Annaba. Sport: Deux importants projets en souffrance

INFRASTRUCTURES SPORTIVES - Lancés il y a une vingtaine d’années, les travaux de la piscine olympique du complexe sportif du 19-Mai ne sont toujours pas achevés malgré les moyens financiers engagés jusqu’ici.
Le constat a été établi par le directeur exécutif de la wilaya de Annaba lors d’une visite de travail et d’inspection qu’il a effectuée mercredi dernier sur le chantier. Un manque de coordination entre les bureaux d’études successifs et les entreprises chargées de la réalisation du projet serait à l’origine de ce retard. Ainsi de reculades en hésitations, de faux prétextes en arguties et de surévaluation en surévaluation du montant prévu, cette piscine tarde à être mise à la disposition des sportifs adeptes de la natation. L’actuelle direction de la jeunesse et des sports (DJS) de la wilaya ne sait plus à quel saint se vouer pour clore définitivement ce dossier dont elle a hérité. D’où cette tendance à limiter ses interventions en matière d’infrastructures sportives à la réalisation de terrains de proximité aussitôt livrés à la dégradation au lendemain de leur livraison. Le contenu du bilan des activités de la wilaya en 2007 en matière de réalisations ou de lancements des projets en est révélateur. A l’important retard mis dans la réalisation de la piscine s’ajoute celui de la réhabilitation du Centre régional d’éducation physique et sportive de Seraïdi. Il s’agit d’une opération centralisée qui ne semble pas être inscrite dans les préoccupations du ministère de la Jeunesse et des Sports. Sinon comment justifier ce qui s’apparente à une véritable dilapidation des deniers publics engagés dans cette dernière opération. Outre les dépenses à fonds perdus durant des années pour la rénovation du siège de l’administration et l’hébergement, les équipements sportifs et autres (literies, cuisines, ameublement...) déposés sur le site ont disparu ou ont été dégradés. Ils ont été acquis ou supposés comme tel avec des dépenses se chiffrant à plusieurs centaines de millions de dinars, selon l’argument galvaudé. Cette situation serait le résultat de l’occupation des lieux par des familles de Aïn Barbar (Seraïdi) fuyant les terroristes durant la décennie noire. A la DJS, M. Khraïf, le premier responsable, se refuse à tout commentaire sur le dossier du CREPS de Seraïdi. Il a tout de même tenu à préciser : «Il n’y a pas eu de disparition d’équipements comme on le laisse entendre. Ceux dont il est question sont des carcasses de cuisinières en inox réformées en conformité avec la loi. Je dois dire que le projet de rénovation du CREPS est une opération centralisée. Elle a été prise en charge par la wilaya qui a lancé une procédure de transfert du dossier actuellement en cours de finalisation. Sa prise en charge locale relancera sérieusement les travaux.» Rappelons que depuis sa création à la fin des années 1970 et jusqu’à la fin des années 1980, le CREPS de Seraïdi était utilisé pour le regroupement des équipes nationales des différentes disciplines sportives. Il avait fait le bonheur des équipes de football du championnat national et de plusieurs formations étrangères dans le cadre de stages bloqués de préparation. Aujourd’hui, il s’est transformé en cimetière des illusions perdues des sportifs algériens.

Le soir d'Algérie > 29/04/08 > A. Djabali