Un dialysé a failli périr à l’aéroport de Annaba

Hier dans la matinée, quelques minutes avant le décollage du vol à destination d’Alger, l’aéroport Rabah-Bitat de Annaba a vécu un incident qui aurait pu coûter la vie à un des passagers. Victime d’une hémorragie soudaine, une personne qui se vidait de son sang a été sauvée in extremis par le professeur Abderrahmane Saïdia, présent sur les lieux, avant d’être évacuée par les éléments de la Protection civile vers le service des urgences de l’hôpital Ibn Rochd.
L’incident aurait pu passer inaperçu si la victime n’était pas un insuffisant rénal qui devait subir une intervention chirurgicale à l’hôpital Parnet à Alger pour la pose d’une énième fistule. Physiquement amoindri, Kachabia Hocine a été orienté vers cet établissement sans être assisté d’un accompagnateur médical. Livré à lui-même dans la salle d’embarquement, il s’est subitement écroulé le corps ensanglanté. Rapidement pris en charge au service des urgences après les premiers soins prodigués à l’aéroport par le Pr Saïdia, il a pu être sauvé. «J’ai été orienté sur l’hôpital Parnet par le médecin d’une clinique privée à Annaba où j’effectuais mes séances d’hémodialyse. J’ai attiré l’attention de ce praticien sur la purulence de mon ancienne fistule datant de 2001 et sur la nécessité d’en poser une autre. C’est ainsi que j’ai été orienté vers l’hôpital Parnet malgré mon insistance à subir l’intervention au CHU de Annaba. Ce que l’on m’a refusé, arguant que cet établissement ne disposait pas d’équipements nécessaires pour cela», a affirmé sur son lit d’hôpital M. Hocine Kachabia. Il a, par ailleurs, dénoncé la situation très aléatoire que vivent les insuffisants rénaux dialysés dans les cliniques privées. Il a ajouté : «Bien que prise en charge par la CNAS pour deux à trois séances de dialyse de 4h/semaine pour chaque insuffisant rénal, cette durée est souvent réduite d’une heure pour, nous diton, permettre au personnel de rentrer.» Cet incident relance le dossier de la prise en charge des insuffisants rénaux dans la wilaya de Annaba. Celui des interventions de greffes rénales, notamment, qui, malgré la disponibilité de donneurs et d’équipements de pointe, bute sur ce qui semble être l’indifférence de certains praticiens. Le seul porte-parole habilité à se prononcer sur les services de son institution, le Pr Saïdia, directeur général du Centre hospitalo-universitaire de Annaba, a indiqué que son établissement dispose de tous les moyens pour la prise en charge des malades dont les insuffisants rénaux y compris ceux dans l’attente d’une greffe rénale.

Le soir d'Algerie > 02/03/09 > A. Bouacha