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Annaba. Six harraga portés disparus au large de Annaba

Publié le 31/01/2008

Barque Harraga AnnabaTragédie en haute mer.

Six harraga disparus et un seul rescapé. Tel est le triste bilan d’une tentative d’émigration clandestine effectuée dans la nuit de mardi par un groupe de sept jeunes depuis la plage de Oued Bakrat.

Comme une traînée de poudre, cette information a fait le tour de la ville mettant en émoi toute la population. C’est suite à un appel anonyme faisant état d’une embarcation en difficulté que les éléments du groupement territorial des gardes-côtes de la façade maritime de Annaba sont intervenus avec les moyens rapides. Les recherches engagées pour le sauvetage de ces malheureux infortunés n’ont rien donné sauf à 1 mile de la plage de Oued Bakrat « la barque de la mort » renversée et vide de ses passagers ainsi qu’à une encablure à côté, une veste en cuir flottant avec dans l’une de ses poches une pièce d’identité. Identifiée, la personne semble être le rescapé qui a alerté les gardes-côtes pour aller au secours de ses « coharraga ». Appelés à la rescousse, deux plongeurs de la Protection civile ont balayé toute la bande supposée être le lieu de la disparition de ces jeunes, en vain. Selon les premières informations, Jelta est le sobriquet du passeur et capitaine de l’embarcation de la mort. Marin-pêcheur, il habite au bord de la plage Refès Zahouane (ex-Toche). Il a à son actif plusieurs traversées réussies. Ses services ont été sollicités par ces jeunes pour une tentative d’émigration les amenant à leur rêve. Ce qui a malheureusement tourné au drame. A l’heure où nous mettons sous presse, les recherches n’ont toujours rien donné. Si l’on se réfère aux déclarations des gardes-côtes, tout porte à croire que les six jeunes harraga, dont deux seraient originaires d’Alger, seraient noyés et emportés par les courants. Quant au seul rescapé, il fait l’objet d’intenses recherches à l’effet d’éclairer les gardes-côtes sur les circonstances de ce drame et les aider dans leurs recherches. Par ailleurs, il est à rappeler que l’année 2007 a connu, selon les gardes-côtes de Annaba, pas moins de 395 candidats à l’émigration clandestine dont 3 Marocains. Ils ont été secourus, interceptés, poursuivis ou arrêtés, c’est selon, par les éléments des gardes-côtes de Annaba. Alors qu’au niveau national, ce sont plus de 1600 jeunes chômeurs désespérés dont 45 étrangers en majorité des Marocains. Ce qui a donné lieu à 440 opérations d’intervention et de secours. C’est au mois de septembre 2007 que revient la première marche du podium, où plus de 150 jeunes harraga avaient été interceptés alors qu’ils tentaient de rejoindre la Sardaigne. Le pic a été enregistré en une seule journée de ce mois avec une course poursuite ponctuée par l’arrestation de 86 harraga à 22 miles du cap de garde de Ras El Hamra. La même source indique la récupération et la saisie de plus de 70 embarcations motorisées à Annaba et près de 380 autres tout au long de la façade maritime du pays. Il faut dire que Annaba a acquis le tristement célèbre titre de capitale de harraga à partir du 31 décembre 2006 lorsque plusieurs dizaines d’embarcations avaient pris le large à partir de la plage de Sidi Salem à destination de la rive européenne. Si pour certains harraga le rêve a été exaucé, pour une trentaine d’entre eux ce n’était malheureusement pas le cas. Ils ont payé de leur vie sans pour autant aboutir à leur objectif, c’est-à-dire fuir l’Algérie où leur avenir paraissait bien sombre face à un chômage chronique et partir vers n’importe quel pays d’Europe. Leurs cadavres avaient été repêchés tout au long de la côte algérienne. Avec cette intensification de ce nouveau phénomène, Annaba est devenue une véritable plaque tournante où des réseaux s’y sont installés et dont les ramifications s’étalent aux quatre coins du pays. Ainsi, la tragédie des harraga continue d’énumérer telle une litanie des bilans macabres entre disparus et morts, notamment au sein de la jeunesse algérienne. Le bilan funèbre de la nouvelle année 2008 est entamé. Il a été étrenné par la disparition de 6 jeunes désespérés dont la responsabilité de leur tragédie incombe à nos gouvernants.

M. F. Gaïdi [EL WATAN - 31-01-2008]
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