Annaba. Les transports font leur mue

Plusieurs chantiers connaissent cependant des difficultés et des contraintes liées aux choix des terrains.

Une révolution. Le secteur des transports à Annaba fait sa mue pour se mettre au diapason des grandes villes modernes. Une nouvelle aérogare d’une capacité d’accueil de 700.000 passagers par an.
Une prochaine mise en service du téléphérique Annaba-Seraïdi. Un tramway dont les travaux seront lancés incessamment. Un projet, en cours de dédoublement de la voie ferrée reliant Annaba à Ramdhane Djamel (Skikda). Une nouvelle gare routière. Tels seront les atouts de la «Coquette» pour un développement durable de l’économie de cette importante région du pays.
Ces chantiers lancés connaissent cependant des difficultés et des contraintes liées au choix des terrains servant d’assiette et aux tracés qui parfois ne répondent pas aux exigences d’une exploitation optimale, prenant en compte le confort, la rentabilité et la sécurité des passagers. Ainsi, la nouvelle aérogare ultramoderne avec ses 8 salles d’embarquement (internationales et domestiques) qui sera construite à quelque 700 mètres de l’ancienne pour un montant de 48 millions DA accuse un important retard.
Le projet lancé en 2006 a connu bien des péripéties avant d’être confié à l’entreprise égyptienne Arab contractors. Cette dernière s’était trouvée dès le départ confrontée à des difficultés d’ordre technique et financier dont les conséquences ont influé négativement sur le lancement effectif des travaux.
En effet, le CTC-Centre à qui on avait confié le contrôle technique n’avait approuvé le dossier d’exécution qu’au mois de novembre 2006, l’avance forfaitaire de 15% du marché avait été versée 4 mois après la remise de l’ordre de service (ODS) c’est-à-dire en janvier 2007, et les branchements au réseau électrique n’avaient pas été faits faute de paiement des frais à la Sonelgaz.
Ces problèmes réglés, d’autres sont apparus pour freiner encore les travaux. Arab Contractors soutient que certains détails de ferraillage ne sont pas portés sur le plan d’assèchement du chantier situé dans une zone inondable.
La direction des transports avait alors dégagé des voies d’accès au chantier afin de faciliter l’approvisionnement en matériaux de construction et en équipement. Le délai de réalisation et de livraison, 14 mois, se trouve ainsi compromis et il faudra attendre 6 à 8 mois de plus pour voir cette aérogare opérationnelle. Aujourd’hui, le chantier connaît une cadence de travaux appréciable et l’entreprise se dit optimiste tout en affirmant qu’elle pourrait rattraper en partie les retards accumulés.
Le projet de dédoublement de la voie Ramdhane Djamel-Annaba qui devait être lancé en 1994 ne l’a été effectivement qu’en 2006. L’étude s’était avérée obsolète puisque le tracé prévu n’avait pas pris en compte les dizaines d’habitations se trouvant sur le couloir servant de base à ladite voie.
La nouvelle étude avait permis de changer l’itinéraire sur 13km tout en réduisant le nombre de tunnels passant ainsi de 6km à 1,7km. Le groupement algéro-espagnol (OHL-Infrarail) qui a décroché le marché pour un montant de 26 milliards de DA a entamé les travaux de réalisation le 4 décembre 2006. La livraison se fera au plus tard début 2010.
Le téléphérique, lui, sera bientôt remis en service puisque les équipes françaises chargées de la réparation et de la réhabilitation y travaillent depuis plus d’une année. Ce nouveau moyen de transport, qui relie la localité de Seraïdi située à plus de 700m d’altitude, règlera certainement les problèmes des habitants surtout en hiver avec les énormes quantités de neige qui bloquent les voies de communication. Le tramway, dont l’étude de faisabilité a été remise aux services concernés, coûtera plus de 2 milliards de dinars. Annaba Nord, Sud et Ouest et la Corniche seront reliées aux localités d’El Bouni, Sidi Amar et El Hadjar.
Toutes ces réalisations qui seront opérationnelles au plus tard en 2010 constituent un apport important et un soutien appréciable à la croissance et auront un impact positif sur le quotidien des habitants de toute la région.

L'expression > 22/01/08 > Mohamed Tahar RAHMANI