Annaba. Direction de l’hydraulique: Les fruits d’une dynamique

Dans un souci d’œuvrer à l’amélioration du secteur par une approche pragmatique et réfléchie, la direction de l’hydraulique de la wilaya de Annaba a procédé à l’élaboration simultanée de deux schémas directeurs pour l’approvisionnement des populations en eau potable, l’assainissement et la protection contre les inondations.
Mis en application, ces deux instruments rationnels, uniques en Algérie, permettront l’établissement d’un programme pluriannuel de mise à niveau et de renforcement d’une ressource vitale ainsi que la réalisation d’infrastructures durables. A l’exemple de ceux destinés à l’assainissement dont la durée d’âge est prévue pour une période dépassant le siècle. Malgré les nombreux forages situés sur le territoire de la wilaya, les besoins en eau d’Annaba, quatrième ville du pays et importante région industrielle, touristique et à un degré moindre agricole et d’élevage, sont immenses. D’où sa dépendance, dans une large mesure, des trois wilayas limitrophes (El-Tarf, Skikda et Guelma). Cette situation n’a pas empêché la même direction de consentir des efforts appréciables en engageant un important investissement durant la dernière décennie. Plus de 30 milliards de DA ont été ainsi injectés pour la concrétisation de 91 opérations d’envergure. Elles ont concerné en premier lieu l’amélioration de l’AEP en dotation durant ces dernières années. Classant Annaba en tête des plus importants centres urbains du pays, cette dotation est passée de 90 litres par jour et par habitant à plus de 150 litres et une distribution quotidienne avec une plage horaire de plus de 12 heures. «La direction de l’hydraulique s’est fixé comme objectif à court terme d’arriver à un approvisionnement H24», nous affirme M. Ali Hamam, son premier responsable. Il s’agit de l’une des premières wilayas d’Algérie à réaliser un raccordement à l’eau potable de l’ordre de 97%. Cette amélioration s’est traduite également par une meilleure qualité de l’eau, une lutte continue contre les déperditions et le raccordement sur le réseau de distribution des zones de la wilaya jusque-là défavorisées. Outre la pose de nouvelles conduites en fonte et PEHD, aux lieu et place des conduites classiques, portant ce réseau à 1 249 km, alors qu’il ne dépassait pas les 811 km, cet effort s’est aussi traduit pour le stockage, par l’augmentation du nombre des réservoirs de 46%, des stations de pompage (65%) et de celles du traitement de l’eau potable de 100%. Au même titre que l’AEP, l’assainissement et la lutte contre les inondations constituent l’autre préoccupation à laquelle s’attellent les cadres et travailleurs du secteur de l’hydraulique de Annaba avec comme objectif l’amélioration des conditions d’hygiène et de vie de la population et sa préservation des crues. Ces dernières avaient, les précédentes années, causé de graves et importants dégâts ainsi que des drames. Ce qui n’a pas été le cas pour l’hiver de cette année. Durant la même période, le taux de raccordement aux réseaux d’assainissement est passé de 80 à 96% ; celui des stations de relevage a enregistré un record de 300%. Il est passé de 8 à 34 stations. Mise en place et rénovation de collecteurs d’évacuation des eaux usées et pluviales en béton armé, pose de conduites de refoulement, curage et reprofilage du réseau hydrographique, réalisation de stations de relevage pour la dépollution des plages et de vannes murales dans le but d’éviter les rejets des eaux utilisées en mer sont entre autres les travaux réalisés durant la seule année 2008. Avec un bilan aussi satisfaisant, la direction de l’hydraulique de Annaba ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Ses perspectives de développement du secteur basées sur les résultats des schémas directeurs suscités et établis dans le but d’une rationalisation optimale des dépenses publiques portent, outre la distribution quotidienne et à court terme de l’eau potable en H24, sur le développement des réseaux AEP et assainissement dans les quelques zones rurales encore dépourvues ainsi qu’en faveur des nouvelles extensions urbaines. Dans cet ordre d’idées, il y a lieu de citer la mobilisation des ressources nouvelles tirées du barrage de Bougous (El-Tarf) pouvant emmagasiner 44 millions de mètres cubes. Les travaux de ce barrage sont en phase finale. Il y aura également l’apport de la station de dessalement d’eau de mer d’une capacité de 50 000 m3/jour. L’agriculture et l’industrie profiteront elles aussi de cette dynamique. Elles seront destinatrices des eaux épurées par l’importante station en édification à Laâlalig, dans la commune d’El- Bouni, et qui entrera en service à la fin de l’année en cours. La lutte contre les inondations par l’édification de barrage écréteur et collecteur en tunnel des cours d’eau de la wilaya, ainsi que l’aménagement des débouchés de ces oueds principalement ceux du Seybouse et Boukhmira l’achèvement du traitement des caves et vide-sanitaires et la suppression des fosses septiques. Il est également prévu un transfert du savoir par l’opérateur allemand Gelsenwasser, à qui est confiée la gestion déléguée de l’eau, au profit du personnel à travers la formation et le perfectionnement. Celui-ci est tenu, par ailleurs, de veiller à l’introduction d’instruments de gestion performants et modernes dans l’exploitation des ouvrages hydrauliques en exploitation. Toutes ces réalisations destinées à améliorer le quotidien de la population requièrent de sa part une utilisation rationnelle. Comme elle doit veiller à préserver cette ressource vitale de toute pollution pouvant éventuellement causer des problèmes sanitaires, à l’exemple des maladies à transmission hydrique (MTH). C’est ce que se propose d’expliquer la direction de l’hydraulique d’Annaba à l’occasion de la journée mondiale de l’eau qui coïncide avec le 22 mars courant. Elle a prévu en ce sens l’organisation d’actions de sensibilisation du large public à l’aide de publications, conférences, tables rondes et cours-pilotes destinés aux écoliers dans une perspective de préservation de cette ressource sans laquelle il n’y a pas de vie.

Le Soir d'Algérie > 22/03/09 > Ali Bouacha