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" Un Aïd El Fitr à célébrer à la maison"

Publié le 16/05/2020
par Abdelkrim Zerzouri Samedi 16 mai 2020
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En diffusant un avis religieux sur l'annulation des rassemblements populaires pour l'accomplissement de la prière de l'Aïd El Fitr, que les fidèles doivent accomplir cette année à domicile, en groupe avec les membres d'une même famille ou individuellement, en raison de la situation sanitaire, la commission ministérielle de la fatwa a fait ce qu'il fallait pour protéger la population d'un risque majeur de contagion à grande échelle. Surtout quand on sait par expérience que d'autres rassemblements religieux à travers le monde ont été à l'origine de l'éclatement d'importants foyers de propagation du Covid-19, dont le rassemblement massif des protestants dans une ville à l'Est de la France, faisant de cette région l'épicentre du nouveau coronavirus dans ce pays, ainsi que les Juifs orthodoxes les plus réfractaires aux mesures de confinement et à l'interdiction des interactions physiques ou sociales, sévèrement touchés par la pandémie.

Tous les rituels religieux ont été impactés par le Covid-19 et la religion musulmane n'échappe pas à la règle. Avec une différence nettement perceptible, les musulmans se sont appliqués avec discipline aux règles de confinement et de distanciation sociale, notamment à travers la fermeture des mosquées et l'annulation de la Omra (le petit pèlerinage), ce qui les a relativement mis à l'abri d'une plus grave expansion de l'épidémie. Dans ce contexte, la commission ministérielle de la fatwa a également mis en avant «la vertu et le mérite de semer la joie et le bonheur à l'occasion de l'Aïd, et de répandre les valeurs d'affection, de tolérance, de solidarité et d'entraide en ce jour de fête, dans le respect des mesures préventives, notamment la distanciation sociale, en évitant les regroupements ». Mais est-ce suffisant pour éviter que ces jours de joie ne se transforment en cauchemar en provoquant l'éclatement de nouveaux foyers ? Cette fatwa « isolée » pourrait s'avérer un coup d'épée dans l'eau quand on sait pertinemment que cette occasion religieuse, en l'occurrence l'Aïd El Fitr, est propice aux déplacements compacts et aux visites familiales. Le seul confinement partiel n'arriverait pas à endiguer cet important flux social coutumier. Ces jours de joie sèment effectivement l'inquiétude à travers tout le monde musulman. Poussant les autorités en Arabie Saoudite à mettre en place, en sus de la fatwa qui a décrété que la prière de l'Aïd El Fitr doit être observée à la maison, un couvre-feu total durant les cinq jours de l'Aïd El Fitr, soit du 23 au 27 mai. Car, il n'y a pas que la prière en groupe de l'Aïd El Fitr qu'on doit annuler pour éviter tout risque de contamination par le nouveau coronavirus. Les vœux de l'Aïd, synonymes de contacts physiques, d'embrassades et de mains serrées à tout bout de champ, ainsi que les bambins qui s'éclatent en cette occasion dans des rencontres familiales et entre copains, constituent un risque très élevé et plus étalé encore dans le temps. N'est-il pas temps, à ce stade de la prévention, aux pouvoirs publics d'intervenir et prendre des décisions appropriées ?.

L Q O PERVERSES FINALITES
par Abdou BENABBOU


Comment comprendre qu'un pays comme l'Espagne puisse s'engager dans un déconfinement alors qu'il enregistre encore plus de cent morts par jour, victimes de Covid-19 ? Il n'y a ni mystère ni boule de gomme à cette prise de décision du gouvernement espagnol et la situation ressemble tout simplement à celle d'un barrage qui menace de céder. Pour avoir ordonné, en bonne ou mauvaise stratégie, les états des lieux, le confinement se présenterait plus cruel et mortel que le coronavirus par des aspects que l'on peut contester.

Certains pays comme l'Espagne, en privilégiant tous les sacrifices pour préserver leurs populations, considérant que la vie n'avait pas de prix, se rendent compte avec le temps que l'effet pervers de la pandémie était aussi de transformer le confinement en outil de mort. La délicate question était de trancher et de savoir choisir pour la donner entre le confinement ou la liberté de mouvement. A bien des égards, la finalité était la même.

L'économie péniblement relevée quelques mois passés à peine s'arc-boutait dangereusement pour que les distanciations sociales et les isolements produisent des effets boomerang pervertissant tous les sens que l'on peut donner à la vie et à la mort. Le paradoxe dans le choix des sens est si cruel que la vie et la mort ne retenaient plus que la même signification. Le choix offert pour se trucider est imparable : l'économie ou le virus.

Sauf quelques exceptions, tous les gouvernements des Etats du monde donnent l'impression de tripatouiller des cendres incandescentes ne sachant pas trop s'il fallait accorder du mou à la corde ou au contraire la serrer. Rares sont ceux qui ont pu concilier l'un et l'autre et l'équilibre entre les deux ne se fait pas avec bonheur.

L'initiation de cet équilibre se fait en Algérie avec une tolérance signalée par le bout des lèvres. Elle a créé des injustices contraintes par des aberrations dont on ne sait si elles ne sont que conjoncturelles. On vend de la chamia au travers des fenêtres et les taxis sont entrés dans la clandestinité.

L Q O Rupture de ban
par Kamal Guerroua


La pandémie va-t-elle s'installer dans la durée ? Question difficile à résoudre dans la mesure où aucun indice probant ne montre où va s'arrêter ce virus planétaire, lequel a jeté le doute au sein même de l'OMS et les grands labos du monde. Chez nous, les choses rentrent dans une affligeante routine : les gens plongent dans ce repli d'un autre genre. Le confinement est devenu, en ce mois de jeûne, un mot-valise que certains incorrigibles pessimistes se transmettent de bouche à oreille, comme pour rajouter une note dramatique à notre malaise collectif. Oui malaise, car la décantation des choses n'a pas encore été faite pour que le citoyen lambda puisse distinguer la bonne graine de l'ivraie et tracer sa route vers l'avenir.

En haut lieu, nos têtes pensantes semblent se débarrasser de la stridulation constante du hirak qui, au bout d'un an de bouillonnement, leur aurait donné du fil à retordre, mais restent sur le qui-vive quant à l'évolution, jusque-là inquiétante, de la courbe de la pandémie. En revanche, un pseudo-dynamisme pour les réformes, en particulier la révision de la Constitution, s'enclenche ces jours-ci, comme pour passer à la trappe toute la léthargie de l'ancien système déchu. Quoique, sur le volet des libertés, la question délicate des prisonniers d'opinion, ternit cette bonne foi que certains optimistes-laudateurs prêtent à l'équipe Tebboune. Au bout du compte, une chose étant sûre : les solutions conjoncturelles que propose le palais d'El-Mouradia aux Algériens ne peuvent, en aucun cas, offrir une vraie réponse aux problèmes structurels dont souffre le pays. Puis, les miens, rompus aux fausses promesses, ne se font pas trop d'illusions et savent par expérience que ceux qui tiennent les manettes sont capables de mille et une métamorphoses. Ce qui fait que, d'un côté (régime) comme de l'autre (peuple), la méfiance est là, un feu qui couve, risquant d'allumer le brasier à tout moment. L'écho de cette distanciation-répulsion mutuelle est renforcé, hélas, par la déstructuration du tissu associatif et l'insupportable absence de l'opposition sur la scène politique. Autrement dit, la disparition de tout un tas de maillons de la chaîne, à même de jouer le rôle des médiateurs sociaux.

En rupture de ban, la société, poussée auparavant déjà dans ses derniers retranchements de survie, se sent confinée dans un ghetto insulaire, peinant à se réconcilier avec ceux qui lui servent de tuteurs. Comme dans un couple qui se prépare au mariage, la confiance chez nous n'est jamais une mince affaire. La construire prend du temps, trop de temps même et il suffit d'un petit faux geste, fût-ce seulement mal interprété de la part de l'un des deux partenaires, pour que tout le projet tombe à l'eau.


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