Annaba. œuvres universitaires: Encore des rebondissements

La mise sous mandat de dépôt du directeur des œuvres universitaires (DOU) du centre d’Annaba, prononcée par le juge d’instruction, a été confirmée ce mardi par la chambre d’accusation du tribunal correctionnel d’Annaba.
Sont également confirmées la procédure de contrôle judiciaire ainsi que l’interdiction de quitter le territoire de la wilaya qui frappent son prédécesseur. Tout aussi inquiété est leur homologue de Sidi- Amar, sous audition judiciaire depuis plusieurs jours alors que l’actuel DOU de Guelma et anciennement responsable de la résidence Pont-Blanc qui, impossible à localiser par les enquêteurs, fait l’objet d’un mandat d’amener. Ces faits sont à l’origine de la fébrilité qui caractérise ce secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique à Annaba. Ils sont enrichis par le pourvoi en cassation interjeté par le procureur de la République près le tribunal d’El-Hadjar à la suite de l’acquittement dont a bénéficié un des gestionnaires d’une résidence universitaire à Sidi-Amar. C’est dire que les rebondissements se multiplient du côté des œuvres universitaires d’Annaba, y compris parmi les associations estudiantines, telles que l’Ugel et l’UNEA, qui ont ameuté leurs adhérents. «Certes, il ne nous appartient peut-être pas de demander réparation du préjudice commis au détriment de nos étudiants, ce qui ne nous empêche pas de provoquer des rassemblements dans l'enceinte de la résidence 2000 lits Pont-Blanc pour dénoncer la mise à sac des moyens mis par l’Etat à la disposition des étudiants. Nous sommes à l’origine de la dénonciation du détournement de 80 millions de dinars sur les 15 versés aux œuvres universitaires centre», a indiqué le président de l’Ugel. Ce qui donne à ce dossier, où se mêlent malversations, anomalies de gestion, détournements, dilapidations de deniers de l’Etat, trafic d’influence et passations de marchés publics contraires à la réglementation, des contours insoupçonnés. Mauvaise gestion également dans le règlement des taxes dues par les impôts. Cette institution est toujours dans l’attente du règlement d’un important arriéré qu’elle n’arrive pas à recouvrer depuis des années. Ces affaires que se partagent les magistrats des tribunaux d’Annaba et d’El- Hadjar, tombent au plus mauvais moment pour les œuvres universitaires car chargées d'assurer l’hébergement, la restauration et le transport des étudiants. C’est dire que de rebondissements en rebondissements, à Annaba comme à El-Hadjar, les magistrats ne sont pas au bout de leur peine dans l’instruction du dossier des œuvres universitaires. Dans ces deux institutions du ministère de la Justice, on a du mal à contenir ces derniers jours le nombre de mis en cause et témoins cités dans cette affaire. Dans le lot, il y a le démantèlement fin octobre 2008 d’un réseau de trafic de déchets ferreux à la résidence 2 000 lits Chaïba. Le chef de bande et ses acolytes sont, pour la plupart, des employés de la direction des œuvres universitaires de Sidi-Amar. Un sécateur grand modèle, une bouteille à gaz, des bacs de chalumeau, du cuivre ont suffi aux éléments de la brigade de gendarmerie pour remonter la filière. C’est ainsi qu’ils ont découvert un important lot de câbles téléphoniques et électriques, tuyauterie et autres produits ferreux prêts à être cédés aux spécialistes de la récupération. Mais pendant que policiers et gendarmes fourbissent leurs dossiers d’accusation, d’autres responsables, agents d’exécution et fournisseurs défilent quotidiennement devant les magistrats instructeurs. Ils doivent répondre de leur implication dans cette affaire et du préjudice causé aux structures des œuvres universitaires d’Annaba.

Le soir dAlgrie > 06/11/08 > A. Djabali