Annaba - Les cheftaines

Jamais une organisation de manifestation comme celle de l’envergure du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) n’a connu pareil engouement.

Tout avait été préparé par la wilaya pour que le panel de cette institution africaine puisse interviewer et écouter en toute transparence leurs interlocuteurs algériens. Cadres gestionnaires du secteur public et privé, représentants des travailleurs, universitaires, hommes et femmes de culture, retraités des 2 sexes, tous s’étaient exprimés en toute liberté sur leurs peines et leurs espoirs. Entamés entre les experts du MAEP et les citoyens de Annaba, tous invités du wali de Annaba, les entretiens et discussions étaient noyés parfois dans le bruit des assiettes, fourchettes et cuillères. Ils étaient également entrecoupés par de belles notes de musique malouf de Hamdi Benani. Et comme pour bien mettre en relief la bonne maîtrise de l’organisation de la manifestation, de belles filles habillées d’habits traditionnels ont défilé sous les yeux ébahis des 24 membres du panel africain. Mme Marie-Angélique Savana, présidente du MAEP, ne pouvait pas espérer trouver mieux en matière d’organisation et de collecte d’informations sur la gouvernance en Algérie. Les critiques sur cette gouvernance furent nombreuses dans la soirée du jeudi. De la présidence à la chefferie du gouvernement, des pouvoirs publics locaux aux gestionnaires d’entreprise, de la justice au service de sécurité, tout a été dit en bien et en mal, en aparté et en public. Dans la matinée, c’est au tour des jeunes femmes et filles chefs d’entreprise et de microentreprise de discuter avec les membres du panel. L’on découvrira ainsi que la réussite a ponctué de nombreux projets de création de microentreprise sous l’égide de l’Association nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej), la Caisse nationale allocation chômage (CNAC) et l’emploi de jeunes. Mme Savana et ses proches collaborateurs ont découvert des femmes épanouies dans leurs activités respectives de transformation des produits agricoles, d’élevages ovin et bovin, de production d’enseignes lumineuses, de jeunes filles médecins et spécialistes, ayant ouvert leur propre cabinet sous l’égide d’une des structures de soutien.

Leïla Azzouz [EL WATAN - 19-11-2006]