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Annaba. Moins de harraga, depuis la qualification de l'equipe nationale

Publié le 12/12/2009

Mythe ou réalité : les harraga seraient-ils plus attirés par le sud de l’Afrique que par le sud de l’Europe? La victoire de l’équipe nationale contre l’Egypte semble avoir eu un effet sur le phénomène de l’immigration clandestine à Annaba puisque le nombre de départs a sensiblement baissé ces derniers mois.

Existe-t-il une relation de cause à effet entre la victoire de l’équipe nationale contre l’Egypte et la baisse sensible du phénomène de la harga? Le lieutenant-colonel Sahraoui Barour, commandant du groupement de Gendarmerie nationale d’Annaba, tente de répondre à cette question en se basant sur des faits concrets. «Nous n’avons pratiquement pas enregistré de tentative de départs clandestins à partir des plages de la wilaya d’Annaba depuis le mois d’août dernier. Je pense que la qualification de l’Algérie a eu un effet certain sur la jeunesse. Ce phénomène a fortement baissé comparativement aux années précédentes», affirme-t-il. Une tendance que l’officier a eu à confirmer à l’occasion d’une opération coup de poing menée mercredi et jeudi derniers. «Généralement, les harraga prennent la mer à partir des plages de Sidi-Salem, Joinot et El Chatt. Cette partie du littoral a été passée au peigne fin par nos unités avec l’appui d’hélicoptères. Aucune tentative de départ n’a été constatée», assure le lieutenant- colonel Barour. Imed, un jeune commerçant, dresse un constat identique. «Les personnes qui veulent partir n’ont peur de rien. Ils sont nombreux à avoir braver les dangers de la mer pour espérer rallier Sardignia (l’île de Sardaigne). On sait tous qu’il y a comme un vent de patriotisme qui souffle sur l’Algérie depuis le premier match contre l’Egypte. On a tous envie de rester vivant pour voir les Verts jouer en Angola et en Afrique du Sud. Ceux qui étaient fi l’ghorba (à l’étranger) ont raté l’ambiance de folie provoquée par la victoire du Soudan. Pour l’instant, les jeunes se consacrent plutôt à trouver des fonds pour pouvoir assister à la Coupe d’Afrique et au Mondial. Après la Coupe du Monde, peut-être qu’ils s’intéresseront de nouveau à l’Europe», note-t-il. Mais le lieutenant- colonel Sahraoui Brour estime que la pénalisation de l’immigration clandestine a également eu un effet dissuasif. «Cet été, nous avons réussi à neutraliser deux réseaux de passeurs qui étaient particulièrement actifs. Toutes les personnes tombent sous le coup des nouvelles dispositions introduites au code pénal. Le renforcement des peines est un moyen de dissuasion.» Il y a toutefois lieu de constater que la victoire des Verts a eu des répercussions inattendues à Annaba. C’est notamment le cas de Oued El Nil, un quartier situé à la périphérie de la ville. Estimant que cette appellation rappelle un peu trop la patrie des pharaons, ses habitants exigent aujourd’hui qu’il soit rebaptisé… «hay 18 novembre 2009», en référence au jour de la défaite de l’Egypte. Avec Hadjar Eddis et Essarouel (les peupliers), Oued El Nil a déjà la réputation d’être l’un des quartiers les plus malfamés de la ville. Il faut dire que c’est dans cette banlieue qu’activent les gangs de malfaiteurs les plus dangereux. A l’instar du groupe du «Jileli», spécialisé dans les agressions à l’arme blanche, qui a été démantelé récemment par la Gendarmerie nationale. «Ce groupe était composé de quatre individus. Trois ont été arrêtés mais le chef de bande, Bilal el Jijeli, a réussi à s’enfuir grâce à la complicité des membres de sa famille. Son arrestation n’est qu’une simple question de temps. Nous savons qu’il est blessé au front et qu’il se terre quelque part dans la région», précise le lieutenant-colonel Sahraoui Brour. La tâche des gendarmes n’est pas aisée puisque ce malfaiteur a mis en place un vaste réseau de soutien. Imitant Robin des Bois, Bilal n’hésitait pas à partager les gains issus de ses vols avec les habitants des bidonvilles. Grâce à cette pratique astucieuse, il parvenait à se réfugier à Oued El Nil et à être alerté à la moindre patrouille de la gendarmerie. Selon le commandant du groupement d’Annaba, Bilal el Jijeli n’a plus que deux possibilités : «Soit aller se réfugier chez ses oncles à Alger, soit prendre la mer pour partir en Europe. Mais il ne sortira pas d’Annaba sans qu’on le sache.» On peut déjà dire qu’il y a encore au moins un candidat à la harga… «Les temps ont bien changé. Annaba a perdu de son charme et est devenue une ville très dangereuse. Rien à voir avec la Coquette de mon enfance », regrette Salah Hamlaoui, une des figures emblématiques de la ville. Du haut de ses 72 ans, âami Salah reconnaît toutefois avoir été agréablement surpris par la réaction de la jeunesse à l’occasion de la confrontation avec l’Egypte. «Nous avons un grand peuple, il nous l’a prouvé une nouvelle fois. A présent, il faut faire quelque chose de concret pour cette jeunesse, il faut éviter qu’elle aille ailleurs», insiste-t-il avant de lâcher, d’une voix de stentor, son expression favorite : «Et la vie continue…»

T.H [LE soir - 12-12-09]
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