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Annaba. Les bétonneurs de plages

Publié le 04/03/2008

Dernière trouvaille des massacreurs de la nature : bétonner les plages ! Et pas n’importe laquelle. Depuis quelques jours, la fameuse plage Chapuis de Annaba fait l’objet d’un outrage unique dans les annales. Pour on ne sait quelle raison, une entreprise est en train de couler du béton sur toute la largeur de la plage, sur une largeur dépassant les deux mètres.

D’ici la fin des travaux, qui sont menés à un rythme accéléré, il ne restera pas grand-chose du site, réduit à un long et étroit couloir de sable. La belle plage qui a résisté à tant d’agression par le passé ne pourra plus accueillir les milliers d’estivants qui la prennent d’assaut chaque été, ni toutes les colonies de vacances qui la préfèrent pour sa proximité des centres d’accueil et la sécurité qui y règne de nuit comme de jour. Et lorsque la police, la protection civile, la kheïma venue du Sud, ainsi que les aires de jeux du ministère de l’Environnement s’y installeront, les baigneurs n’auront plus qu’à chercher ailleurs un rivage plus accueillant. Ce véritable crime contre la nature est le dernier d’une série d’agressions qui ont transformé Annaba en une ville grise, bouffée par le béton. Les dizaines d’eucalyptus centenaires du rondpoint de Bouhdid ne sont plus que quelques arbres à résister à l’avance du béton. Du côté de Sidi Achour, la construction des cités AADL s’est faite au détriment de la belle forêt qui oxygénait cette partie de la ville. Il est utile, dès maintenant, de lancer un plan de sauvetage de ce qui reste du boisement ! Depuis l’indépendance, on ne compte plus les agressions commises contre les espaces verts. Les superbes jardins publics laissés par la colonisation ont subi dégradations et détournements : une salle omnisports affreuse, monstruosité de tôle ressemblant à un dépôt de céréales, a été installée dans le beau jardin jouxtant le stade vélodrome et la célèbre «Djenina» faisant face au cinéma «Rex» est assaillie de cafés, de kiosques et d’espaces commerciaux. Dans toute la ville, chaque parcelle non construite est «happée» par la machine à pondre des «villas» affreuses, cubes de béton sans génie construits selon la formule des garages + 3 ! Annaba est la seule ville du pays où des constructions «licites» surgissent dans les espaces verts des cités d’habitation. Au niveau de Zaâfrania, les locataires d’un immeuble ont eu la mauvaise surprise, en ouvrant leurs fenêtres, de tomber sur un chantier de construction d’une bâtisse qui allait leur boucher totalement la vue. Ils ont écrit, gueulé, déployé des banderoles… Rien n’y fit car, dans la ville où la loi appartient aux plus forts, les faibles n’ont qu’à courber la tête ! L’épisode de la plage «Chapuis» est un chapitre de plus à inscrire dans le lot des crimes qui ne se comptent plus et que personne n’ose dénoncer. Heureusement que juste à côté, des femmes et des hommes courageux ont pris leur responsabilité pour dire «NON» au ministre Amar Ghoul et à une société japonaise pour leur plan effrayant visant à porter un coup décisif à la faune et à la flore du parc naturel d’El Kala. Qui sauvera Chapuis ?

Le soir d'Algérie > 04/03/08 > R. A.

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