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Crise de l'eau: Un plan d'urgence pour 20 wilayas

Publié le 29/06/2021
Crise de l'eau: Un plan d'urgence pour 20 wilayas
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Crise de l'eau: Un plan d'urgence pour 20 wilayas

par El-Houari Dilmi


C'est un été particulièrement éprouvant qui commence pour les Algériens, à commencer par les coupures d'eau, dans la capitale surtout où les barrages ne sont plus qu'à 15% de leur remplissage. En effet, pour faire face au stress hydrique, le ministère des Ressources en eau vient d'engager un programme d'urgence. « Dans chaque région du pays, des solutions, à court et moyen terme, sont mises en place pour renforcer l'alimentation en eau potable », a déclaré, hier lundi, Smaïl Amirouche, secrétaire général du ministère des Ressources en eau sur les ondes de la Radio algérienne. Au sujet du stress hydrique qui frappe le pays depuis plusieurs années, le même responsable a indiqué que « depuis trois années, il y a eu une réduction drastique des précipitations, principalement dans les régions Centre et Ouest du pays, tandis que la région Est reste mieux arrosée», a-t-il affirmé, ajoutant qu'il s'agissait « d'une réduction de 35 à 40% par année, ce qui a engendré une diminution drastique des volumes d'eau, emmagasinés dans les barrages ». « Cette situation nous a conduits à lancer des plans d'urgence sur vingt wilayas, à travers le territoire national : si dans certaines wilayas la situation est maîtrisable, dans d'autres en revanche la situation est un peu plus lourde, ces programmes d'urgence sont en cours de réalisation et seront confortés par d'autres solutions alternatives », a rassuré le SG du ministère des Ressources en eau.

22 wilayas en stress hydrique

Des solutions d'urgence seront mises en œuvre dans 22 wilayas fortement touchées par le stress hydrique. « Dans l'Ouest du pays, plus précisément à Sidi Bel Abbès, où le barrage de Sidi Abdelli a connu un taux très faible de remplissage, la ville et plusieurs communes seront raccordées à la station de dessalement et au barrage de Sikkak (Tlemcen) », a indiqué le même responsable, précisant que les travaux se terminent au mois de juillet, « ce qui va renforcer et garantir l'alimentation en eau potable de la population de Sidi Bel Abbès, en attendant l'hiver prochain », a-t-il rassuré. Des mesures similaires ont été prises au profit d'autres wilayas, à l'exemple de Sétif et de Bordj Bou Arreridj. Smaïl Amirouche a encore expliqué qu'il y a « un transfert à partir du barrage d'Ighil Emda vers le barrage Mahouane à Sétif, ainsi il y aura un autre transfert cette fois-ci du barrage Mahouane de Sétif vers le barrage de Ain Zada qui alimente la wilaya de Bordj Bou Arreridj», a-t-il dit. En revanche, la situation est plus complexe pour le Centre du pays et l'algérois, reconnait le même responsable.

Les barrages alimentant la capitale à moins de 15% de remplissage

Parlant de la difficulté à maitriser les cycles hydrologiques, le SG du ministère a relevé que la météo a contredit les prévisions : « les rares pluies qui sont tombées ces trois dernières années n'ont pas permis un remplissage des oueds, dont les crues sont nécessaires pour alimenter les barrages », a-t-il constaté. Pour parer à l'urgence, le secteur des Ressources en eau intensifie les forages de puits dans le Centre du pays. « Un vaste programme est lancé, principalement dans l'algérois. Jusqu'à présent, 170 forages ont été lancés et encore 120 autres sont prévus », a encore rassuré le même responsable, parlant d'une « solution opérationnelle à court terme » puisque « le délai moyen de réalisation d'un forage avec ses équipements, raccordé à l'électricité et aux canalisations, est de l'ordre de deux mois, au maximum », a-t-il précisé. « Des entreprises publiques et privées sont mobilisées pour les réaliser dans l'immédiat, les financements nécessaires ont été mobilisés par le Gouvernement et les travaux se déroulent correctement sur le terrain », a affirmé le même intervenant, reconnaissant, au passage, que cette solution « reste temporaire ». La nappe phréatique « sera fortement sollicitée durant les trois prochaines années, le temps que des solutions définitives soient mises en place. Il faudra ensuite laisser la nappe phréatique se reposer, en attendant de développer des solutions techniques, en collaboration avec l'Agence nationale des ressources hydrauliques, pour la réalimentation artificielle des nappes, notamment dans la nappe de la Mitidja», a-t-il souligné.

50% des besoins en eau à partir du dessalement

La stratégie retenue par les pouvoirs publics à plus long terme, reste l'augmentation des stations de dessalement : « l'objectif, d'ici 2030, c'est d'assurer à hauteur de 50% les besoins en eau potable à partir du dessalement d'eau de mer», a encore annoncé Smaïl Amirouche. « Plusieurs stations de dessalement ont été étudiées et finalisées, la station d'Alger-Ouest, initialement prévue à Zéralda a été délocalisée et implantée à Fouka (Tipaza) depuis 2018, avec une capacité de 300 mille mètres cubes par jour, cette station devait garantir une autonomie en ressource hydrique de l'algérois y compris Blida, mais malheureusement, pour divers problèmes de terrain et d'appels d'offres infructueux, cette station de dessalement d'eau de mer n'a pas vu le jour, même si l'appel d'offres est en phase d'être relancé », a-t-il déploré. En attendant, « la réalisation de trois stations de dessalement de petite capacité a été lancée au mois de mars, pour combler le manque d'eau pour Alger et Tipaza », a tenu à rappeler le même responsable, précisant que ces trois stations de 10 mille mètres cubes sont situées à Ain Benian, Zéralda et Bousmail, et une de 5 mille mètres cubes à Palm Beach. «La station de Palm Beach sera opérationnelle avant la fin du mois de juillet», a-t-il rassuré. «Toujours autour de la capitale et dès la semaine prochaine, il est prévu la réalisation de trois nouvelles stations de dessalement monoblocs, d'une capacité totale cumulée de 150 mille mètres cubes par jour», a révélé le représentant du département des Ressources en eau, expliquant que le choix de stations de petite capacité permettait un «gain de temps». «A l'inverse des installations classiques, la réalisation d'une station de dessalement monobloc nécessite 4 à 5 mois seulement», a-t-il expliqué, ajoutant que d'autres projets similaires sont prévus à Tlemcen et Oran, avec de nouvelles stations de dessalement pour renforcer l'alimentation en eau potable pour les wilayas de Boumerdes, Tizi Ouzou, Bejaïa, Skikda, Annaba, El Taref et Guelma.
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