Annaba n’a rien perdu de sa coquetterie

Malgré le poids de ses milliers d’années  - Annaba n’est plus ce qu’elle était. Annaba est méconnaissable comme toutes les autres villes d’Algérie. Mais, malgré les lamentations des nostalgiques du «bon vieux temps», Bona n’a rien perdu de son charme. C’est du moins ce qui pousse des milliers d’Algériens à y passer leurs vacances d’été. «Annaba, même si elle ne ressemble plus à la ville que vous avez connue, garde encore un charme insoupçonnable», ne manquent pas de vous souligner les enfants de la ville. Avec ses nombreux sites touristiques disséminés à travers la ville de saint Augustin, les vacanciers et les familles bonoises en quête de fraîcheur nocturne et de moments de détente ont l’embarras du choix.
La corniche, un des lieux privilégiés par les promeneurs de tous âges, ne désemplit pas de jour comme de nuit. Les allées et venues des vacanciers rythment les journées d’été. Dès la tombée de la nuit, la route qui longe les plages El Katarra, Rezgui Rachid et Refes Zehoune pour déboucher au cap de Garde, connaît une effervescence particulière.
Longues promenades des jeunes et moins jeunes, discussions autour des tables ou au bord de la mer ne peuvent être que les signes d’agréables séjours.
Le nouveau passage pour piétons ouvert spécialement cet été, faisant la jonction entre les plages Rezgui Amor et Rizi Amor, est devenu un des lieux les plus fréquentés la nuit par les habitants ou les nombreux estivants.
Comme un rituel quotidien, ces derniers s’adonnent à d’interminables promenades ponctuées souvent par des haltes pour prendre des boissons rafraîchissantes, des crèmes glacées ou autres amuse-gueule, le temps de se délecter de la beauté du site et d’apprécier le ressac. S’installant à même le sable, généralement par petits groupes, de nombreux couples, accompagnés de leurs enfants, goûtent au plaisir simple du pique-nique sous la douce brise du clair de lune, tout en dégustant de petits mets soigneusement préparés ou autres confiseries rapportées dans de petits sacs.
D’autres se prêtent avec plaisir aux randonnées pédestres sur le sable fin, succombant à l’envoûtement de cette longue corniche où l’on s’oublie dans la contemplation de cette procession de plages rivalisant de charme et de splendeur.
Les plages Rezgui Rachid (ex-Saint Cloud) et Rizi Amor (ex-Chapuis) se transforment durant tout l’été en de véritables ruches où l’animation et l’ambiance ne font pas défaut. Les restaurants, pizzerias, fast-foods et autres commerces offrent toutes sortes de dégustations faisant le bonheur des enfants comme celui des adultes.
Ces derniers sont souvent agréablement surpris par la programmation d’activités culturelles, sportives et surtout de soirées où les orchestres de chaabi ou encore ceux de malouf transportent l’auditoire dans le monde de l’authenticité et rappellent les chants des ancêtres. Les plages la Caroube, Refes Zehouane, le Belvédère, Aïn Achir et Ras El Hamra, avec leur vue imprenable, sont de véritables havres de paix qui attirent de plus en plus les visiteurs en quête d’inspiration et de quiétude. Le visiteur de Annaba ne manquera certainement pas de faire un tour au cours de la Révolution, la place majestueuse où l’animation s’amplifie, offrant aux estivants un de leurs lieux de rencontre privilégiés.
De nombreuses familles, fuyant la canicule, choisissent cette place publique pour leurs promenades nocturnes qui se terminent généralement autour d’une table pour savourer des bonnes glaces, notamment les mythiques sorbets au citron de la ville.
Le site de Sidi Achour, situé à l’ouest, au pied de l’Edough, fait partie des destinations très convoitées de jour comme de nuit par les habitants et les visiteurs qui y viennent surtout pour permettre à leur progéniture de s’adonner aux jeux de manèges. Les activités culturelles, particulièrement les soirées artistiques, sont l’autre point d’attraction des vacanciers nocturnes qui ont, ainsi, la possibilité d’assister à des galas de variétés, notamment ceux organisés par la direction de la jeunesse et des sports, en collaboration avec la ligue culturelle de la wilaya et le Centre d’information et d’animation de la jeunesse (CIAJ).
Même le cirque Amar, qui a installé son chapiteau à la cité Didouche Mourad à Annaba, pour une dizaine de jours, a lui aussi, fait le bonheur de tous, avec ses spectacles exceptionnels et magiques qui ont transporté les spectateurs, notamment les enfants, dans une autre dimension. Un univers féerique qui leur a certainement permis de se changer les idées et de s’armer pour affronter une nouvelle année de labeur.

La tribune > 11/08/07 > Ghada Hamrouche