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Conflit Israélo-Palestinien : qu'est-ce que la solution à deux États ? LE 05 NOV. 2023 À 17H44 (TU) Par Anto

Publié le 08/11/2023
Conflit Israélo-Palestinien : qu'est-ce que la solution à deux États ? LE 05 NOV. 2023 À 17H44 (TU) Par Antoine Joubeau Image Poignée de main entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin Poignée de main entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin lors de la signature des accords d'Oslo sur la pelouse de la Maison Blanche le 13 septembre 1993. Libre de droits Partager3 minutes de lecture Israël et Palestine se disputent depuis 1947 leurs frontières. Avec le début d’une nouvelle guerre depuis les attentats du 7 octobre perpétrés par le Hamas, la solution d'une division du territoire en deux États indépendants refait surface. “Nous sommes destinés à vivre ensemble sur le même sol de la même terre”, déclare le Premier ministre d’Israël Yitzhak Rabin le 13 septembre 1993 sur la pelouse de la maison blanche, aux États-Unis. Près de lui se trouve le dirigeant de l’Autorité de Libération de la Palestine (OLP) Yasser Arafat. Les deux hommes viennent de signer les accords d’Oslo. L'espoir est de mettre fin au conflit israélo-palestinien. Israel reconnait la légitimité de l'OLP. L'OLP reconnait le droit à l'existence de l'Etat d'Israel. La poignée de main symbolique fera la Une des journaux du monde. Une autorité palestinienne voit le jour. Elle obtient le contrôle de certains territoires de Cisjordanie et de la bande de Gaza. C'est la première fois qu'une autorité palestinienne est mise en place sur ces territoires palestiniens. La sociologue du politique Sylvaine Bulle est en Israël pendant ces accords. La chercheure à l’EHESS se souvient : “Des Palestiniens revenaient sur les territoires et découvraient pour la première fois la mer. Des Israéliens allaient en Palestine faire leurs courses”. Deux ans plus tard, le processus de paix déraille une première fois. Le Premier ministre travailliste israélien Yitzhak Rabin est assassiné le 4 novembre 1995 à Tel-Aviv par un ultra-nationalistes israélien Ygal Amir. L'autre grande figure du camp de la paix Shimon Peres devient Premier ministre. Mais une série d'attentats du Hamas contre les populations civiles israéliennes fragilise le camp de la paix en Israel. Shimon Peres perd les élections législatives de juin 1996 et Benjamin Netanyahu, figure montante de la droite israélienne devient Premier ministre. Les travaillistes israéliens reviennent au pouvoir en 1999. Ehud Barak, ancien général de l'armée israélienne, devient le nouveau chef du gouvernement israélien. Sous l'égide de Bill Clinton, président américain de 1993 à 2001, les négociations reprennent à Camp David pour trouver une solution définitive au conflit israélo palestinien. Selon Alain Gresh, spécialiste du Moyen-Orient “refusait de partage Jérusalem-Est, de retirer ses colonies en plus d'être contre le droit de retour des réfugiés”, explique Alain Gresh, spécialiste du Moyen-Orient. Le gouvernement israélien e l'époque craint que le retour des réfugiés palestiniens de Jordanie ou du Liban dans les frontières reconnus de l'Etat d'Israel mettent en danger l'idée qu'Israel puisse rester un Etat où le peuple juif serait majoritaire. Le 28 septembre 2000, le leader de la droite israélienne Ariel Sharon, se rend sur l'esplanade des mosquée (ou le Mont du Temple) pour les juifs. La colère palestinienne se transforme en seconde Intifada. Dans ce contexte de violence, les négociations reprennent en 2001 à Taba en Egypte sous l'égide de Washington. Les Israéliens proposent de rétrocéder 94 % de la Cisjordanie aux Palestiniens. Jerusalem devient une ville ouverte. Les Palestiniens obtiennent la souveraineté sur les quartiers arabes et Israel sur les quartiers juifs. En échange le nouvel Etat palestinien doit rester démilitariser. Mais les négociations échouent à nouveau sur la question du retour des réfugies palestiniens en Israel même. Le temps n'est plus alors aux négociations. Ariel Sharon remporte les élections législatives en Israel. Le seconde intifada est brisée par l'armée israélienne. (Re)lireIsraël - Palestine : pourquoi Washington défend une solution à deux États ? La création de deux États est de nouveau au cœur des discussions diplomatiques depuis la nouvelle guerre, suite aux attentats du 7 octobre perpétués par le Hamas. Lors de sa visite officielle en Israël du 3 novembre, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken affirme que la solution à deux Etats représente “la meilleure voie, peut-être même la seule […] C'est le seul moyen d'assurer une sécurité durable" à Israël et "la seule façon de garantir que les Palestiniens réalisent leurs aspirations légitimes à un Etat qui leur soit propre". Deux États indépendants Une ligne verte dessine la solution à deux États. Concrètement, le tracé repose sur la carte de 1967 entre Israël et la Cisjordanie et Gaza. L’objectif est d’installer une autonomie sur les deux territoires palestiniens - la bande de Gaza et la Cisjordanie permettant la création d'un Etat palestinien indépendant. La question du statut de Jérusalem n'est pas abordé par l'adminstration américaine. Selon le politologue Frédéric Encel, pour y aboutir, cette solution doit répondre à trois conditions : “la démilitarisation du Hamas, la réappropriation par les autorités palestiniennes de la bande de Gaza et le changement de gouvernement en Israël”. L'Etat Israël est gouverné par une coalition d'élus de droite et d'extrême droite refusant l'idée d'un Etat palestinien. Carte Israël-Palestine Evolution des territoires israéliens et palestiniens entre 1948 et 2010. Wikipedia Pour Alain Gresh, le principal problème à régler est la colonisation de la Cisjordanie et Jérusalem-Est par Israël. 250 000 juifs vivaient dans les colonies sur des territoires occupés à la sortie des accords d’Oslo, ils sont plus de 700 000 aujourd’hui. “Que la communauté internationale parle de cette solution, oui, mais rien n’est fait pour arrêter cette colonisation”. Le territoire palestinien s’est indéniablement réduit depuis les accords d’Oslo, encore plus par rapport au tracé proposé de 1967. La sociologue Sylvaine Bulle explique qu’en cas de nouvel accord qui “prendra plus d’une décennie” en raison du contexte actuel, “ce n’est pas sûr qu’Israël reviennent sur la solution de 1993” avec presque “30 % du territoire palestinien colonisé en plus depuis 1967”. Solution : un Etat ? Deux tiers des Palestiniens et des Israéliens, avant le 7 octobre 2023 marquant le début d'une guerre, disent ne pas soutenir la solution à deux États selon un sondage réalisé par le Pew Research Center. Cela représente une chute de 15 points par rapport à il y a dix ans. Quelques semaines avant l'attaque du Hamas du 7 octobre, Benjamin Netanyahu avait affirmé à la tribune de l'ONU que l'idée d'une solution à deux États appartenait au passé, alors que le futur était celui de la normalisation des relations d'Israël avec les États arabes. Cette perspective s’est d’autant plus assombrie depuis le 7 octobre. (Re)lire Proche-Orient : "Il faut qu'on arrive à une solution à deux États" Dans une tribune publiée après ces attaques, Anthony Cordesman, chercheur au Center for Strategic and International Studies, note que chaque tentative précédente d'aller vers une solution à deux États a en réalité mené à de nouveaux épisodes de violences ou de tensions. Une autre solution existe, celle à un Etat, avec l’unification d’Israël et de la Palestine. Les deux populations vivent proches mais sous des lois différentes. Pour Alain Gresh, cette perspective “à très long terme” permettra de “lutter pour l’égalité des droits”, même si pour Sylvaine Bulle : “c’est impossible, le fossé est beaucoup trop important entre les deux peuples. Cela nécessiterait de créer une identité commune mais je ne vois pas comment cela est possible, encore plus depuis le 7 octobre”.
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Conflit Israélo-Palestinien : qu'est-ce que la solution à deux États ?
LE 05 NOV. 2023 À 17H44 (TU) Par Antoine Joubeau
Image
Poignée de main entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin
Poignée de main entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin lors de la signature des accords d'Oslo sur la pelouse de la Maison Blanche le 13 septembre 1993. Libre de droits
Partager3 minutes de lecture
Israël et Palestine se disputent depuis 1947 leurs frontières. Avec le début d’une nouvelle guerre depuis les attentats du 7 octobre perpétrés par le Hamas, la solution d'une division du territoire en deux États indépendants refait surface.

“Nous sommes destinés à vivre ensemble sur le même sol de la même terre”, déclare le Premier ministre d’Israël Yitzhak Rabin le 13 septembre 1993 sur la pelouse de la maison blanche, aux États-Unis. Près de lui se trouve le dirigeant de l’Autorité de Libération de la Palestine (OLP) Yasser Arafat. Les deux hommes viennent de signer les accords d’Oslo. L'espoir est de mettre fin au conflit israélo-palestinien. Israel reconnait la légitimité de l'OLP. L'OLP reconnait le droit à l'existence de l'Etat d'Israel. La poignée de main symbolique fera la Une des journaux du monde. Une autorité palestinienne voit le jour. Elle obtient le contrôle de certains territoires de Cisjordanie et de la bande de Gaza. C'est la première fois qu'une autorité palestinienne est mise en place sur ces territoires palestiniens.

La sociologue du politique Sylvaine Bulle est en Israël pendant ces accords. La chercheure à l’EHESS se souvient : “Des Palestiniens revenaient sur les territoires et découvraient pour la première fois la mer. Des Israéliens allaient en Palestine faire leurs courses”. Deux ans plus tard, le processus de paix déraille une première fois. Le Premier ministre travailliste israélien Yitzhak Rabin est assassiné le 4 novembre 1995 à Tel-Aviv par un ultra-nationalistes israélien Ygal Amir.

L'autre grande figure du camp de la paix Shimon Peres devient Premier ministre. Mais une série d'attentats du Hamas contre les populations civiles israéliennes fragilise le camp de la paix en Israel. Shimon Peres perd les élections législatives de juin 1996 et Benjamin Netanyahu, figure montante de la droite israélienne devient Premier ministre.

Les travaillistes israéliens reviennent au pouvoir en 1999. Ehud Barak, ancien général de l'armée israélienne, devient le nouveau chef du gouvernement israélien. Sous l'égide de Bill Clinton, président américain de 1993 à 2001, les négociations reprennent à Camp David pour trouver une solution définitive au conflit israélo palestinien.

Selon Alain Gresh, spécialiste du Moyen-Orient “refusait de partage Jérusalem-Est, de retirer ses colonies en plus d'être contre le droit de retour des réfugiés”, explique Alain Gresh, spécialiste du Moyen-Orient. Le gouvernement israélien e l'époque craint que le retour des réfugiés palestiniens de Jordanie ou du Liban dans les frontières reconnus de l'Etat d'Israel mettent en danger l'idée qu'Israel puisse rester un Etat où le peuple juif serait majoritaire.

Le 28 septembre 2000, le leader de la droite israélienne Ariel Sharon, se rend sur l'esplanade des mosquée (ou le Mont du Temple) pour les juifs. La colère palestinienne se transforme en seconde Intifada.

Dans ce contexte de violence, les négociations reprennent en 2001 à Taba en Egypte sous l'égide de Washington. Les Israéliens proposent de rétrocéder 94 % de la Cisjordanie aux Palestiniens. Jerusalem devient une ville ouverte. Les Palestiniens obtiennent la souveraineté sur les quartiers arabes et Israel sur les quartiers juifs. En échange le nouvel Etat palestinien doit rester démilitariser. Mais les négociations échouent à nouveau sur la question du retour des réfugies palestiniens en Israel même. Le temps n'est plus alors aux négociations. Ariel Sharon remporte les élections législatives en Israel. Le seconde intifada est brisée par l'armée israélienne.

(Re)lireIsraël - Palestine : pourquoi Washington défend une solution à deux États ?
La création de deux États est de nouveau au cœur des discussions diplomatiques depuis la nouvelle guerre, suite aux attentats du 7 octobre perpétués par le Hamas. Lors de sa visite officielle en Israël du 3 novembre, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken affirme que la solution à deux Etats représente “la meilleure voie, peut-être même la seule […] C'est le seul moyen d'assurer une sécurité durable" à Israël et "la seule façon de garantir que les Palestiniens réalisent leurs aspirations légitimes à un Etat qui leur soit propre".

Deux États indépendants
Une ligne verte dessine la solution à deux États. Concrètement, le tracé repose sur la carte de 1967 entre Israël et la Cisjordanie et Gaza. L’objectif est d’installer une autonomie sur les deux territoires palestiniens - la bande de Gaza et la Cisjordanie permettant la création d'un Etat palestinien indépendant. La question du statut de Jérusalem n'est pas abordé par l'adminstration américaine.

Selon le politologue Frédéric Encel, pour y aboutir, cette solution doit répondre à trois conditions : “la démilitarisation du Hamas, la réappropriation par les autorités palestiniennes de la bande de Gaza et le changement de gouvernement en Israël”. L'Etat Israël est gouverné par une coalition d'élus de droite et d'extrême droite refusant l'idée d'un Etat palestinien.

Carte Israël-Palestine
Evolution des territoires israéliens et palestiniens entre 1948 et 2010. Wikipedia
Pour Alain Gresh, le principal problème à régler est la colonisation de la Cisjordanie et Jérusalem-Est par Israël. 250 000 juifs vivaient dans les colonies sur des territoires occupés à la sortie des accords d’Oslo, ils sont plus de 700 000 aujourd’hui. “Que la communauté internationale parle de cette solution, oui, mais rien n’est fait pour arrêter cette colonisation”.

Le territoire palestinien s’est indéniablement réduit depuis les accords d’Oslo, encore plus par rapport au tracé proposé de 1967. La sociologue Sylvaine Bulle explique qu’en cas de nouvel accord qui “prendra plus d’une décennie” en raison du contexte actuel, “ce n’est pas sûr qu’Israël reviennent sur la solution de 1993” avec presque “30 % du territoire palestinien colonisé en plus depuis 1967”.

Solution : un Etat ?
Deux tiers des Palestiniens et des Israéliens, avant le 7 octobre 2023 marquant le début d'une guerre, disent ne pas soutenir la solution à deux États selon un sondage réalisé par le Pew Research Center. Cela représente une chute de 15 points par rapport à il y a dix ans.

Quelques semaines avant l'attaque du Hamas du 7 octobre, Benjamin Netanyahu avait affirmé à la tribune de l'ONU que l'idée d'une solution à deux États appartenait au passé, alors que le futur était celui de la normalisation des relations d'Israël avec les États arabes. Cette perspective s’est d’autant plus assombrie depuis le 7 octobre.

(Re)lire Proche-Orient : "Il faut qu'on arrive à une solution à deux États"
Dans une tribune publiée après ces attaques, Anthony Cordesman, chercheur au Center for Strategic and International Studies, note que chaque tentative précédente d'aller vers une solution à deux États a en réalité mené à de nouveaux épisodes de violences ou de tensions.

Une autre solution existe, celle à un Etat, avec l’unification d’Israël et de la Palestine. Les deux populations vivent proches mais sous des lois différentes. Pour Alain Gresh, cette perspective “à très long terme” permettra de “lutter pour l’égalité des droits”, même si pour Sylvaine Bulle : “c’est impossible, le fossé est beaucoup trop important entre les deux peuples. Cela nécessiterait de créer une identité commune mais je ne vois pas comment cela est possible, encore plus depuis le 7 octobre”.
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