Annaba: Animation culturelle : Les JNTC, une bouffée d’oxygène

Elle a permis ainsi aux artistes versés dans l’art dramatique de renouer avec le public en présentant leurs œuvres dans la salle de spectacle du théâtre régional Azzedine Medjoubi. Le duo Hamid Achouri et Madani Moslim ont eu l’honneur d’ouvrir ces joutes culturelles avec leur représentation intitulée « Siraa El Ajiel (conflit de générations). Les goûts et les plaisirs, ainsi que la manière de voir les choses, ne se partagent pas généralement, du moins lorsqu’on n’a pas le même âge et le même état d’esprit, d’autant plus que le monde est devenu un gros village. Les artistes Hamid Achouri et Moslim l’ont dit avec le geste et la parole dans un style burlesque qui n’a pas laissé indifférents les spectateurs, lesquels ont beaucoup apprécié.

Connue du grand public, l’artiste oranaise Bakhta, qui s’est produite, elle aussi, en lever de rideau, a tout simplement épaté l’assistance avec sa prestation Le Photographe. La deuxième soirée des JNTC a vu le passage sur scène de l’artiste Hamid Gouri avec sa représentation Blaoui Soudouf (rencontres fatales). Jouissant d’une riche expérience dans l’art dramatique et d’une grande capacité à traiter des sujets tabous, ce metteur en scène au théâtre régional Azzedine Medjoubi, a choisi, cette fois, de plancher sur le thème de l’isolement social pour dire, d’une manière comique, que l’égoïsme qui tend à prendre de l’ampleur dans les sociétés, est un fléau ravageur pouvant conduire à la déchéance morale et physique. L’auteur de Tarous (1986), El Harba (1989), El Ahlam El Kadhira (2003), compte présenter Blaoui Soudouf, version langue française au centre culturel français de Annaba vers la fin du mois en cours.

D’autres artistes, en l’occurrence Mouloud Cherifi et Lebdaoui Hafidh de Skikda, Salim de Lafhama, Pipo et Rabii et la coopérative El Beliri de Constantine, ont été également parmi les animateurs de ces journées nationales du théâtre comique qui ont drainé un public nombreux composé en majorité d’étudiants et lycéens. Cette fréquentation appréciable conforte à la fois les organisateurs et les artistes quant à l’avenir de l’art dramatique et de son importance en tant que forme d’expression culturelle. L’association Sawahal ne compte pas baisser les bras, puisqu’elle prévoit, selon son président Rachid Saïdi, l’organisation d’autres manifestations culturelles dans la perspective de contribuer à la promotion de la chose culturelle. Elle mérite, dans ce cadre, un soutien constant de la part de l’environnement tout entier pour pouvoir mettre ses capacités au service de la cité et apporter un plus à l’animation culturelle en quête d’un saut qualitatif à même de répondre aux attentes du public.