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Annaba. Retour au calme à Chetaïbi

Publié le 14/08/2008

Le calme est revenu à Chetaïbi après l’assassinat de Lyès Bouaziz, 24 ans, surveillant de baignade, et la blessure grave dont a été victime un autre jeune. Ils avaient tous deux tenté de s’opposer à deux dangereux criminels qui voulaient les déposséder de leurs biens.
Un coup de couteau a transpercé la poitrine du premier alors que la seconde victime a été atteinte au ventre par la même arme. Ces faits ont mis le feu aux poudres dans cette commune côtière dont la population est connue pour son hospitalité. Ces deux actes criminels, que certains politicards ont tenté de récupérer, ont produit un électrochoc dans l’opinion publique locale. Exception faite de quelques campeurs célibataires déclarés indésirables, il n’y a pas eu d’émeutes comme affirmé par certains. En colère après la mort de Lyès qu’elle estimait beaucoup, la population de Chetaïbi s’était regroupée pour organiser ce qui s’apparentait à une chasse à l’homme. Forts de cette mobilisation populaire, les gendarmes, à leur tour, ont mené des investigations. Il faut dire que rien n’a été fait pour gêner les citoyens dans leur recherche de l’assassin après avoir capturé son complice. Fidèle à son image d’une société forte et tranquille, la population est sortie dans la rue sans commettre de violences. Ce qui a permis aux forces de sécurité de localiser et d’appréhender le dangereux criminel qui s’est avéré être un récidiviste recherché pour d’autres crimes. Cette affaire intervient dans une commune encore sous le coup d’une crise économique et sociale. Celle-ci a fait perdre des emplois, malmené l’identité collective locale et tiraillé le tissu social, au point, parfois, de le déchirer. Ces dernières années, Chetaïbi s’est profondément modifiée. La commune a vieilli, le taux de natalité n’a cessé de baisser et les familles n’arrivent plus à joindre les deux bouts. D’autres ingrédients de la cohésion sociale manquent également. Ainsi, si la pratique religieuse est en hausse, l’adhésion aux partis politiques et aux associations a régressé. De 1990 jusqu’à 2003, les Chetaïbois ont vécu avec la peur. Le terrorisme était considéré comme le premier des dangers. Il menaçait toute la région et empêchait tout projet de développement, y compris celui portant réalisation d’un port de pêche plus grand et de plusieurs complexes hôteliers. Les responsables locaux qui se sont succédé à la tête de cette commune et cette daïra, avaient révélé une incapacité manifeste à resserer les rangs de la population et à lui redonner confiance sachant les richesses naturelles dont dispose la commune. C’est cette déprime chronique qui dure depuis l’Indépendance que l’actuel wali a affirmé vouloir juguler pour, dira-t-il, «rompre avec le lourd héritage de ces années de paradoxe et le fatalisme chronique qui caractérise Chetaïbi». Il compte énormément sur les investisseurs nationaux et étrangers pour redynamiser la relance économique dans cette localité, et, de là, permettre à la population de Chetaïbi de vivre à l’échelle de la plus belle baie du monde loin de tout esprit tribal. Ce sont ces aspects qui, une nouvelle fois, après les incidents survenus dans la même commune il y a quelques mois, ont été discutés par les habitants de cette commune enclavée, située à 70 km du chef-lieu de wilaya. En attendant, la vie a repris son cours normal. Il est toutefois regrettable que faute d’interlocuteur officiel, les représentants de la presse en arrivent à travailler sur des supputations et des on-dit. En effet, si tous les responsables concernés, dont ceux de la gendarmerie, sont demeurés étrangement injoignables au téléphone, les élus de la commune de Chetaïbi et le chef de daïra par intérim étaient tous aux abonnés absents. Les estivants, quant à eux, n’ont heureusement pas tenu compte des informations alarmantes colportées par çà et là. Mardi et mercredi derniers, ils étaient de plus en plus nombreux à venir camper ou rissoler sur le sable fin des plages de la baie ouest.

Le soir d'Algérie > 14/08/08 > A. Djabali

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