Annaba: Reportage - Drâa-Errich, une ville intelligente en devenir

Avant le lancement de ce projet, difficile à Annaba de croire que le site le plus incertain, et qui était  très convoité par la horde sanguinaire, allait abriter un nouveau pôle urbain, le plus important de l’histoire de la Coquette. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la commune de Oued El-Aneb, dans la daïra de Berrahal, qui renferme des richesses diverses, notamment des gisements de marbre et de carrières des différents matériaux, offre l’image d’une localité des plus démunies de la wilaya de Annaba, durant la décennie noire. La commune croulait sous le poids de la dette et notisait d’un chômage endémique. La situation sécuritaire y était pour beaucoup dans cette paralysie multisectorielle dans cette contrée, située au piémont du versant Sud des monts de l’Edough à 30 Kms à l’Ouest d’Annaba, sévèrement meurtrie par les actes terroristes en raison de sa position géographique, la plus proche des localités longtemps infestées par les hordes sanguinaires, entre autres Kaf-bouacida, Metessaa, Ch’haiba, Kaf-rakhrakh et Bouchachia. Ces zones ont été le théâtre de nombreux actes criminels, dont le lâche assassinat à l’arme blanche en 2002, de quatre ressortissants ukrainiens. Les populations locales vivent à 70% de l’agriculture, première vocation de cette municipalité qui s’étend sur quelque 18.900 hectares. Cependant, beaucoup d’entre eux avait abandonné le travail de la terre devant le racket en permanence des groupuscules basés dans les monts de l’Edough. Livrés à eux-mêmes pendant plusieurs années, les agriculteurs en général n’ont, en réalité, pas de choix : ou bien se soumettre aux exigences des islamistes armés, autrement dit payer la « DJEZIA » (dîme), voire même faire partie carrément du réseau de soutien logistique, ou bien abandonner le travail de la terre. Aujourd’hui, la situation sécuritaire s’est améliorée considérablement grâce à la présence en permanence des djounouds de l’Armée nationale populaire et de la gendarmerie nationale, qui veillent scrupuleusement au grain.

Tebboune rend hommage à Youcef Cherfa -  Faut reconnaitre la course contre la montre engagée par, Youcef Cherfa, au lendemain de sa nomination à la tête de l’exécutif de la wilaya, sur de nombreux volets de développement. « Sans le wali, Cherfa, je ne pense pas que cette splendide cité et encore moins le pôle urbain du Kalitoussa de Berrahal auraient vu le jour aussi rapidement». Mieux encore, a tenu à témoigner le ministre, grâce à l’injection de ces deux nouveaux pôles urbains, ainsi que le projet futuriste de la cité El-M’Haffeur, sans oublier les nouvelles zones urbaines d’El-Bouni à l’image d’Ain-Djebara, Annaba, la coquette, est en passe de changer de physionomie et de paysage vers une ville pilote connectée et tournée  résolument vers l’avenir. D’ailleurs, le commun des populations et des touristes vous le dira, sans hésitation aucune. La cité des rives de la Seybouse conforte par ailleurs ses assises d’une cité balnéaire par excellence,  à une cadence effrénée. En témoignent la réception du Sheraton, la rénovation et la restauration des hôtels plaza et Mountezah et enfin le lancement, en 2017 et la réalisation du village touristique à Ras-El-Hamra. La crise du logement avait été vécue, rappelle-t-on, dans toute sa dimension pour ne pas dire constituait le talon d’Achille de la wilaya, il y a seulement quelques années. Durant les années 2010, son parc était vétuste, à hauteur des 37.000 unités et la demande qui avait atteint la barre des 70.000. « Pour faire face à cette situation délicate, il a fallu mettre en place un plan spécial et arrêter des mécanismes exceptionnels, tant du point du vue de l’envergure avérée des programmes que de l’effort de mobilisation du potentiel foncier urbanisable. Et finalement l’effort n’aura pas été vain, le programme injecté tous types de logements confondus s’élève à une capacité théorique de 77.000 unités pour 3850.000 habitants, dont 55.000 unités pour 250.000 habitants à Drâa-Errich, 6.820 unités pour 34.000 habitants à Kalitoussa. », dira à ce sujet le directeur du logement de Annaba, Mâamar Boukhalfa. Aujourd’hui, c’est incontestablement un regain de dynamisme qu’enregistre le secteur de l’habitat à Annaba, à la faveur de la mise en œuvre du programme du président de la République. La production du logement- tous types confondus-, au niveau des sites et dotés d’un écosystème unique, avec une gestion basée sur  des technologies récentes, notamment en matière  environnementale. Entre autres, protéger la nature en impliquant les énergies renouvelables dans le processus de développement durable, est une première initiative jamais charmée en Algérie. A ce sujet, il faut reconnaitre que la course contre la montre engagée pour la circonstance, a fait que cela est à portée de la main. Les fruits de ce coup de fouet, à l’actif de Youcef Cherfa, ayant déjà métamorphosé la cité sont perceptibles, voire visibles à l’œil nu.

Youcef Cherfa et son « bâton pèlerin » - Il est vrai cependant,  que l’ex- chef de l’exécutif de wilaya s’est habitué à faire face,  le moins que l’on puisse dire, à  une véritable « saga » de carences. Comble de l’ironie, pour faire avancer les projets dans la wilaya de Annaba, le wali est obligé à chaque fois de secouer le cocotier des responsables à travers des leçons  « aux buchettes », dignes des classes primaires. Et encore la, certains mauvais « élèves »  ne seront pas au rendez-vous, lors de la prochaine visite. « Vous ne voyez donc pas ce qui se passe autour de vous ?! Inspirez-vous des chinois, qui sont en train d’ériger de véritables gratte-ciels en un temps record, alors que vous, vous  n’arrivez même pas à construire une baraque (bâtisse en rez-de-chaussée) et avec beaucoup plus de temps ? »  C’est en ces termes peu élogieux que le wali de Annaba avait exprimé sa colère, a l’encontre des responsables chargés de la construction d’une antenne administrative de l’APC de Berrahal. Un projet, pourtant, aux dimensions modestes implanté au niveau de la cité 1.900 logements du nouveau pôle urbain Kalitoussa, qui traîne désespérément en longueur, de l’avis de tous. Dans une déclaration à l’Est-Républicain, le wali d’Annaba a annoncé que les choses bougent dans le bon sens. Mais, a-t-il reconnu, « il faut fouetter à chaque fois ». Pour le wali, il faut maintenir la cadence pour que d’ici le mois de juin tous les réseaux seront en cours de réalisation. « La pression doit être maintenue et soutenue, et ce de façon qu’avant la fin de l’année, les 1ers logements de la nouvelle ville de Draa-Errich, seront livrés durant ce début d’été aux locataires. Cela est la priorité des priorités »  a-t-il martelé. « C’est un appel que j’adresse  à tout le monde ; d’abord à la société civile, à nos amis de la presse et aux élus : c’est de valoriser ce site et de le protéger. » C’est ce qu’a témoigné le wali de Annaba, Youcef Cherfa, à l’issue de l’exposé présenté par des membres de son exécutif chargés du suivi des travaux de réalisation de la nouvelle ville de Drâa-Errich au lendemain de la réception des premières unités finies à 100% . C’est la première fois, a-t-on assisté, que le wali n’a pas utilisé son « bâton-pèlerin». Au contraire, il s’est montré satisfait de la cadence de l’évolution des travaux de réalisation, et notamment l’engagement et le savoir faire, entre autre de la Société de Distribution de l’Electricité et du Gaz de  l’Est (SDE), société filiale de Sonelgaz. A l’occasion, le chef de l’exécutif  a révélé la  dernière mesure prise devant permettre à l’Etat, dans le cadre de l’utilité publique de réquisitionner toutes les superficies privées faisant partie du site abritant la nouvelle ville. « Nous avons ramené les crédits nécessaires pour payer tous les reliquats. Au cours de l’année 2017, nous allons indemniser tous les propriétaires, » a-t-il déclaré. Pour le wali, il n’y pas de doute : le site sera dans les meilleurs délais un patrimoine public. Tous les terrains appartiendront à l’Etat. Nous sommes appelés, et c’est notre devoir absolu que de les protéger, de les préserver et de les utiliser convenablement de les rentabiliser. Cherfa a invité tous les acteurs à faire de Drâa-Errich, « une ville Smart-ville.

1er lotissement promotionnel, à la charge d’une agence publique - Le désormais ex-wali, Youcef Cherfa, a injecté au niveau de la ville de Drâa-Errich, de nouvelles initiatives jamais encore proposées dans les nouveaux pôles urbains des wilaya du pays. Il s’agit du premier lotissement promotionnel, avec une agence publique en charge de sa réalisation. En effet, il a lancé un second appel, pour la circonstance, ciblant la réalisation, à titre de test, de pas moins de 150 villas en individuel et semi-collectif, à Drâa-Errich « elles seront destinées aux  gens qui ont des salaires moyens et qui occupent des professions libérales. Il y aura d’autres lotissements.

La grande dorsale, ou l’immense boulevard à l’Américaine - D’une longueur de 6 kilomètres et d’une largeur de 50 mètres, dont 32 réservés uniquement à la chaussée  (8 couloirs de 4 mètres de largeur chacun »,  la grande dorsale de Drâa-Errich, qui traverse  toute la nouvelle ville, donne l’allure d’un immense boulevard digne des grandes villes de l’oncle Sam. Aujourd’hui, les contours du projet de la réalisation de  la grande dorsale, accès principal à la nouvelle ville de Drâa-Errich, à partir de la  double voie Annaba/Berrahal et qui traverse le centre de la  nouvelle ville, commence à prendre forme. Dominant d’une part le lac Fatzara et sa plaine verdoyante pratiquement à longueur d’année, et de l’autre la nouvelle ville, la grande dorsale, une fois réalisée, donnera certainement un cachet  sublime de ville moderne à cette région, qui a été longtemps meurtrie durant la décennie noire par les actes barbares des groupes de sanguinaires. La grande dorsale a besoin d’une pénétrante, qui sera réalisée sur le RN : 44.  « Cette ville doit être détachée de ce qui est en train de se faire à Annaba et ailleurs. Des parcours pour les sportifs, des espaces verts et des structures de prestations de services doivent être injectés principalement au projet de la grande dorsale pour mieux servir la population de Drâa-Errich » a expliqué Youcef Cherfa.

lestrepublicain - 27 Mai 2017 - B. Salah-Eddine