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Annaba. Jeune fille dans la galère

Publié le 26/04/2007

On savait depuis longtemps que le phénomène des harraga n'était pas limité à nos voisins du Sud et que des jeunes Algériens ont le même rêve fou d'atteindre les rivages du Nord par n'importe quel moyen.

 On a appris, au fil des nouvelles, qu'il n'était plus limité à l'ouest du pays et que beaucoup plus à l'Est, on s'est mis aussi de la partie. Il y a même une sorte de banalisation, une autre, du phénomène puisque seuls les services de sécurité, les gardes-côtes, paraissent sur la brèche pour gérer par les moyens sécuritaires un phénomène social. On avait même entendu dire que les Affaires religieuses allaient édicter une fatwa pour assimiler la «harga» à une forme de suicide. Et puis, comme d'habitude, dans une scène publique plus encline à l'autosatisfaction qu'au questionnement, on est passé à la routine.

 En fait, rien de tout ce qui arrive n'est banal. Que des jeunes gens persistent - malgré les histoires de harraga arrêtés, malgré les corps que la mer rend parfois et malgré ceux qui se perdent sans plus donner de signe de vie - à vouloir tenter leur chance est une blessure pour nous. Ces histoires si semblables de quête d'eldorado, tout comme d'autres phénomènes, devraient empêcher ceux qui nous gouvernent de discourir en creux. Il y a dans notre jeunesse quelques motifs d'espérance mais beaucoup de raisons d'être inquiets. Quand tant de jeunes se lancent dans une entreprise aussi désespérée, cela nous montre que ceux qui affirment que la misère ne mène ni au crime, ni au terrorisme, ni au suicide, ne vivent pas en Algérie et ne connaissent même pas la couleur d'une tôle de bidonville. Les laissés-pour-compte se font le plus souvent du mal à eux-mêmes, mais il leur arrive de faire du mal aux autres. Le nihilisme et la désespérance peuvent prendre plusieurs aspects, ils baignent toujours dans le substrat de la misère qui engendre le dégoût de soi et la haine. On est malheureusement presque certain que la campagne qui commence aujourd'hui va rester dans les conventions du discours creux et l'on doute qu'elle s'intéresse réellement à ce qui intéresse les Algériens. Et pourtant, chaque jour qui passe nous montre combien nos jeunes ne sont pas « bien », qu'ils désespèrent d'autant plus de leur pays qu'ils constatent les richesses s'étaler et des sommes faramineuses s'évaporer dans le banditisme de l'affairisme.

 Une jeune fille s'est retrouvée dernièrement, à Annaba, dans la galère des embarcations de fortune que l'on récupère, à l'occasion, en haute mer. Une jeune fille ! Pour beaucoup d'Algériens, cela est tristement significatif. Une triste « égalisation » qui, à juste titre, a fait frémir beaucoup de ceux qui observent, inquiets et impuissants, l'extension du mouvement harraga.
Le quotidien d'Oran > 26/04/07 > M. Saadoune

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