Une nouvelle saison estivale est à mettre aux oubliettes du côté du village paradisiaque de Chétaibi, l’un des plus beaux villages d’Algérie, fruit de l’une des plus belles baies au monde. Tout simplement tout est déficit et négation.
Comme à les précédentes saisons estivales, ce paradis terrestre n’a pas attiré les nombreux touristes d’autrefois, il a été boudé tous simplement, en raison de la fuite en avant des autorités locales devant les problèmes aux quotidiens, d’un côté et de l’autre le manque de civisme de certains vacanciers. De l’hygiène, à l’alimentation en eau potable, aux infrastructures d’hébergement et restauration, aux moyens de transport, en passant par l’état des route, du réseau d’éclairage public à la sécurité des biens et des personnes, tout est malheureusement déficit et négation. A commencer par la situation de l’hygiène du milieu. Le moins que l’on puisse dire elle déplorable. Cela concerne, pratiquement, toutes les plages ouvertes à la baignade, aussi bien surtout au niveau de celles de la ville et la fontaine romaine, qu’au niveau des régions d’Oued Laghnem, à l’Est et au sable d’or à l’Ouest du village. Elles sont dans un état outrageant d’insalubrité. Le constat est acerbe et déshonorant. Les lieux ressemblent beaucoup plus à des décharges sauvages. Les plages sont jonchées de toutes sortes de détritus débris de verre, tessons de bouteilles, boites de conserves, plastique et troncs d’arbres. En réalité, l’impression de laisser aller et de l’abandon se dégage dès que le visiteur accède au village, qui se trouve bel et bien dans un état hideux et désolant à la fois, avec des tas d’ordures jetés dans tous les côtés. Durant cet été, on ne peut parler de salubrité, ni de conditions acceptables d’accueil des vacanciers. L’ex-Herbillon de l’époque coloniale, n’est rien moins qu’un cloaque, ou s’entremêlent les détritus de tout genre, agrémentés par les tessons de bouteille d’alcool, qui jonchent les plages. Les rares baigneurs rencontrés s’interrogent sur l’absence totale des autorités de la ville ou l’on signale également des bagarres rangées et des rackets organisés par des pseudos « pakingueurs ». Les habitants interrogés sur la situation peu reluisante que vit le village, pointent un doigt accusateur en direction des autorités et élus. Selon eux : «Totalement hors-connexion et surtout obsédés par le foncier ». Un jeune chômeur du village a tenu à dénoncer le manque d’intérêt affiché dans ce domaine par les pouvoirs publics. « Au moment ou d’autres régions développent un nouvel esprit pour attirer le maximum de touristes, à l’image de nos voisins de la Marsa, ce n’est pas le cas malheureusement pour Chetaibi, qui est totalement en déphasage dans ce domaine», a-t-il dit. D’autres affirment qu’en matière de tourisme, Chetaibi est constamment en chute libre. Le manque d’infrastructures (hôtels et restaurants) se faisait énormément sentir. Les touristes n’ont à leur disposition, en fait, que les locations d’appartements, hors d’atteinte d’ailleurs pour de beaucoup d’entre eux. Ce déficit est l’une des raisons d’ailleurs qui poussent les vacanciers à aller voir ailleurs, selon les villageois, qui indiquent que le nombre de touristes est à chaque année revu à la baisse. Vue de l’extérieur, la commune de Chetaibi avec sa merveilleuse baie est un petit Eden. Vue de l’intérieur, elle incite à tirer la sonnette d’alarme. Chetaibi mérite un meilleur sort…et de meilleurs gouverneurs.
lestrepublicain - 31 août 2015 - B. Salah-Eddine
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