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Annaba. Coquette ville de l’Est algérien

Publié le 22/07/2008

Lorsque l’histoire et la mer s’embrassent

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La place de la Révolution grouille de monde en ce début du mois de juin. Le beau soleil qui orne les belles artères de Annaba et les montagnes qui l’entourent encouragent les plus réticents à sortir dans la rue. Qui pour prendre un bol d’air, notamment au sortir du travail pour ceux qui en ont, qui pour prendre une glace ou siroter un café avec un ami ou en douce compagnie.
C’est en fait cette image, englobée d’un jardin verdoyant, qui nous a frappés lorsque nous entrons presque par effraction dans ce joyau de ville de l’Est algérien. Nous sommes le 4 juin. Ce n’est normalement toujours pas l’été, mais la chaleur a pointé son nez sans crier gare. Il fait déjà chaud et les amoureux de la mer ont déjà pris d’assaut les plages. L’eau est toujours froide, mais le regard de la mer n’a pas de saison. Surtout pas pour les Annabis.
Mais ce qui frappe le visiteur, notamment celui qui ne connaît de la ville que la carte postale vendue un peu partout dans les librairies du pays, c’est cette propreté presque parfaite qui distingue l’antique Bône des autres villes d’Algérie.
La ville de Annaba, en effet, connaît un autre visage depuis un certain temps. Les autorités municipales ont fait un effort considérable dans le but de préserver l’environnement et d’offrir un cadre agréable aux habitants. Tout a commencé par une action de sensibilisation. On a fait en sorte que le citoyen participe à l’effort d’embellissement de la cité. Pas forcément en participant au nettoyage des quartiers, comme cela se fait vainement ailleurs, mais en lui expliquant le comment de l’opération.
Il s’agit d’une simple opération de tri sélectif des déchets. La municipalité, en collaboration avec les services de l’environnement, a donc mis en place des poubelles de tri dans chaque quartier. Le tout est relayé par la radio locale et les médias. Mais pour réussir l’opération, des petites entreprises de récupération des déchets ont été créées par les jeunes de la région. Ces petites boîtes sont donc chargées de récupérer du plastique, du papier et tout autre objet recyclable. Et, cerise sur le gâteau, les enfants sont rémunérés pour le ramassage des bouteilles en plastique et autres objets. Et le résultat n’a pas tardé, puisqu’en l’espace de quelques jours, la ville est devenue propre au vrai sens du terme. Cela a encouragé les autorités de la wilaya à étendre l’opération à d’autres agglomérations environnantes.
Mais loin de l’opération elle-même, la beauté de Annaba n’a jamais été démentie. Plus qu’une ville carrefour, l’ancienne Hippone est une perle qui enfonce ses racines dans de vieilles civilisations. Et les traces de ce passé glorieux restent intactes. Toujours présentes.
L’un des plus beaux monuments de la ville de Annaba est sans doute l’église qui porte l’un des noms les plus prestigieux de la région, saint Augustin. Mais pour la visiter, il faut faire tout un parcours du combattant. Parce que, contrairement à d’autres localités, le lieu de culte, perché sur une colline, n’est pas desservi par les transports en commun. Et même parmi les chauffeurs de taxi rares sont ceux qui s’y hasardent.

Saint Augustin veille sur Hippone
Samy est un jeune tiré à quatre épingles. Bien habillé, bien coiffé, ce chauffeur de taxi cache en lui l’image de Bônois pur. Après des études en informatique, le jeune Annabi se retrouve à conduire les voyageurs à bord de son Hyundai Atos peint en jaune comme tous les taxis de la ville. Il avoue, en revanche, qu’il lui arrive très rarement -une à deux fois de sa vie- de visiter cette belle église. Mais il nous y conduit quand même avec un grand plaisir apparemment, puisqu’il tente de tout faire pour nous mettre à l’aise. Et pas forcément pour gagner beaucoup d’argent comme le font certains de ses collègues.
La magnificence que dégage l’église Saint-Augustin est à la mesure de la grandeur de l’homme dont elle porte le nom. Construite au début du siècle dernier suivant une architecture romaine, cette perle religieuse garde toute sa splendeur : entrée en arcades hautes de plusieurs mètres et colonnes impériales, le tout orné de beaux motifs en céramique, ornent l’entrée sur laquelle sont dressées, en devanture, deux coupoles.
L’esplanade, devant laquelle est érigée une statue en bronze grandeur nature de saint Augustin, donne une vue imprenable de la ville de Annaba et de ses environs. Cependant, l’absence des maîtres des lieux, appelés par d’autres préoccupations, nous a empêchés de visiter le lieu dans sa profondeur.
Et la porte, grande et en bois massif, ne laisse aucune chance de pénétrer en l’absence du «papasse». Mais ce n’est rien. Puisque l’église, construite dans un buisson, a un prolongement direct sur l’un des sites les plus précieux d’Algérie : les restes de l’antique Hippone et le musée qui lui est entièrement dédié.
Il ne s’agit pas, bien sûr, de faire un travail d’archéologue, mais le lieu mérite une visite, même furtive.
D’abord la ville romaine.
A l’entrée, sous l’œil vigilant des gardiens du site qui, respectant à la lettre une circulaire du ministère de la Culture, interdisent la photographie, on peut observer les restes de l’ancienne église où enseignait, jadis, saint Augustin. Il ne reste, aujourd’hui, que les colonnes. Mais c’est déjà un signe. Un peu plus loin, la place du Marché des esclaves est toujours là à côté des bains maures et des canalisations des eaux usées.

Saint-Cloud et Seraïdi : la muse
Sur la colline qui domine l’ancienne ville romaine, les Français ont eu l’ingénieuse idée d’ériger un musée. On y trouve, en plus des traditionnels ustensiles de cuisine, des pièces d’une inestimable valeur. Comme cette statue d’Hercule ou encore le trophée de Jules César après la bataille de Rome. Ce dernier constitue un exemple unique dans le monde, selon le guide du musée d’Hippone.
Du haut de ce musée, on scrute, d’un regard plaisant, la côte annabie, plus panoramique que jamais. Direction la plage Saint-Cloud à une dizaine de kilomètres de la ville. Les engins des travaux publics s’affairent encore à terminer les travaux d’aménagement de l’esplanade qui entoure la plage.
Cela n’empêche pas certains amoureux de la mer et des amoureux tout court de venir se prélasser. Des parasols et des chaises sont même proposés sur le sable, tandis qu’à quelques mètres de là, sur les rochers et les digues construites récemment pour les besoins d’aménagement, des couples et des jeunes discutent et s’enlacent en toute quiétude, loin des regards inquisiteurs de la ville.
Plus loin, vers l’ouest, on admire la beauté du mont de Seraïdi qui offre une vue paradisiaque sur la mer. Et sa vue devient plus panoramique avec le coucher du soleil qui rend aussi la place de la Révolution plus animée et le «créponnet» plus savoureux. Mais il est temps de partir pour une autre destination en attendant de revenir. Et c’est le rêve de tous ceux qui visitent cette charmante et belle ville.

 Ali Boukhlef

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