Annaba. La crise sociale s’installe

La trêve, ayant marqué le front social à Annaba, a été éphémère. La capitale de l’acier renoue avec la protestation et les manifestations de rue. La semaine dernière a été ponctuée par un mouvement de jeunes chômeurs revendiquant le droit au travail.

Les retraités affiliés à la FNTR sont engagés dans la contestation depuis plusieurs mois. Cette semaine est marquée par la protestation des enseignants qui, eux aussi, sont contraints de recourir à la grève pour dire leur ras-le-bol quant aux conditions de travail et de vie dans lesquelles ils évoluent. Ce sont là assurément des indicateurs, entre autres, qui montrent que la crise sociale s’installe dans toutes ses manifestations. L’inflation, qui a touché les produits de large consommation, a incontestablement exacerbé la crise, d’autant plus que le pouvoir d’achat est réduit à sa plus simple expression.

Annaba a subi, peut-être, plus que d’autres régions du pays, l’impact de la crise du fait de la fermeture de nombre d’entreprises, qui formaient un tissu industriel des plus denses. Aussi, celles-ci, jadis pourvoyeuses d’emploi, ont-elles été aculées à appliquer les plans de redressement qui se sont traduits, dans leur volet social, par la compression des effectifs.

Cet état de fait, conjugué à l’absence de création d’emplois, a fait que le chômage a atteint la cime de sa courbe. Aux exclus du monde du travail, « pour raison économique », viennent s’ajouter les diplômés de l’université, qui n’arrivent pas à se frayer un chemin dans le marché de l’emploi. Ce sont là, pour ainsi dire, des ingrédients qui peuvent acheminer la situation vers le pourrissement.

El Watan > 14/01/08 > Arezki Saouli