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Mouton de l’Aïd El Adha Des prix fous, fous, fous! Dans un marché du «kebch» en pleine effervescence, les Alg

Publié le 22/06/2023
Mouton de l’Aïd El Adha Des prix fous, fous, fous! Dans un marché du «kebch» en pleine effervescence, les Algériens font face à des moutons qui se sont vus pousser des ailes. Malgré cela, ils tiennent à ce rituel. Certains ont alors trouvé la parade. Leurs prix exorbitants oscillent entre 80 000 et 200 000 DALeurs prix exorbitants oscillent entre 80 000 et 200 000 DA Dans les rues et les cafés du pays, une phrase résonne avec désarroi: «El kebch limene istataâ» (Le mouton pour celui qui peut, Ndlr). Les prix du marché du «kebch» semblent suivre la même tendance que ceux du marché automobile, avec une flambée impressionnante qui inquiète les citoyens. Pour comprendre la situation, une visite s'impose sur les marchés bondés de la capitale. Les embouteillages monstres qu'ils provoquent autour d'eux ne passent pas inaperçus. À l'intérieur, c'est une foule dense qui se presse, observant les bêtes sous toutes leurs coutures. Cependant, un constat s'impose: tout comme sur le marché automobile, les acheteurs se font rares. Les marchands, nombreux à être des «saisonniers», confirment que la majorité des gens espèrent encore une baisse des prix dans les jours à venir, préférant attendre un peu plus. «Ils ont toujours l'espoir de voir les prix baisser dans les prochains jours», assure l'un de ces vendeurs de circonstance. En faisant le tour des marchés, on comprend mieux les hésitations des Algériens. «En moyenne, les prix des moutons ont augmenté de 20 000 dinars par rapport à l'an dernier», affirme avec désarroi un jeune chef de famille. «Et encore, 20 000 dinars de plus, c'est pour les plus chanceux, ceux qui ont du piston», ajoute-t-il avec une pointe d'humour. 80 000 dinars le mouton moyen Entre les bêlements des moutons et les cris stridents des acheteurs, on parvient tout de même à saisir les prix pratiqués. Pour un petit agneau, vraiment petit, il faut compter entre 45 000 et 50 000 dinars. Pour les moutons de taille moyenne, adaptés aux familles algériennes, le prix ne descend pas au-dessous de 80 000 dinars, et la majorité frôle même la barre fatidique des 100 000 dinars. On peut même trouver des moutons atteignant 200 000 dinars, une somme incroyable. Lorsque des moutons sont proposés autour de 75 000 dinars, l'information se répand dans tout le pays. Tout le monde se précipite dans l'espoir d'économiser quelques dinars, comme c'est le cas au très connu «bazar Hafid Rayaha» de Meftah, dans la wilaya de Blida. Connu principalement pour ses prix à bon marché sur l'électroménager, il a aménagé une petite ferme à l'intérieur de sa grande surface et propose des moutons entre 75 000 et 78 000 dinars. Retour bredouille du long périple C'est la grande folie, même si cela reste cher! Les moutons se vendent comme des petits pains. Les clients attendent impatiemment les nouveaux arrivages, certains scrutant les réseaux sociaux, tandis que d'autres passent la journée là-bas en attendant l'arrivée des camions de «kebchs». Pour dire à quel point les citoyens sont désespérés par rapport à la flambée de ces moutons. «C'est incessible pour l'Algérien moyen», assurent-ils. «La logique voudrait que l'on boycotte l'achat du mouton, mais il s'agit d'un rituel auquel on tient énormément», précisent unaniment les Algériens pendant que d'autres assurent que c'est un moyen de faire plaisir aux enfants. Face à ces prix exorbitants, les Algériens se retrouvent dans une position inconfortable, tentant désespérément de trouver des solutions. Les déceptions se multiplient, que ce soit dans les villes réputées pour des prix abordables ou sur les marchés de vente directe mis en place par l'État.«Une situation donc des plus compliquées. On est face à un dilemme. Comment faire? Sacrifier toutes nos économies afin de perpétuer le rituel d'Abraham? Être le dindon de la farce?», s'interroge une voix déçue parmi les Algériens. Dans un dernier sursaut d'espoir, beaucoup se rendent dans les villes réputées pour la vente de moutons à des prix abordables, comme c'est le cas à Boughzoul, entre Médéa et Djelfa. Le week-end dernier, ce marché a été pris d'assaut par les habitants du centre du pays, notamment la capitale. «J'ai mis cinq heures pour arriver alors qu'habituellement c'est moins de 2h30», indique Mourad, qui s'y est rendu avec un groupe d'amis dans l'espoir de trouver la «perle rare». Malheureusement, ils sont revenus bredouilles. «Ce sont presque les mêmes prix qu'à Alger», assure-t-il. Un constat partagé par la majorité des personnes ayant opté pour cette solution hors wilaya, que ce soit à Boughzoul, Djelfa, Ouled Djellal ou encore Sidi Aïssa. «Au maximum, c'est 5 000 dinars de moins qu'à Alger», font-ils savoir. «C'est l'équivalent du prix du transport», témoignent-ils. Ces «aventuriers» ont préféré éviter cette option qui n'est plus aussi intéressante que les années précédentes. «C'est également risqué. On ne connaît pas l'acheteur, et avec la chaleur de ces derniers jours, notre pauvre bête risque de rendre l'âme en cours de route», met en avant Omar, médecin de profession. La déception se retrouve également sur les points de vente «officiels». Ils sont bien organisés, proposant toutes sortes de moutons, à l'une apparence attrayante, mais des prix décevants. La déception se lit sur le visage de ceux qui avaient placé leurs espoirs dans ces marchés, comme c'est le cas de Mehdi. «Je suis vraiment déçu de ce marché», confie-t-il.«J'avais espéré y trouver des prix abordables, mais malheureusement, ils sont loin de correspondre à mes attentes. Les bêtes proposées ici sont certes de bonne qualité, mais les prix sont presque les mêmes que partout», ajoute-t-il. La grande déception! Les négociants tentent de justifier les prix élevés, mettant en avant la qualité des animaux et les coûts liés à leur élevage. Cependant, pour les citoyens lambda, cela ne fait qu'accentuer leurs sentiments d'injustice et de désespoir. «Nous comprenons que l'élevage des moutons demande des investissements, mais cela ne devrait pas être au détriment des familles qui aspirent simplement à célébrer l'Aïd dans la dignité», souligne Ahmed, un père de famille qui estime que l'histoire des coûts est des plus exagérée. «L'aliment du bétail a certes augmenté, mais leur engraissement ne se fait que le dernier mois ou (tout) au plus les deux derniers mois. La plupart consomment l'herbe des pâturages. Donc cette excuse ne tient pas la route», met en exergue celui qui semble être un fin connaisseur du commerce des ovins. Les veaux et la facilité... Face à cette situation, certains ont trouvé la parade. «Nous avons trouvé une solution plus économique, en achetant des veaux ou des génisses, en groupes», explique Youcef, qui a opté pour cette alternative avec un groupe d'amis. «Chacun d'entre nous paie entre 45 000 et 60 000 dinars, en plus c'est de la viande de boeuf. Nous partageons équitablement les parts, et nous sommes tous gagnants», affirme-t-il. Cette pratique leur permet de respecter les règles de l'Aïd tout en réalisant des économies substantielles. En choisissant cette option, ils peuvent acheter un veau moyen pour un prix compris entre 28 et 35 millions de centimes, tandis qu'une génisse coûte entre 20 et 27 millions de centimes. En formant des groupes de quatre à sept personnes, ils parviennent à réduire considérablement les dépenses individuelles. De plus, les rites de l'égorgement se font dans un abattoir, contre le paiement d'une somme de 20 000 dinars, qu'ils partagent également entre eux. Cette approche leur évite les tracas et les corvées liés à l'achat et à la préparation d'un mouton entier, et ils en sont très satisfaits. Pour ceux qui tiennent tout de même à avoir leur propre mouton, il existe l'option de la vente à crédit proposée par certains marchands. Les acheteurs paient une partie du mouton à l'avance et le reste est échelonné sur plusieurs mois. À Bordj El Kiffan, un vendeur a mis en place ce système depuis trois ans et a couvert tout un quartier. Cette méthode permet aux familles d'organiser leur rituel, tout en étalant les dépenses sur une période plus longue. Une vraie bouffée d'oxygène. Que ce soit donc par l'achat groupé de veaux ou de génisses, ou par crédit, les Algériens tiennent à tout prix à leur Aïd. Le mouton a de quoi vendre cher sa peau... Walid AÏT SAÏDWalid AÏT SAÏD 14:01 | 22-06-2023 Share
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Mouton de l’Aïd El Adha

Des prix fous, fous, fous!
Dans un marché du «kebch» en pleine effervescence, les Algériens font face à des moutons qui se sont vus pousser des ailes. Malgré cela, ils tiennent à ce rituel. Certains ont alors trouvé la parade.

Leurs prix exorbitants oscillent entre 80 000 et 200 000 DALeurs prix exorbitants oscillent entre 80 000 et 200 000 DA
Dans les rues et les cafés du pays, une phrase résonne avec désarroi: «El kebch limene istataâ» (Le mouton pour celui qui peut, Ndlr). Les prix du marché du «kebch» semblent suivre la même tendance que ceux du marché automobile, avec une flambée impressionnante qui inquiète les citoyens. Pour comprendre la situation, une visite s'impose sur les marchés bondés de la capitale. Les embouteillages monstres qu'ils provoquent autour d'eux ne passent pas inaperçus. À l'intérieur, c'est une foule dense qui se presse, observant les bêtes sous toutes leurs coutures. Cependant, un constat s'impose: tout comme sur le marché automobile, les acheteurs se font rares. Les marchands, nombreux à être des «saisonniers», confirment que la majorité des gens espèrent encore une baisse des prix dans les jours à venir, préférant attendre un peu plus. «Ils ont toujours l'espoir de voir les prix baisser dans les prochains jours», assure l'un de ces vendeurs de circonstance. En faisant le tour des marchés, on comprend mieux les hésitations des Algériens. «En moyenne, les prix des moutons ont augmenté de 20 000 dinars par rapport à l'an dernier», affirme avec désarroi un jeune chef de famille.
«Et encore, 20 000 dinars de plus, c'est pour les plus chanceux, ceux qui ont du piston», ajoute-t-il avec une pointe d'humour.
80 000 dinars le mouton moyen
Entre les bêlements des moutons et les cris stridents des acheteurs, on parvient tout de même à saisir les prix pratiqués. Pour un petit agneau, vraiment petit, il faut compter entre
45 000 et 50 000 dinars. Pour les moutons de taille moyenne, adaptés aux familles algériennes, le prix ne descend pas au-dessous de 80 000 dinars, et la majorité frôle même la barre fatidique des 100 000 dinars. On peut même trouver des moutons atteignant 200 000 dinars, une somme incroyable. Lorsque des moutons sont proposés autour de 75 000 dinars, l'information se répand dans tout le pays. Tout le monde se précipite dans l'espoir d'économiser quelques dinars, comme c'est le cas au très connu «bazar Hafid Rayaha» de Meftah, dans la wilaya de Blida. Connu principalement pour ses prix à bon marché sur l'électroménager, il a aménagé une petite ferme à l'intérieur de sa grande surface et propose des moutons entre
75 000 et 78 000 dinars.
Retour bredouille du long périple
C'est la grande folie, même si cela reste cher! Les moutons se vendent comme des petits pains. Les clients attendent impatiemment les nouveaux arrivages, certains scrutant les réseaux sociaux, tandis que d'autres passent la journée là-bas en attendant l'arrivée des camions de «kebchs». Pour dire à quel point les citoyens sont désespérés par rapport à la flambée de ces moutons. «C'est incessible pour l'Algérien moyen», assurent-ils. «La logique voudrait que l'on boycotte l'achat du mouton, mais il s'agit d'un rituel auquel on tient énormément», précisent unaniment les Algériens pendant que d'autres assurent que c'est un moyen de faire plaisir aux enfants. Face à ces prix exorbitants, les Algériens se retrouvent dans une position inconfortable, tentant désespérément de trouver des solutions. Les déceptions se multiplient, que ce soit dans les villes réputées pour des prix abordables ou sur les marchés de vente directe mis en place par l'État.«Une situation donc des plus compliquées. On est face à un dilemme. Comment faire? Sacrifier toutes nos économies afin de perpétuer le rituel d'Abraham? Être le dindon de la farce?», s'interroge une voix déçue parmi les Algériens. Dans un dernier sursaut d'espoir, beaucoup se rendent dans les villes réputées pour la vente de moutons à des prix abordables, comme c'est le cas à Boughzoul, entre Médéa et Djelfa. Le week-end dernier, ce marché a été pris d'assaut par les habitants du centre du pays, notamment la capitale. «J'ai mis cinq heures pour arriver alors qu'habituellement c'est moins de 2h30», indique Mourad, qui s'y est rendu avec un groupe d'amis dans l'espoir de trouver la «perle rare». Malheureusement, ils sont revenus bredouilles. «Ce sont presque les mêmes prix qu'à Alger», assure-t-il. Un constat partagé par la majorité des personnes ayant opté pour cette solution hors wilaya, que ce soit à Boughzoul, Djelfa, Ouled Djellal ou encore Sidi Aïssa. «Au maximum, c'est 5 000 dinars de moins qu'à Alger», font-ils savoir. «C'est l'équivalent du prix du transport», témoignent-ils. Ces «aventuriers» ont préféré éviter cette option qui n'est plus aussi intéressante que les années précédentes. «C'est également risqué. On ne connaît pas l'acheteur, et avec la chaleur de ces derniers jours, notre pauvre bête risque de rendre l'âme en cours de route», met en avant Omar, médecin de profession. La déception se retrouve également sur les points de vente «officiels». Ils sont bien organisés, proposant toutes sortes de moutons, à l'une apparence attrayante, mais des prix décevants. La déception se lit sur le visage de ceux qui avaient placé leurs espoirs dans ces marchés, comme c'est le cas de Mehdi.
«Je suis vraiment déçu de ce marché», confie-t-il.«J'avais espéré y trouver des prix abordables, mais malheureusement, ils sont loin de correspondre à mes attentes. Les bêtes proposées ici sont certes de bonne qualité, mais les prix sont presque les mêmes que partout», ajoute-t-il.
La grande déception!
Les négociants tentent de justifier les prix élevés, mettant en avant la qualité des animaux et les coûts liés à leur élevage. Cependant, pour les citoyens lambda, cela ne fait qu'accentuer leurs sentiments d'injustice et de désespoir. «Nous comprenons que l'élevage des moutons demande des investissements, mais cela ne devrait pas être au détriment des familles qui aspirent simplement à célébrer l'Aïd dans la dignité», souligne Ahmed, un père de famille qui estime que l'histoire des coûts est des plus exagérée. «L'aliment du bétail a certes augmenté, mais leur engraissement ne se fait que le dernier mois ou (tout) au plus les deux derniers mois. La plupart consomment l'herbe des pâturages. Donc cette excuse ne tient pas la route», met en exergue celui qui semble être un fin connaisseur du commerce des ovins.
Les veaux et la facilité...
Face à cette situation, certains ont trouvé la parade.
«Nous avons trouvé une solution plus économique, en achetant des veaux ou des génisses, en groupes», explique Youcef, qui a opté pour cette alternative avec un groupe d'amis. «Chacun d'entre nous paie entre 45 000 et 60 000 dinars, en plus c'est de la viande de boeuf. Nous partageons équitablement les parts, et nous sommes tous gagnants», affirme-t-il. Cette pratique leur permet de respecter les règles de l'Aïd tout en réalisant des économies substantielles. En choisissant cette option, ils peuvent acheter un veau moyen pour un prix compris entre 28 et 35 millions de centimes, tandis qu'une génisse coûte entre 20 et 27 millions de centimes. En formant des groupes de quatre à sept personnes, ils parviennent à réduire considérablement les dépenses individuelles. De plus, les rites de l'égorgement se font dans un abattoir, contre le paiement d'une somme de 20 000 dinars, qu'ils partagent également entre eux. Cette approche leur évite les tracas et les corvées liés à l'achat et à la préparation d'un mouton entier, et ils en sont très satisfaits. Pour ceux qui tiennent tout de même à avoir leur propre mouton, il existe l'option de la vente à crédit proposée par certains marchands. Les acheteurs paient une partie du mouton à l'avance et le reste est échelonné sur plusieurs mois. À Bordj El Kiffan, un vendeur a mis en place ce système depuis trois ans et a couvert tout un quartier. Cette méthode permet aux familles d'organiser leur rituel, tout en étalant les dépenses sur une période plus longue. Une vraie bouffée d'oxygène. Que ce soit donc par l'achat groupé de veaux ou de génisses, ou par crédit, les Algériens tiennent à tout prix à leur Aïd. Le mouton a de quoi vendre cher sa peau...

Walid AÏT SAÏDWalid AÏT SAÏD
14:01 | 22-06-2023
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