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Annaba. Chantage des transporteurs

Publié le 29/05/2007

Il y a quelques mois, à la suite du rejet par la wilaya de leur décision unilatérale d’augmenter le prix du billet de 5 DA, les transporteurs de voyageurs d’Annaba avaient tenté un bras de fer.

Ils avaient déclenché une grève illimitée avec, pour objectif de faire plier à leur exigence les pouvoirs publics. Ils en furent pour leur frais. Les usagers n’avaient pas attendu un mot d’ordre d’une quelconque association de défense des droits des consommateurs — les deux qui existent n’apparaissent que le temps du séminaire annuel organisé par le ministère du Commerce —ils avaient donc spontanément refusé de faire le jeu des exploitants du transport en commun. Affichant leur mercantilisme, ceux-ci sont revenus à la charge. Ils ont menacé de déclencher une autre grève illimitée jusqu’à l’annulation de la décision d’augmentation des droits de stationnement prise par la commune. La menace n’a pas perturbé le quotidien des travailleurs et mères de famille usagers de ce type de transport. Au contraire, les uns et les autres ont estimé qu’il est grand temps que les pouvoirs publics locaux mettent de l’ordre dans cette activité où l’anarchie règne. Une anarchie qui, quotidiennement, se matérialise dans le comportement des chauffeurs et des receveurs. Ne bénéficiant d’aucune couverture sociale et exploités 16 heures/jour, ces deux catégories de travailleurs vident leur amertume sur l’usager. Le nombre d’agressions verbales et physiques sur les citoyens qui empruntent l’autobus ne se comptent plus. Dans ce secteur, la fraude fiscale a atteint des sommets. Si parfois, le billet de transport n’est pas remis, les souches de billets censés servir aux services des impôts pour un éventuel contrôle fiscal, sont souvent utilisées. « Les exploitants des transports de voyageurs tous types confondus ne voient que leurs poches et les moyens pour les remplir au détriment du service public qu’il sont censés offrir. Pour eux, ce service qui pourtant est souligné sur leur cahier des charges n’existe pas. Emprunter un des moyens de transport des voyageurs relève à Annaba d’une aventure compte tenu des risques d’agressions auxquelles l’usager est soumis face à certains chauffeurs et receveurs ».

El Watan > 29/05/07 > Hafid H.

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