Annaba. Pollution à El bouni-détresse respiratoire

C’est un total de sept enfants dont des nourrissons et 20 adultes qui ont été admis, hier, respectivement au niveau du service des urgences pédiatriques de l’établissement hospitalier Abdallah Nouaouria et de la polyclinique d’El Bouni pour détresse respiratoire, selon les registres d’admission de 8 h à 13 h. A l’origine de cet afflux important de malades, l’émanation de gaz d’ammoniac depuis l’entreprise de produits chimiques « Fertial» sise au niveau de la localité de Sidi Salem à quelques 2 km à vol d’oiseaux de l’agglomération urbaine d’El Bouni centre. En effet, l’atmosphère était étouffante, insupportable et asphyxiante à la fois, hier, à El Bouni, à cause de l’odeur très piquante du gaz d’ammoniac.
Une situation qui rappelait les années entre 1990 et 2000, qu’ont passées, les citoyens de cette commune à respirer les gaz  industriels toxiques émanant de l’ex Asmidal. A l’époque, l’émanation du gaz NH3 principalement dans l’atmosphère ambiante  d’El Bouni a valu à des dizaines de ses habitants le développement de différentes pathologies du système respiratoire dont la plus récurrente est l’asthme.
Et le personnel du service des urgences médicales de la polyclinique et de l’hôpital d’El Bouni se souvient de l’afflux important de malades en détresse respiratoire à chaque fois que l’ex-Asmidal libérait ses déchets gazeux dans l’air. Hier, la situation était quasiment la même qu’il y a quelques années, des passants ont même opté pour le port de bavettes chirurgicales, d’autres se bouchaient le nez avec des mouchoirs, une situation qui rappelait les images diffusées par les JT, de citoyens chinois lors de l’épidémie de SRAS. A cet effet, on a essayé d’avoir plus d’explications sur la situation auprès des responsables de Fertial mais par défaut de DG, qui était en congé, son intérimaire n’a pas désiré s’entretenir avec nous, en dépit de nos multiples tentatives pour le joindre. Alors que dans ces situations, «normalement » comme dans tous les pays du monde, l’entreprise se doit d’aviser les citoyens, par un communiqué, pour éviter la panique et surtout pour qu’ils puissent au moins, prendre leurs précautions et éviter de se retrouver les poumons congestionnés sur un lit d’hôpital. Mais rien de cela n’a été fait, au contraire les responsables de Fertial ont préféré le silence. Et cette secrétaire qui était censée nous orienter vers un responsable habilité à nous donner des explications «officielles » et après lui avoir bien expliqué la situation, trouve le moyen d’anticiper et de démentir des faits pourtant réels ! Et où est passée l’Association Nationale pour la Protection de l’Environnement et la lutte contre la Pollution, ANPEP qui à l’habitude de réagir dans ce genre de cas.
L'est républicain > 08/08/07 > Nabila Guesmia