Annaba : BRAS DE FER AUTOUR DES GARDES À L’EHS D’EL BOUNI - La protestation des résidents continue
Publié le 23/06/2015
C’est aujourd’hui que le directeur de la santé publique, le Dr Lehtihet et le Pr. Djabri médecin chef du service maternité au CHU vont se réunir une nouvelle fois en présence des résidentes en 5ème année, pour tenter de trouver une solution au problème soulevé par ces dernières, qui refusent « d’effectuer des gardes à El Bouni, sans la présence d’un assistant » , la raison pour laquelle elles ont entamé un mouvement de protestation qui dure depuis plusieurs jours, et se sont rapprochées de notre rédaction. Un véritable bras de fer semble engagé entre les deux parties ; d’une part les résidentes qui refusent qu’on leur « impose d’assurer des gardes sans la présence d’un assistant qui est censée être obligatoire…alors que nous sommes des résidents en cours de formation n’ayant pas encore obtenu nos diplômes » selon la copie un rapport en notre possession, adressé au syndicat des résidents de gynéco, et la hiérarchie d’autre part, qui n’a pas d’autre solution, d’après les déclarations faites hier par le directeur du CHU et le chef du service de maternité, qui mettent en avant le fait que ces résidentes sont arrivées en fin de formation donc aptes à assurer leur fonction, et qu’elles peuvent disposer, au cours de ces gardes d’un « appellatif », c’est-à-dire appeler en rescousse un assistant à partir de la maternité d’Ibn Rochd, en cas d’accouchement à risques. Cette situation, selon nos sources, est la cause d’une importante carence en médecins gynécologues, un des problèmes majeurs ressentis par le service de gynécologie en général, et par l’EHS El Bouni en particulier, depuis sa création il y a maintenant deux années et demie, avec des résidents, mais seulement deux médecins assistants, un effectif qui ne devrait se renforcer que d’ici deux années, selon le Pr. Lankar, avec la prise de service de la nouvelle promotion. Aux appréhensions des résidentes d’assurer des gardes sans la présence d’assistants « une protection légitime et une couverture médicolégale » mises en avant dans cette protestation, la réponse de la hiérarchie est que ces résidentes en 5ème année ont pratiquement fini leur formation « il ne leur reste plus qu’à passer leur examen, leur dernière année est validée, et on leur demande simplement de faire un effort pour permettre au service de gynécologie de continuer à faire face à l’énorme pression dont il est l’objet » déclare le Pr. Lankar. De son coté, le Pr. Djabri ajute : « il est hors de question que, en cas de besoin, les résidentes ne soient pas immédiatement rejointes par un assistant, il suffira de l’appeler, sans parler du fait que ces cas sont rarissimes». Ajoutons que le service de maternité en général, qui est littéralement « pris d’assaut » chaque jour par des dizaines de parturientes dont les 60% sont originaires des wilayas alentour, assure près de 25000 accouchements par an avec « un effectif très réduit aussi bien en médecins qu’en sages-femmes », comme on le sait. Même la mise en service de l’EHS d’El Bouni ne réussit pas à faire baisser la tension énorme exercée sur le service de maternité. « Le week-end dernier, nous avons assuré 67 accouchements, et il nous est arrivé d’atteindre les 100 naissances par jour. Il n’est pas étonnant que l’on trouve 2 patientes pas lit » ajoute le Pr Djabri. L’insuffisance des gynécologues a aussi pour cause le choix de certains d’entre eux, de quitter le service public pour le privé. Si le problème du personnel médical devrait trouver sa solution d’ici deux ans comme prévu, le rush des parturientes à partir des autres wilayas ne semble pas devoir cesser de sitôt, car dans les campagnes et les wilayas environnantes, le même problème reste posé. lestrepublicain - 22 juin 2015 - Farida H.
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