En cette nuit caniculaire, certains habitants de ce populeux et ancien quartier en manque de fraicheur, s’adonnaient à des parties de dominos en plein air. Soudain, ils entendirent des cris de détresse lancés par une voix féminine, d’un des deux étages d’une bâtisse de fortune. Ils se rendirent compte qu’il s’agissait d’un incendie, et alertèrent aussitôt la protection civile de Didouche Mourad, qui mit, selon les témoins présents sur les lieux, plus de quarante minutes pour rallier l’endroit du sinistre, alors qu’il est distant de moins d’un kilomètre de leur caserne. Le lieu du sinistre est une bâtisse érigée en R+2 et appartient à la famille Lechkheb. Au moment de la déclaration de l’incendie, la maman enceinte de quatre mois, son mari et leur bébé d’un an dormaient au deuxième étage, alors que le feu s’est déclenché au rez-de-chaussée. Le mari handicapé mental a réussi à prendre la fuite, laissant derrière lui son épouse et leur enfant endormi. A son brusque réveil, sous l’effet de la dense fumée et de la chaleur, la femme n’a pas pu s’échapper par le premier étage comme son époux. Elle tenta de fuir par la terrasse, mais la porte de cette dernière était condamnée. Paniquée, la malheureuse victime n’a même pas voulue se débarrasser de son bébé malgré les supplications des voisins, qui avaient préparé des couvertures pour amortir sa chute du second étage.
Les habitants se sont mobilisés pour éteindre les flammes dans l’attente de l’arrivée des pompiers. Voulant sauver le bébé, ils ont demandé à la maman du petit Abd El Hamid, de jeter ce dernier par la fenêtre afin de pouvoir le rattraper à l’aide de couvertures qu’ils ont étendues. Mais la jeune maman ne pouvait se résoudre à courir ce risque et a gardé son bébé dans ses bras jusqu’à son dernier souffle.
Apres plusieurs minutes d’aspiration d’une fumée âcre et suffocante, la jeune Wahida succomba par asphyxie, faute de secours en temps opportun. Quarante-cinq minutes après les premiers coups de fil des habitants, les pompiers sont finalement arrivés, pénétrant dans la maison pour éteindre l’incendie, les gens du feu se rendirent compte que leur seul extincteur été vide (selon les habitants présents sur les lieux). Une info d’une extrême gravité que nous n’avons malheureusement pas pu infirmer ni confirmer auprès des services concernés.
Le petit Abd El Hamid, qui a provisoirement échappé à la mort par miracle, est en observation à la clinique pédiatrique de Sainte-Thérèse. Ses grands-parents pensent que la mort de leur belle-fille est due au retard d’arrivée des pompiers. Comme nous le confie le beau-père de la défunte « certes nous croyons que cela est le destin et nous acceptons la volonté du seigneur, mais si les pompiers étaient venu plus tôt, ma belle-fille serait toujours vivante à l’heure qu’il est et mon petit-fils ne serait pas orphelin »
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