Couteaux tirés, des blessés à l’arme blanche, des chaises en l’air, des dossiers de candidats par terre et un tel tintamarre en pleine journée de jeûne.
Telle était l’ambiance qui a prévalu dans l’après-midi d’avant-hier au niveau de l’enceinte de la Chambre de commerce et d’industrie Seybouse (CCI) à l’occasion des élections du renouvellement de ses organes.
Un désolant spectacle qui en dit long sur le niveau des opérateurs économiques qui veulent représenter le commerce dans la région. D’un côté, il y a l’équipe du jeune Riad Mansouri, qui, sur les 25 mis en lice, a remporté 18 sièges dont 9 pour le secteur de l’industrie, 5 pour celui des services et 4 pour le commerce.
De l’autre, c’est le groupe du président sortant, Djouadi, qui, malheureusement pour lui, n’a glané que 7 sièges, totalement affectés au secteur du bâtiment, travaux publics et hydraulique (BTPH). Même ces derniers ont été réclamés par la première équipe dont les membres se disent avoir été empêchés de voter. «Nous étions empêchés de voter par un groupe de jeunes, couteau à la main.
Après le dépouillement, nous avons compris que le secteur du BTPH a été remporté de force par l’équipe adverse. Nous allons déposer officiellement un recours pour les récupérer», dénonce l’équipe du candidat Mansouri Riad au lendemain de ces tristes élections.
Ainsi, limité à de simples actions commerciales, en majorité des expositions, des foires, des braderies et des visites diplomatiques, le secteur économique dans la wilaya de Annaba n’a pas connu l’envolée attendue durant le dernier mandat de la CCI Seybouse.
Des projets économiques créateurs de richesses et d’emploi ont été tout simplement occultés au détriment de leurs jeunes initiateurs. Autrefois pôle économique par excellence, Annaba mérite-t-elle ce sort ? Non, répondent les nouveaux candidats. Pour faire face à ce qui semble être une léthargie économique chronique, Riad Mansouri a concocté un ambitieux programme à même, selon lui, de répondre aux attentes des opérateurs économiques.
Cette nouvelle approche, qui s’annonce logique et prometteuse, obéit à une nouvelle stratégie dont l’objectif est de permettre à la Chambre de commerce et d’industrie Seybouse de Annaba de prendre en charge toutes les missions qui leur sont conférées. «L’encouragement des industriels et des entrepreneurs tel qu’il a été préconisé par la tutelle, fera de ces institutions de véritables espaces de concertation avec les pouvoirs publics et un instrument efficace au service du développement de l’industrie et de la promotion de l’investissement», assure l’équipe sortante.
Ce qui n’est pas de l’avis de Kamel Chorfi, le représentant des commerçants et artisans de Annaba, pour qui, «tout a été fait pour élire contre notre gré cette nouvelle équipe».
Gaidi Mohamed Faouzi [EL WATAN - 28-05-2018]
Les Commentaires
À partir de là, il n'est pas étonnant que dans ce climat de nature à exclure certains, comme dans notre exemple, par l'intimidation et la violence, que la morosité économique s'installe puisqu'on l'alimente par ce type de blocage néfaste qui met en relief, par une illustration parfate, ce désir immodéré de vouloir tout pour soi, où la régle démocratique est foulée aux pieds de ceux qui ne tolèrent pas la défairte. Mais attention, à trop vouloir tout pour soi, à trop vouloir que les choses passent pas soi pour ensuite les orienter dans la direction qu'on désir, à trop vouloir forcer le destin, chose d'ailleurs incontrôlable, on risque de tout perdre et retomber encore plus bas.