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Annaba. El Bouni : Cité des mille et une baraques

Publié le 30/07/2008

Baraque El Bouni AnnabaEl Bouni, ex-Sonatiba, la plus importante agglomération d’Annaba, est un chef-lieu de commune et de daïra. Cependant, on dirait qu’il n’y a pas l’ombre d’une gestion, puisque cette ville offre une image dévalorisante, et d’un insalubrité décapante.

Ce laisser-aller est à l’origine d’une situation catastrophique, dont les conséquences négatives se sont répercutées sur tous les domaines. Caractérisée par quatre spécificités urbaine et rurale, El Bouni, où la pollution industrielle a eu raison, dans un passé récent, de la santé de beaucoup de personnes, (des centaines d’asthmatiques), est désormais synonyme de misère noire et autres maux sociaux, notamment pour ses 200 milles habitants. Les bidonvilles, qui font d’ailleurs sa réputation, poussent, chaque année, comme des champignons. Sans exagération, l’on peut qualifier cette commune de « la cité des mille et une bicoques ». Et pourtant, au milieu des années 1980, ses bidonvilles ont été totalement rasés par les pouvoirs publics. A ce sujet, de la cité côtière de Sidi Salem, en passant par celle de Boukhadra et H’djar-Ediss, ou au niveau des quartiers de Bouzaâroura, Sarouel, Chabbia et Oued Nil, l’on enregistre la « prolifération » chaque année de dizaines de baraques. A la cité Boukhadra, l’un des quartiers chauds de la Coquette, située a proximité d’un oued à l’entrée principale de Annaba, il n’est plus question de normes en matière de constructions urbanistiques. En plus des 300 baraques recensées et des multiples décharges sauvages, des écuries en dur, ont été construites au vu et au su des services techniques de l’APC.

De ce fait, les mouches et les moustiques font forcement partie intégrante du cadre de vie. Du côté de Sidi Salem, et au même titre que les bâtiments de Boukhadra, on est vite attiré par la bigarrure du linge, en permanence suspendu aux fenêtres et aux balcons. « Ici, certains locataires transgressent manifestement toutes les règles édictées en matière d’hygiène et de sécurité. En un laps de temps, cette belle cité, inaugurée il n’y a pas longtemps par le président de la République, est devenue, par manque de civisme, un enfer. On jette les ordures n’importe où et n’importe comment », tient à témoigner certains habitants. Depuis longtemps et continuellement polluées par le complexe ASMIDAL et Arcelor Mittal, l’oued Seybouse constitue le réceptacle des déchets et autres rejets industriels toxiques. Aussi les plages de cette localité, ainsi que les poissons sont carrément à éviter, si l’on se réfère aux rapports établis par l’association nationale de la protection de l’environnement. Au niveau des quartiers de Chabbia, Sarouel ou Oued Nil, les favelas pullulent. De l’AEP au transport en passant par l’éclairage public, les réseaux d’assainissement, le cadre de vie ou encore l’emploi, tout est misère et désolation.

D’ailleurs, la stagnation permanente des eaux usées dans quelques endroits, risque de causer de graves répercussions sur la santé publique. Le bidonville de Bouzaâroura offre des scènes d’une autre ère. Ici, c’est réellement la misère noire. La situation est des plus lamentables dans ce ghetto où vivent plusieurs centaines de familles pauvres, livrées à elles-mêmes. Enfin, au chef-lieu de la commune, les immeubles, construits dans les années 1970 et qui n’ont jamais fait l’objet de réfection, sont dans un état de délabrement outrageant. L’on constate des escaliers crasseux, des murs lézardés, des eaux dégoulinantes… La chaussée et le trottoir, qui n’en sont ni l’une ni l’autre, font l’objet à longueur d’année de travaux urgents et exécutés à la hâte. Aussi la circulation, aussi bien pour les automobilistes que pour les piétons, est-elle très difficile. La Coquette, une destination touristique par excellence, ne mérite pas de telles cités.

B. Ahmed Ramy [EL WATAN - 30-07-2008]
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