Annaba. Micro-crédit: 150 femmes rurales exclues de la liste

Elles sont 150 femmes affiliées à l’Association pour la promotion et l’intégration de la femme rurale qui se sont vues refuser leurs demandes de micro-crédit (100 000 DA), pour la simple raison que les créneaux qu’elles ont choisis, c'est-à-dire la pâtisserie ou la confection de l’habit traditionnel, ne sont pas concernés par l’aide octroyée par le ministère de l’Artisanat.

La présidente de cette association, Mme Briki, a dénoncé cet état de fait en marge de la commémoration, à la maison de l’agriculture, de la Journée internationale de l’alimentation. Cette dernière devait ajouter que, après deux années de démarches et des liasses de papiers à remplir, ce refus incompréhensible de la part de cette administration donnait un  sérieux coup à la crédibilité de sa formation. Le résultat ne s’est pas fait attendre, puisque plus de 400 adhérentes lui ont retiré leur confiance sur les 500 femmes inscrites.

Cette restriction est en contradiction avec les efforts consentis actuellement par les responsables dans la lutte contre la pauvreté. En particulier dans les campagnes où, comme devait l’affirmer la directrice de la DAS, «on commence à enregistrer un certain intéressement chez les jeunes ruraux pour les dispositifs de l’Angem et Blanche Algérie». «La seule chose que je sache faire est la pâtisserie et le pain maison. Je voulais travailler chez moi, tout en m’occupant de mes enfants», disait B. Samia, une jeune mère de famille, membre de l’association, qui voit ses rêves s’envoler.

Pour celles qui ont la chance d’obtenir la location d’une parcelle de terre, les choses vont bien, à voir les échantillons de produits qu’elles ont cultivés, exposés dans le hall de la Maison de l’agriculture. Parmi ces femmes, on trouve Mme Badia, de Oued El Aneb, qui travaille seule ses 5 hectares de vergers et de légumes depuis plusieurs années. Elle déclare par là même «assurer le gardiennage de nuit de ses terres, comme un homme».

Hafiza M. [LIBERTE - 23-10-2007]