86 harraga interceptés au large de Annaba

La dernière opération d’interception effectuée, tôt dans la matinée de lundi, par les gardes-côtes de la wilaya de Annaba, révèle l’ampleur prise par le phénomène des harraga à l’Est du pays et plus particulièrement sur le littoral compris entre la ville de Annaba et la frontière tunisienne.

En effet, les services de surveillance des eaux territoriales ont réussi, au cours de cette nuit, à intercepter cinq embarcations équipées d’un système GPS et de puissants moteurs, qui se dirigeaient vraisemblablement vers les côtes de la Sardaigne. L’opération d’interception qui a mobilisé de gros moyens s’est soldée par la récupération de 86 personnes âgées entre 17 et 35 ans. Les cinq embarcations avons-nous appris avaient pris la mer à partir de la plage de Sidi Salem, située à l’Est de la ville de Annaba, aux environs de 21 heures ce dimanche.

Une patrouille des gardes-côtes réussira à repérer les embarcations à 22 miles du cap de garde de Ras El-Hamra. Entendus, les harraga révèleront qu’ils avaient passé accords moyennant finances avec des professionnels dans ce genre d’activité qui devaient, une fois arrivés en Sardaigne, leur procurer gîte, couvert et travail. Les harraga arrêtés sont originaires de la wilaya de Annaba, Souk Ahras, Skikda et El-Tarf. Les harraga, pour rejoindre la côte occidentale sud de la Sardaigne (Italie) à partir de Annaba, doivent parcourir une distance de cent vingt-cinq miles marins. Porto Pino, une longue plage de sable, qui se trouve à l’orée d’une pinède reste le port d’attache des jeunes Algériens. Un port d’attache privilégié parce qu’il offre une relative sécurité puisque se trouvant à l’intérieur de la base de Cap Teulada, où élisent domicile les militaires des pays de l’Otan, qui s’entraînent au débarquement en terres ennemies. En été, les harraga à leur arrivée parviennent à tromper toute vigilance, terminant leur voyage entre baigneurs et touristes. Quand il arrive qu’ils soient arrêtés en Italie, les carabiniers les emmènent à Carbonia, à Iglesias, à Sant’Anna Arresi et à Sant’ Antioco. Selon la Gendarmerie nationale, le flux migratoire a enregistré ces dernières années une forte augmentation. Rien que pour les trois derniers mois, 210 harraga ont été interceptés sur la côte longeant la wilaya de annaba.

Mohamed Salah Boureni [LE QUOTIDIEN D'ORAN - 11-09-2007]