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Annaba. La ville perd son identité

Publié le 24/02/2008

Coeur battant de la vieille ville, la Place d’Armes représente une référence historique d’une valeur inestimable.

Appelée communément «Place d’Armes», la vieille ville d’Annaba est à l’agonie. Elle n’est plus en mesure de résister aux vicissitudes du temps auxquelles s’ajoute l’incivisme de l’homme, indifférent aux valeurs identitaires et historiques. Datant de l’ère ottomane, la vieille ville représente plus de 250 ans d’histoire. Les bâtisses portent encore les effluves d’une époque toujours présente à travers la mosaïque de Dar El Gaïd. Haut de 30 mètres, le minaret de la mosquée d’Abou Merouane, construite au XIe siècle, veille inexorablement... Tandis que le hammam El Gaid, dont l’édification remonte à l’an 980, fait toujours le bonheur des traditionnelles mariées qui s’y rendent pour leur défilé nuptial. Situé sur le front de mer, ce site antique se caractérise par ses étroites ruelles.

D’année en année, la vieille ville de Annaba subit les affres du temps. Mandat après mandat, élu après élu, aucun n’a répondu à l’appel au secours d’une cité qui se délite dans l’indifférence. Aussi, «la Place d’Armes» est devenue un site à haut risque. Les risques d’effondrement sont omniprésents au vu de l’état de délabrement avancé des bâtisses.

L’effondrement de ces vestiges provoquerait la disparition d’une page d’histoire de la ville des jujubes. Bien que la vieille ville ait été classée patrimoine historique, il n’en demeure pas moins qu’elle subit le sort de l’accusé acquitté mais qui purge une peine qui n’est pas la sienne. Les appels à la sauvegarde de ces vestiges sont restés sans écho durant des années. Ce n’est que récemment qu’un plan de restauration a été dégagé à la faveur du dernier rapport relatif à la réhabilitation de ce site. Le rapport datant de 2007 a mis à nu certaines entraves, notamment celles liées à l’enveloppe financière de l’ordre de plus de 60 millions de dinars pour la prise en charge des travaux de réhabilitation. Un délai de quatre ans est fixé pour redorer le blason terni de la vieille ville.

Il y a lieu de souligner que l’ensemble du tissu d’habitations de la Place d’Armes est composé à 77% de bâtisses privées. 18% sont gérés par l’Office public de gestion immobilière (Opgi). Pour le reste, soit 07%, ce sont des bâtisses relevant du patrimoine national, et des biens d’Etat, ex-biens vacants. Le recensement pour évaluer la réhabilitation fait état de 440/610 bâtisses qui ne pourront faire l’objet de réhabilitation, encore moins la restauration; s’ajoute à cela le fait que certaines constructions au nombre de 72 sont classées patrimoine international.

Ces constructions sont malheureusement classées à haut risque et enregistrées sur la liste rouge de l’Office communal de restauration et de réaménagement de la vieille ville de Annaba (Ocrava). En attendant, la «Place d’Armes» continue d’être nostalgique de son passé perdu.

L'expression > 24/02/08 > Wahida BAHRI

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