartier est devenu une agglomération au sein du tissu urbain, avec ses propres règles qui n’ont aucun lien avec un plan d’ensemble de gestion urbaine.
lestrepublicain - 01 juin 2015 - Ammar Nadir
Les Commentaires
Ainsi ces démolitions accompli, après avoir évidemment reloger tout le monde ailleurs dans des habitations décentes et récentes, permettraient d'élargir et agrandir des espaces pour de nouvelles constructions adaptées à un urbanisme moderne et conforme à l'air du temps. Surtout qu'Annaba ville manque cruellement d'assiettes foncières.