Annaba. Les sages-femmes s’impliquent

JOURNÉE MONDIALE DE LA POPULATION - « Les hommes partenaires pour la santé maternelle », est le slogan choisi cette année pour la célébration de la journée mondiale de la population qui coïncide avec le 11 juillet de chaque année. Une date que l’Association des Sages-femmes de la wilaya de Annaba n’a pas manqué de marquer par l’organisation, mercredi dernier, d’une journée d’étude, au niveau de l’hôtel Seybouse, portant essentiellement sur les aspects psychosociologiques de la contraception en Algérie. Rassemblant des dizaines de sagesfemmes de la région, cette manifestation avait pour principal objectif, selon la présidente de l’association, Mme. Chelghoum, de «sensibiliser les professionnels de la santé, afin de réduire de moitié le taux de mortalité chez les femmes enceintes ». Un objectif que le département de Amar Tou, aussi, a fixé pour l’horizon 2015, dans le cadre des objectifs du millénaire. Mais qu’en est-il vraiment du rôle de l’homme dans la protection de la santé maternelle?
Selon un communiqué de l’OMS, le rôle des maris est indispensable pour aider, à titre d’exemple, à garantir que les épouses aient accès à la contraception pour éviter les grossesses non désirées et pour planifier leursfamilles, ça parait un détail banal parmi tant d’autres et pourtant, selon une étude de l’OMS, une forte proportion des hommes mariés âgés de 25 à 39 ans reconnaissent n’avoir pas parlé de planification familiale avec leur partenaire. Un problème qui serait lié directement à l’échec à communiquer, souvent lié aux rôles sexuels traditionnels et à l’autorité abusive des hommes. Aussi et d’après une enquête réalisée en 2006, par M. Faouzi Amoukrane, sous- directeur au ministère de la Santé, sur un échantillon de 30 000 familles algériennes, 2% de femmes ayant reçu une formation prennent la décision librement de planifier leurs familles et 40%, des analphabètes, se soumettent à la décision de leurs maris.Un choix qui retentit directement sur la santé de la maman et de celle de son bébé plus tard, surtout que si ce dernier a été imposé.
De ce point de vue, Annaba est une référence nationale en matière de taux de mortalité chez les femmes enceintes et les nouveaux nés, cela dénote, évidemment, du sérieux de l’équipe pluridisciplinaire de périnatalité dont les sagesfemmes.
Ainsi, on estime, selon un rapport du Fonds des Nations Unies pour la Population que la wilaya de Annaba a enregistré 30 décès sur 100 000 naissances vivantes en 2006 alors que celle d’Adrar compte 230 décès sur 100000 naissances vivantes.
En règle générale, la santé maternelle et infantile s’est beaucoup améliorée si l’on se réfère aux chiffres puisque la mortalité chez les femmes enceintes est passée de 500 décès sur 100000 naissances vivantes après l’indépendance à 88 décès sur 100 000 naissances en 2006. Des chiffres qui devraient tendre à la baisse si les voeux de la directrice exécutive du Fonds des nations unies pour la population soient réalisés, à savoir l’engagement des hommes à garantir que chaque grossesse soit désirée, que tous les jeunes soient épargnés par le Sida et que chaque fille et chaque femme soit traitée avec dignité et respect.
Pour revenir à la manifestation de l’association des sages-femmes, l’occasion était aussi, d’honorer le major de promotion 2006/2007.
L'est républicain > 21/07/07 > Nabila Guesmia