Annaba. Solidarité et aide sociale, La pauvreté gagne du terrain

La paupérisation gagne une grande partie de la population de la ville de Annaba. Pour la seule année 2007, pas moins de 7 500 familles avaient bénéficié du couffin de Ramadhan, sans compter celles qui n’ont pas été retenues, ou encore d’autres, qui ne se sont pas manifestées auprès du service chargé des affaires sociales de l’assemblée populaire communale.

Plus de 63 MDA, prélevés des budgets de la commune entre 2002 et 2006, ont été repartis à titre d’aides aux familles nécessiteuses et autres établissements relevant de la direction de l’action sociale (DAS). Ces chiffres montrent, on ne peut mieux, que la pauvreté s’accélère à un rythme inquiétant. Les aides, en espèces ou en denrées alimentaires, distribuées à l’occasion du mois de Ramadhan, sont souvent accompagnées de mouvements de protestation et de contestation, du fait que les noms de certaines familles ont été expurgés des listes des bénéficiaires, et que leurs couffins aient pris une autre destination. Il faut préciser, dans ce cadre, que les listes des bénéficiaires d’aides de solidarité sont établies avec le concours d’associations et d’élus, dans le but de cibler les familles qui sont réellement dans le besoin. L’on constate, à ce propos, que les enveloppes financières, dégagées par la commune, sont en nette augmentation, d’année en année, à cause de la détérioration de la situation économique, la cherté de la vie, la flambée des prix et la faiblesse du pouvoir d’achat. L’action de solidarité de la commune, bien qu’elle soit en deçà des attentes sociales, a le mérite de rendre le sourire aux familles nécessiteuses, à travers l’organisation, à l’occasion de fêtes religieuses, de cérémonies de circoncision ayant concerné plus de 400 enfants. D’autres personnes, se trouvant dans une situation précaire, et qui sont placées dans des établissements de la direction de l’action sociale, tels que l’hospice des vieillards de la cité Safsaf, les centres de la basilique Saint Augustin et des sans domicile fixe (SDF) de la cité Sidi Belaïd de la place d’Armes, ont bénéficié, quant à elles, d’effets vestimentaires ou autres aides sociales. Ces initiatives de solidarité n’ont cependant qu’un impact limité, compte tenu de l’ampleur de la pauvreté qui s’installe, de jour en jour, dans de larges pans de la société, en l’absence d’une dynamique économique susceptible de créer de l’emploi pour des milliers de chômeurs. De cette situation, il est à craindre la multiplication et la recrudescence des actes d’agression contre les biens et les personnes. Le bilan d’activités, en 2007, des services de la sûreté est, à ce titre, révélateur, vu le nombre important d’individus mis sous mandat de dépôt pour divers délits liés au vol. Tout récemment, ces mêmes services ont démantelé une réseau, composé de 12 malfaiteurs spécialisés dans le vol et les agressions à l’aide d’armes à feu. Cette bande, mise hors d’état de nuire, a commis plusieurs forfaits et volé, en l’espace de quelque mois, l’équivalent de 500 millions de centimes à des citoyens. Ce fléau n’a-t-il pas un rapport avec la pauvreté ? Une question à prendre en charge.

El Watan > 21/01/08 > Tawfiq G.