Annaba. Hausse des exportations : Arcelor Mittal en pole position

En dépit des chiffres officiels, les opérateurs économiques trouvent d’énormes difficultés à placer leurs produits sur les marchés extérieurs. Découragés par un arsenal de lois et autres dispositions contraignantes, certains d’entre eux ont abandonné leur activité.

Les exportations enregistrées en 2008 à partir du port de Annaba sont en nette hausse par rapport à l’exercice précédent. Elles ont rapporté 26 milliards de dinars, soit une augmentation 100%, selon l’évaluation de la direction régionale des douanes, qui précise que le gros de ces exportations sont représentées par les produits sidérurgiques de la société Arcelor Mittal de Annaba, laquelle vient de geler ses projections en matière d’investissement depuis la crise financière mondiale. L’on se rappelle que le PDG de la société en question a déclaré, lors d’une conférence de presse, à la fin août 2008, que le géant mondial du fer et de l’acier est en négociations avec le gouvernement algérien pour la réalisation d’un complexe sidérurgique à Jijel devant fabriquer de l’acier pur. Le coût de cet investissement s’élève à 1,5 milliards de dollars, a-t-il annoncé avant de révéler que le groupe Arcelor Mittal avait été sollicité pour la réalisation d’une étude de faisabilité consacrée au minerai de fer de Gara Djebilet (Tindouf). Les produits ferreux, les fertilisants (phosphate, ammoniac, etc.) ainsi que le poisson, toutes variétés confondues, ont été concernés par ces exportations qui pourraient atteindre, dans les années à venir un niveau acceptable, à la mesure des potentialités économiques du pays. Cependant, cette tendance reste subordonnée à l’amélioration de l’environnement financier et administratif et aux capacités managériales des opérateurs économiques, notamment dans la recherche de marchés à l’extérieur.

Le projet Optimexport, qui sera lancé au cours du 1er semestre de l’année 2009, après une période de préparation et de sensibilisation des entreprises algériennes, sera certainement une occasion pour jauger les capacités de l’Algérie en matière d’exportations. Il y a lieu de souligner, par ailleurs, que certains opérateurs économiques ont placé leurs produits sur les marchés extérieurs, mais ont été très tôt stoppés dans leur élan et découragés par un arsenal de lois et dispositions contraignantes. C’est le cas d’un ingénieur qui s’est lancé dans la fabrication des huiles essentielles dans la région de Ben M’hidi (wilaya d’El Tarf ), qui faute de pouvoir écouler ses produits, à cause justement de divers obstacles, a fini par abandonner son activité et changer de créneau, lequel ne correspond pas à sa formation d’ingénieur dans cette spécialité. A un autre niveau, s’agissant des importations, celles-ci ont enregistré en 2008 une hausse sensible qui contredit l’effort réalisé dans le domaine des exportations. Au titre de l’accord d’association avec Union Européenne, les importations transitant par le port de Annaba ont atteint, en 2008, 27 milliards de dinars contre 24 en 2007. Trois millions de tonnes de marchandises, soit 37 998 conteneurs, ont transité, en 2008, par le port de Annaba contre 15 085 en 2007, comportant plus de 2 millions de tonnes de produits importés.

Par Tewfiq G. [EL WATAN - 06-01-2009]