Annaba. Des étudiants boycottent les synthèses

SIDI-ACHOUR - Pour des raisons liées entre autres aux taux de réussite jugés catastrophiques, soixante étudiants en troisième année de langue italienne, du département de langues étrangères, du campus de Sidi Achour, ont boycotté les examens de synthèse qui ont débuté hier, tout en observant un sit-in. Ces étudiants révoltés, crient en effet, à la «hogra» et au sabotage exercés à leur encontre aussi bien par l’administration que par certains enseignants. Ils ont indiqué que sur 70 étudiants, 10 seulement ont pu réussir et passer en quatrième année, soit un taux de réussite de 15%. Cependant, ils ont imputé ce résultat au manque d’encadrement car, indiquent-ils, ils ne sont encadrés que par 05 enseignants pour dix modules complexes. Ce qui a généré, ajoutent-ils, une condensation de modules pour les enseignants, à raison de 2 à 3 modules pour un seul enseignant, situation qui les pousse à l’indifférence.
A cet effet, précisent-ils, un énorme fossé s’est creusé entre les étudiants et leurs enseignants, dont certains sont accusés de désintéressement dans leur mission et de complaisance. Dans ce contexte, ils ont indiqué que ces enseignants, outre la maltraitance et le comportement indécent exercés à leur égard, procèdent à la correction des copies d’examens sur la base des personnes et non des réponses, en y mêlant la religion et l’apparence. En outre, ces étudiants se plaignent de la situation déplorable qui prévaut au niveau de leur département et dans laquelle ils pataugent à longueur de journée, ceci, martèlent-ils dans l’indifférence des responsables, ce qui a conduit à un état de déliquescence extrême. Aussi, les protestataires ont dénoncé le manque de documentation au niveau de la bibliothèque centrale du campus, ce qui s’est répercuté sur leur cursus. Car, soulignent-ils, ce sont des documentations essentielles, rares dans les librairies et si elles s’y trouvent, elles sont trop chères. Par ailleurs, ces plaignants ont soulevé un autre problème lié directement à leur formation continue, les bourses à l’étranger. A ce titre, ils ont signalé que les bourses que l’on accorde à leur département, à raison de 30 chaque année, sont octroyées aux mêmes étudiants, alors que les autres en sont exclus, ce qui a conduit à la stagnation du niveau d’instruction de ces derniers. Enfin, ces étudiants en colère ont soutenu qu’ils ne vont pas baisser les bras et qu’ils vont aller jusqu’au bout de leur mouvement de sit-in et de boycott des synthèses, prévues pour s’achever mercredi prochain et ce, jusqu’à satisfaction de leurs revendications.
Le chef de département des langues étrangères, a nié en bloc les arguments des étudiants en colère. Quant au comportement indécent et la maltraitance de certains enseignants, il a rappelé que ce sont des propos gratuits jusqu’à preuve du contraire. Toutefois, il a imputé le taux catastrophique de réussite de cette promotion, au faible niveau d’instruction de ces étudiants, alors que le manque d’encadrement est dû, selon lui, au manque d’effectif car la majorité d’entre les enseignants, des formateurs qui partent à l’étranger pour des formations, ne reviennent jamais au pays. Ajoutant que son administration va faire de son mieux pour résoudre tous ces problèmes le plus tôt possible et ce dans l’intérêt des étudiants.
L'est républicain > 14/06/07 > Toufik Ouazaa