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La gendarmerie et la police nettoient Annaba de ses agresseurs

Publié le 02/08/2008

La gendarmerie et la police nettoient Annaba de ses agresseursAvec ses prévisions de 4 millions de visiteurs-estivants par an, Annaba se doit de sécuriser ses plages, ses placettes qui ne dorment presque plus. Des camps de gendarmerie sont installés sur toutes les plages qui ont connu, cependant, des tentatives de désordre. Le problème des loueurs de parasols réglé, il fallait passer à la sécurité des personnes. Et là, on va carrément vers l’option répressive. En plus des camps, des patrouilles régulières sillonnent les parcours et les itinéraires menant vers les lieux de repos.

Ces endroits paisibles, souvent ombragés, ainsi que les plages sont pris d’assaut tous les jours. Le week-end, c’est le grand rush. On assiste parfois à des opérations combinées, gendarmerie-police, des raids qui ciblent particulièrement des “nids” de délinquance, d’insécurité où écument de dangereux agresseurs. Les résultats de cette stratégie s’avèrent, au vu des bilans du 1er semestre de l’année en cours, très positifs. Dans la majorité des cas, ils sont le double de ceux enregistrés à la même période de l’année 2007. Ce qui est significatif de l’efficacité des plans mis en place.  Il est 19h lorsqu’un cortège (gendarmerie-police) se met en branle avant de se scinder en trois groupes quelques mètres après le démarrage. Début d’un raid avec, lumières, flashs, caméras, un air de tournage en nocturne. Presque du cinéma. Les véhicules ou les personnes suspectes sont fouillés et vérifiés. La scène se répétera souvent sur le chemin en pente et sinueux qui mène vers Seraïdi. Du monde encore sur la route alors que la nuit commence à installer ses décors. Des familles, des couples ou de jeunes amis stationnés sur les bas-côtés de la route font du pique-nique. Insouciance ? Pourtant, bien des agressions ont eu lieu sur cette route relativement déserte. La présence des services de sécurité encourage ces virées nocturnes vers “ce silence”. La majorité vient là pour échapper aux bruits de la ville. Plus haut encore, la forêt d’El-Dough avec sa sinistre réputation d’abriter un groupe terroriste. Récemment encore, on a signalé un mouvement suspect. La forêt de chêne-liège et au relief difficile est ratissée.

Raid on live
L’opération s’achève à 1h du matin. Le bilan global est maigre. Inversés pourtant, les chiffres prennent une toute autre signification. Une douzaine d’arrestations dont un jeune recherché par la justice et un autre en état de fuite. Et beaucoup de monde sur la route. Huit agresseurs ont été arrêtés au cours de la semaine. Cette “espèce indésirable”, pourchassée, traquée, ne peut plus opérer comme avant. Ce qui explique l’explosion de l’envie de détente. Envie qui va encore s’accentuer avec la mise en route du téléphérique qui relie la ville au centre des sportifs de Seraïdi, à mi-chemin entre Edough et Annaba. Le centre, dans un état d’abandon pour des raisons sécuritaires, pourrait bien renaître et accueillir comme par le passé des équipes. À 1 200 mètres d’altitude, à quelques minutes du centre-ville, on peut faire son sport, savourer la cuisine traditionnelle dans le paisible cadre entouré de l’immensité verte. Le téléphérique sera inauguré ce matin. Autre inauguration, l’hôtel Sabry, flambant neuf, avec en prime un air de norme internationale et l’hospitalité annabie.   Retour au cœur de la ville avec ses légers encombrements, les discussions à haute voix, les klaxons et les sympathiques et aimables serveurs. Occasion surtout de découvrir des personnages, des lieux et rires atypiques. Lalla Bouna, ou Bône, trône sur son pic chargée d’histoire et de culture. Saint Augustin ! Ce philosophe, théologien chrétien bien de chez nous que les “cervelles tordues” réduisent à une croix et un Ave…  est encore présent dans les esprits. On retiendra, cependant, beaucoup plus les personnages vivants, chacun dans un lieu particulier. Même si la ville a les pieds dans l’eau, la plage de Jenane El-Bey attire plus le regard et le reste du corps. On y accède d’en haut, par une route en pente raide en zig-zag. C’est la plus grande avec son kilomètre de long en forme d’arc entouré par la montagne abrupte. Curieusement, on ne ressentira pas la démesure bônoise. Le soleil de plomb n’a pas eu raison des familles et des jeunes qui occuperont l’étendue bleue tout le temps. On y trouve également des vendeurs de jus, des loueurs de chaises et de parasols, des échoppes éclairées grâce à des générateurs d’électricité. Il n’y a pas d’eau. Un propriétaire s’approche aussi à l’aise qu’une vieille connaissance. Il s’intègre aussi facilement dans le groupe que dans une discussion. Lui, il a choisi de creuser un puits pour puiser de l’eau potable. Thé, café, eau et fruits. Il parle de tout. De son métier, de ses efforts, de la sécurité et regrets qu’il ne puisse travailler qu’un mois cette année. Son âge ? Il est incertain. Un début de gris poivre du tif, mais on ne peut lui donner un âge, sinon dans une large fourchette. Le départ ne peut se faire sans une invitation et une promesse de revenir.  Autre lieu, dans un autre décor, un autre type. Le Cours. Il n’est rien sans les tables qui invitent à s’asseoir mais surtout ses glaces. Créponé ! C’est la spécialité. On opte pour Berrabah. Une famille liée à la glace, mais aussi au football. L’un des frères raconte l’histoire de sa légendaire glace qui commence en 1962. C’est passé de père en fils. L’activité continuera encore… sa particularité est que les produits sont naturels. Un laboratoire, une technique artisanale et des produits frais… que le client retrouve en bout de processus dans une grande coupe avec évidemment l’obligatoire paille. Ses serveurs, au minimum bilingues, sont des étudiants, des saisonniers qui mettent à l’aise le client. Il est fier de trouver ces jeunes, de les aider à se faire un peu d’argent pour la rentrée prochaine. Il faudrait des jours pour visiter tous ces glaciers à l’origine de l’animation nocturne du Cours.

Escale à l’Escale
Entre les deux cadres et personnes, un vieux atypique dont l’éloquence, la réplique et le jeu de mots rappelle le dramaturge Slimane Benaïssa. La théâtralité, l’éloquence aussi. “Mon père n’a pas fait la Révolution, n’a collaboré pas avec la France, mon père est untik. Baba normal”, disait-il dans sa fameuse tirade. Aâmi Salah a fait la Révolution. Déserteur, il a rejoint la résistance ; emprisonné, condamné, ce vieux Kabyle qui a fait son temps dans le Nord constantinois, a enfin décidé de s’arrêter à Annaba, à Toch, les pieds dans l’eau, la tête dans les répliques improvisées et les fou-rires. Escale. Il est le maître de maison, le serveur, l’ami. Constamment en mouvement, il est partout à la fois, malgré son air trapu, son poids et son âge. Les dizaines de mètres de brassées qu’il fait chaque matin semblent le maintenir comme un jeune. Son langage aussi. Il est plein d’histoires, de vraies. Celles de sa vie. Des anecdotes. Personnage généreux, mais surtout attachant et qui n’a besoin que d’un premier coup d’œil pour décider de vous adopter ou non. “Je suis l’Escale”. Il est entouré de son cercle qui lui rend bien son geste, sa générosité. “Je ne les connais pas”, est sa réplique fétiche. Le temps se dissout dans ses mots, ses histoires, les événements qu’il a vécus et qu’il raconte avec délectation. Avant de se séparer, avant que ce soit pour toujours, il vous arrache une promesse de se revoir. À l’Escale. Au revoir.

Djilali Benyoub [LIBERTE - 02-08-2008]
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