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Annaba. L'Euro prend des ailes

Publié le 23/03/2008

On les retrouve surtout le long de la rue Gambetta, et ceux que nous avons abordés sont unanimes pour affirmer que leur activité a sensiblement repris depuis l'envolée du cours de l'euro. Acquise à 115 DA, l'unité européenne est cédée à 120 DA sur le marché informel.

Kamel, un jeune chômeur d'à peine 18 ans, passe près de 10 heures à tenter de fructifier son fonds du jour de 130 000 DA. Son revenu journalier oscille entre 50 et 100 DA sur 100 euros convertis. Il déclare en ce sens : « Je gagne quotidiennement entre 1 000 et 50 000 DA. J'ai de gros et de petits clients. Pour les gros, le contact se fait par téléphone ou par le biais d'un intermédiaire. Le rendez-vous est généralement fixé dans un magasin ou un appartement. Je peux vous confirmer que c'est l'équivalent de 50 MDA (millions) qui fait l'objet du change parallèle par jour seulement au niveau de la rue Gambetta. L'activité est en reprise vu la hausse du cours de l'euro. En ce qui me concerne, durant la bonne période, j'arrivais à échanger plus de 1MDA / jour ».

Pour Fethi, un autre jeune, la trentaine, ayant un assez bon niveau d'instruction, l'impossibilité de décrocher un travail l'a contraint à opter pour cette activité qu'il qualifie de dégradante et à risque. Celui-ci affirme : « Nous sommes exploités par les gros bonnets qui travaillent dans l'ombre. Ils utilisent des intermédiaires pour écouler des sommes colossales en devises. La tippa est partagée entre nous en tant que vendeurs et intermédiaires. Le propriétaire des fonds n'apparaît jamais. Ces sommes varient entre 5 000, 50 000 et 100 000 euros. Les transactions se font en franc suisse, couronne et dollar. Mais c'est surtout l'euro qui est le plus prisé ».

Pour Karim, assis sur une chaise au seuil d'un magasin de trousseaux pour mariées et tenant entre les mains une grosse liasse de billets de 1 000 DA, tout est négociable « ndawrou coulech El Ghabra, El Hachich, El Maghroussa, voitures volées, l'or, tout est commerçable. Il faut verser la tippa et tout marche,lazem t'goss, et à toutes les étapes de la transaction monétaire ».

Pour Mohamed, « chasseur » de personnes en pressant besoin financier, le travail avec les usuriers est plus que lucratif. Il dira à ce sujet :« La procédure est toute simple. Des personnes bien au fait des rouages du système bancaire font des prêts pour de prétendus investissements. Une fois acquises, ces sommes font l'objet de change sur le marché parallèle. Cet argent est par la suite prêté aux personnes en difficulté financière, avec des taux d'intérêt allant jusqu'à 30 %/mois. Ce sont pratiquement des transactions de plusieurs milliards qui sont effectuées sur ce marché. Tout passe sous silence. Il n'y a que les petits comme nous qui sont traqués par les services de sécurité ».

El Watan > 23/03/08 > N. B.
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