Musée marin de Annaba : Le projet mature

L’étude de faisabilité d’un musée marin à Annaba, dont la compétence territoriale s’étendra sur tout le littoral est, de la frontière tunisienne jusqu’à Jijel, est à sa dernière phase de maturation.
Elle a été présentée ce mardi dernier aux membres de l’exécutif et aux élus de la wilaya par le bureau d’étude français «Atelier de Charron» en charge du projet. Dans cette étude, la troisième du genre après Oran (approuvée) et celle de Tipasa (rejetée), l’ensemble des aspects de cette infrastructure ont été appréhendés par le concepteur. Même si au début de la présentation, ce dernier a éprouvé quelques difficultés à admettre que la «Citadelle de Annaba» est le terrain d’assiette propice pour pareil projet, son étude a été finalement agréée. L’architecte français a, tout de même, rassuré les décideurs locaux que la réalisation du musée marin de Annaba ne nuira pas, par sa conception et par ses activités, à ce site. «Tous les aspects historiques de ce lieu seront respectés», a-t-il tenu à préciser. Telles que présentées, les données techniques sont identiques à celles qui ont servi de base pour la réalisation en 2007 d’un projet similaire à Montpellier (France). Elles ont réduit à néant toutes les appréhensions exprimées par les participants. Dans les interventions des élus et des responsables de la wilaya, il y avait comme une prise de conscience sur la nécessité de créer l’environnement nécessaire pour valoriser cette nouvelle infrastructure scientifique, culturelle et de loisirs. La matérialisation du projet, pour lequel il est prévu une surface de 13 000 m2, coûtera plus de 650 millions de dinars. Ils sont à la charge du ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et du Tourisme. Le musée marin de Annaba implique un concept d’interdisciplinarité favorisant le brassage entre l‘environnement, les spécialistes du milieu marin et le tourisme. Ce concept a été pris en considération par le bureau d’étude pour permettre également une gestion de concert ou en étroite collaboration avec la collectivité locale. L’étude a aussi approfondi les questions autour des opportunités qu’offrirait cette réalisation au plan économique, social et culturel. Telle que la possibilité d’un autofinancement à hauteur de 60 % grâce aux recettes d’entrées des salles de conférences, de projection, d’expositions, de la vidéothèque, de deux cafétérias et du parking. Il reste néanmoins que l’étude n’offre pas de projection sur les opportunités à même de permettre à cette future institution de renforcer les capacités locales de recherche scientifique, en milieu marin notamment. Les modalités d’intervention n’ont pas été également explicitées, alors que ce type de réalisations implique des actions présentes et futures en concertation étroite avec de nombreux partenaires (Etat, wilaya, commune ainsi que différents autres organismes). Et si à Oran l’ancienne préfecture a été retenue au titre de terrain d’assiette et que celui de Tipasa a été rejeté, car jouxtant une station de traitement des eaux, la Citadelle de Annaba se présente comme un lieu d’implantation idéale. Proche de la mer, elle est située au centre-ville qu’elle domine. L’engagement du responsable du bureau d’étude français d’assurer la réfection des deux voies d’accès et la création d’un parking, sans avoir à toucher à l’aspect du site, est à l’origine de la levée des réserves jusque-là exprimées. L’une des voies permettra l’accès au musée par la route de l’actuel hôpital Ibn-Sina, l’autre à partir de la cité Ménadia. Il est certain que ce nouvel acquis apportera un plus non seulement pour le secteur du tourisme local, mais aussi au monde de l’éducation nationale et à celui de l’université. L’étude de faisabilité maturée, les moyens financiers disponibles, à quand le lancement des travaux de réalisation du musée de Annaba ? La question est restée sans réponse.

Le soir d'Algérie > 14/02/09 > A. D.