Annaba. L’économie de l’environnement, un impératif écologique

Première rencontre internationale.

Quelle place occupe la nature au sein des représentations collectives ? Quelles sont les pratiques sociales, économiques en adéquation avec l’écologie ?

Marier l’environnement à l’économie n’est pas chose impossible et constitue même la pierre angulaire des premières rencontres internationales sur l’économie de l’environnement à Annaba qui doivent se tenir les 18 et 19 novembre à l’université Badji Mokhtar, précisément à la faculté des sciences économiques et de gestion. Un des éléments nouveaux que ces premières rencontres internationales de Annaba souhaitent approfondir réside dans le fait que les agressions, souvent ayant un caractère d’irréversibilité, que subissent les ressources naturelles, ont atteint un tel degré que la question des priorités des actions de développement stricto sensu, entendue comme recherche d’une augmentation de l’efficacité en termes de production de valeurs marchandes, s’estompe immanquablement devant « un impératif écologique dans son acuité et son audience », introduit une communication de la rencontre. Le la est donné et servira de repère à l’ensemble des interventions attendues lors de ces rencontres et qui consiste à trouver des solutions à l’imbrication du développement durable avec l’écologie sans qu’aucune de ces notions en pâtisse sur le terrain. De même, elles doivent répondre à la situation d’urgence dans laquelle se trouve l’Algérie et qui résulte de la non-préservation de l’environnement local lors de l’industrialisation des années 1960 et 1970. Difficile à croire peut-être lorsqu’on connaît la manière dont les économistes prennent en compte les ressources naturelles. En effet, les ressources naturelles sont considérées comme des éléments intrinsèques à l’acte productif, une sorte de maille dans le fabuleux rouage de la production. Cependant, de nouvelles théories sont venues donner un statut aux ressources naturelles dès le moment où ces dernières contribuent directement au bien-être sous forme de services naturels finals. Ce qui manque pour parfaire ces notions et leur donner du poids sont les instruments de mesure, la quantification des services dits « naturels ». Ce qui, en d’autres termes, pourrait donner toute la dimension dans laquelle l’environnement doit être associé équitablement à la notion de développement durable. Ces outils de mesure permettraient une meilleure valorisation de ces ressources et impliqueraient une traduction en termes de politique économique. Aujourd’hui, les sociétés contemporaines se retrouvent astreintes à tenir compte de cet « impératif écologique » et c’est à cela que devront s’attacher les premières rencontres internationales sur l’économie de l’environnement de Annaba auxquelles devront participer de nombreuses universités du pays mais également l’université El Manar à Tunis, l’université Marrakech au Maroc, l’université Paris Versailles en France, l’université de Genève en Suisse, l’Enap Montréal Québec Canada, l’Economiste expert international, ainsi que SBA Suisse qui sponsorise la rencontre avec Ecosys Suisse.

Zineb A. Maiche [EL WATAN - 18-11-2007]