Annaba. Perpétuité pour meurtre

La Cour criminelle d'Annaba s'est prononcée lundi dernier, en appel, dans l'affaire de l'assassinat du jeune T.S, après que le ministère public eut axé son réquisitoire sur une demande d'une sanction maximale à savoir la peine capitale.

Un réquisitoire qui a secoué la défense qui a beau plaidé par la légitime défense en parlant d'attentat à la pudeur dont a été victime l'accusé S.B natif de 1983.

La plaidoirie qui s'est faite dans une salle assez pleine laissait pantois toute l'assistance. Après le délibéré, la cour est revenue avec une sentence qui a confirmé la première. Prison à perpétuité pour B.S et l'acquittement pour son complice et cousin B.R.

Les faits remontent au 21 janvier 2005, après la découverte du cadavre de T.S par les éléments de la police judiciaire de Ben M'hidi, après une alerte donnée par les citoyens. Sur les lieux et à l'arrivée de la police, vers 18h45, le cadavre gisait dans une mare de sang, à l'intérieur d'une cour à proximité de l'APC. Le présumé assassin devait être repéré aussitôt du fait qu'il avait déposé plainte contre la victime, quelques heures seulement avant son assassinat.

Il avait reconnu les faits lors de l'instruction judiciaire initiée par le procureur de la République près le tribunal de Dréan. «J'ai été victime d'un attentat à la pudeur», ne cessait de répéter l'accusé pour justifier son acte.

Très attentive, la cour criminelle, après avoir fait usage de toutes les étapes réglementaires devant faire fonctionner légalement le procès, a pu à travers les multiples questions déstabiliser l'accusé et enregistrer les contradictions dans les propos et déclarations contenues dans l'enquête préliminaire et l'instruction. L'intervention de temps à autre du représentant du ministère public enlevait certaines zones d'ombres et permettait à la cour de mieux cerner les contours de cette affaire.

Durant le procès, les témoins qui se sont succédé à la barre ont enfoncé davantage l'accusé. Un mineur dira à la cour avoir vu l'accusé enfoncer un couteau à cran d'arrêt dans le ventre de la victime. Il affirme reconnaître l'accusé. La sentence prononcée par la cour a transformé la salle silencieuse, en un brouhaha et cris de femmes qui a nécessité l'intervention rapide des éléments de la police et de gendarmerie présents sur les lieux.
Ainsi s'achève le procès en appel de l'affaire dite de Ben M'hidi, dans la wilaya d'El-Tarf.

Le quotidien d'Oran > 05/03/08 > Hocine Kedadria