Annaba: DÉVELOPPEMENT - L’intérêt particulier prime sur l’intérêt général
Publié le 03/06/2015
Dans toutes les bouches et tous les discours, le développement économique de la wilaya pourtant, jusqu’à l’heure actuelle, aura surtout profité à des intérêts particuliers contrairement aux inepties entendues ici et là. Que peut rapporter à la population une promotion immobilière ? Tout ce qu’elle rapporte va dans l’escarcelle du promoteur et de ses financiers. Des postes d’emploi ? En calculant largement, une promotion va employer moins d’une dizaine de personnes alors qu’elle aura coûté quelque 40 milliards de centimes, sinon plus. Le reste dépendra de ceux qui occuperont les locaux qui sont la plus value sur laquelle compte tout promoteur. Et c’est sûrement dans cet ordre d’idée que le développement administré aura été enfin dénoncé par le Chef du gouvernement lors de la foire d’Alger. Qu’a rapporté à Annaba le CALPIREF, à part créer une foire d’empoigne pour l’acquisition de terrains domaniaux ; chaque pouce de ces terrains fait l’objet de plusieurs projets de « développement » quand le seul développement que l’on peut quantifier reste celui de l’Etat, en matière d’équipement public. Aujourd’hui que le revenu des hydrocarbures a baissé, sur quoi peut compter la wilaya d’Annaba pour compenser la baisse du budget alloué par l’Etat et sur quelles entreprises va compter l’Etat pour compenser la baisse du prix du pétrole ? Sur ArcelorMittal ? Sur Fertial ? Où sont les entreprises mêmes petites mais productives, créatrices d’emploi et surtout de croissance pour la wilaya et partant pour l’Etat ? Où en est le secteur agro-alimentaire avec ce projet de sécurité alimentaire, toutes les dettes effacées des agriculteurs et les crédits bancaires qui ont suivi ? Ces crédits que l’Etat devra soumettre à des enquêtes parce que le seul avantage tiré de cet argent, servait des intérêts particuliers, autrement les chômeurs d’Annaba et d’autres lieux aussi, ne tenteraient pas l’aventure de l’émigration clandestine. Ce qui s’est développé surtout à Annaba c’est le trafic d’influence et le clientélisme, à cause justement de la primauté de l’intérêt particulier sur l’intérêt général. Quant aux institutions qui devraient s’inquiéter de cet état de chose, elles s’inquiètent aussi d’intérêts personnels et se contentent de vivoter à l’ombre de l’Etat et pour preuve, l’absence de toute initiative d’où qu’elle vienne, alors qu’Annaba s’apprête pour une saison estivale, synonyme d’un chiffre d’affaires démultiplié pour tout pays ayant les atouts touristiques que compte la région. lestrepublicain - 13 juin 2015 - Ammar Nadir
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